Maradona by Kusturica

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00:00:13 Dieu est le seul être qui, pour régner,
00:00:30 Mesdames et messieurs !
00:00:32 À la guitare...
00:00:33 le Diego Armando Maradona
00:00:55 Buenos Aires !
00:00:58 Comment tu vas ?
00:01:08 Une musique venue tout droit
00:01:16 D'après Jorge Luis Borges,
00:01:18 les Argentins sont des bateaux
00:01:22 Ce brillant auteur oubliait
00:01:26 Diego n'a été amarré
00:01:30 Après, il fut un bateau sans corde
00:01:35 Il aurait pu incarner
00:01:39 "Te souviens-tu de Dolly Bell ?",
00:01:41 et la banlieue de Sarajevo, Gorica,
00:01:44 à Buenos Aires.
00:01:46 On peut aussi l'imaginer dans
00:01:50 jouant le père
00:01:54 en des temps agités.
00:01:56 Mais l'évidence même
00:01:58 serait de voir le magicien du foot
00:02:03 interprétant cet homme,
00:02:06 causant sa propre perte.
00:02:49 Cette chapelle
00:02:51 a été créée
00:02:54 par les fidèles
00:02:56 Elle est le symbole
00:03:11 Ce ballon représente le sacrifice
00:03:28 Si vous voulez avoir la gentillesse
00:03:31 de vous asseoir, s'il vous plaît...
00:03:35 Trouvez-vous un siège.
00:03:40 et on va faire la conférence
00:03:44 sur cette "Grande Marche"
00:04:30 Je suis fier, en tant qu'Argentin,
00:04:34 de pouvoir monter dans ce train
00:04:37 pour rejeter cette poubelle humaine
00:04:41 Aussi, je veux que tous
00:04:45 que nous luttons
00:04:47 pour la dignité.
00:04:48 Il n'y a pas de violence en nous,
00:04:51 nous allons défendre
00:04:53 ce qui appartient
00:04:58 C'est un miracle si la Terre
00:05:03 le jour où plus d'un milliard
00:05:07 pour fêter le but de Maradona
00:05:11 à la Coupe du Monde du Mexique.
00:05:14 La Terre a continué, imperturbable,
00:05:18 car c'était un bond pour la justice.
00:05:20 Dieu Lui-même s'est invité ce jour-là.
00:05:23 Le premier but contre les Anglais
00:05:25 a été marqué de la main.
00:05:27 Pourtant c'était
00:05:29 Un des rares moments
00:05:31 où un pays, fortement endetté
00:05:33 auprès du F.M.I.,
00:05:34 triomphait d'un des dirigeants
00:05:49 Véritable poème que ce but !
00:05:51 Un but symbolique !
00:05:54 Qui vivra à jamais
00:05:57 Diego Armando Maradona !
00:05:59 Le meilleur joueur
00:06:08 "Qui est cet homme ?",
00:06:10 Qui est ce magicien ?
00:06:12 Le Sex Pistols
00:06:15 La victime de la cocaïne qui,
00:06:19 a d'abord ressemblé à Falstaff
00:06:23 Si Andy Warhol était en vie,
00:06:24 il aurait "pop'artisé" Maradona
00:06:27 aux côtés de Marilyn Monroe
00:06:30 S'il avait pu passer toute sa vie
00:06:34 il aurait été heureux.
00:06:36 Dès que l'arbitre sifflait
00:06:40 Diego, le plus grand footballeur
00:06:43 se dirigeait vers les vestiaires
00:06:47 où commençaient ses ennuis.
00:06:53 Qu'est-ce qu'on dit ?
00:06:55 "C'est moi, Bozo !"
00:07:05 Oui ?
00:07:08 C'est... Emir.
00:07:09 Et l'équipe de tournage.
00:07:12 Comment tu vas ?
00:07:15 - Ma fille, Dunja.
00:07:18 Je suis heureux de te voir.
00:07:22 Moi aussi.
00:07:23 Il m'a fait pleurer deux fois.
00:07:26 Quand on a perdu
00:07:28 et quand il a battu l'Angleterre.
00:07:31 Nous,
00:07:33 quand on parle
00:07:36 on en parle de cette façon.
00:07:38 Mais lui, Bilardo,
00:07:42 Nous, les joueurs,
00:07:46 Ce sont des Argentins
00:07:50 Les Anglais n'ont pas appuyé
00:07:54 pour les tuer d'un coup.
00:07:55 Notre objectif à nous,
00:07:57 c'était d'entrer sur le terrain
00:08:01 et de jouer au ballon,
00:08:05 que si on sortait l'Angleterre,
00:08:08 on gagnait la guerre du football.
00:08:12 Voilà où on a puisé notre énergie.
00:08:15 Pour le but marqué de la main...
00:08:18 les gens m'ont dit :
00:08:20 "C'est formidable ce que t'as fait".
00:08:23 Alors que les autres m'insultaient.
00:08:25 Quand j'ai crié après le but,
00:08:28 j'avais l'impression d'avoir volé
00:08:32 Exactement.
00:08:34 Cet homme potelé
00:08:37 ressemblait davantage
00:08:40 qu'à un génie du football.
00:08:43 On aurait dit qu'il sortait
00:08:46 ou de Sam Peckinpah.
00:08:49 Qu'il venait de quitter
00:08:53 et qu'il surgissait,
00:08:58 Je suis persuadé
00:09:00 qu'il aurait pu être
00:09:04 Il aurait d'emblée pris le maquis.
00:09:10 Ils défendent tous les États-Unis,
00:09:13 Ça m'est égal de plaire ou non.
00:09:16 Pour moi, ce serait facile
00:09:19 Mais moi, je dis qu'ils vous ont
00:09:23 car vous n'aviez pas de pétrole.
00:09:25 Sinon, ils seraient intervenus.
00:09:28 Ils ont ordonné
00:09:32 Et ça, ça me rend malade.
00:09:36 Parce qu'on en est réduits
00:09:40 ces meurtres à la télé.
00:09:41 Et ceux qui s'enrichissent,
00:09:47 Fidel est un grand homme.
00:09:51 Il a un tatouage.
00:09:54 Tu as aussi Che Guevara.
00:10:06 À demain.
00:10:12 On peut faire un joli film sur lui.
00:10:15 Oui ?
00:10:28 Tu te mettras là.
00:10:35 De toute façon, on ne me verra pas.
00:10:49 Rien n'est plus difficile
00:10:51 que de vouloir s'introduire
00:10:55 quand on comprend pourquoi
00:10:59 C'est un jeu de portes
00:11:03 Quand on a été harcelé
00:11:08 Pour leurs mensonges
00:11:14 Et aujourd'hui, je fais le portrait
00:11:17 d'une des plus grandes stars
00:11:19 endossant précisément le rôle
00:11:25 Je suis comme un paparazzo
00:11:29 et se poste devant l'objectif
00:11:32 pour que je vende la photo
00:11:35 Ils ont autre chose à faire.
00:11:38 Ils sont assis dans la voiture.
00:11:48 Cette couronne en fil de fer barbelé
00:11:51 symbolise le terrain de jeu,
00:12:54 - la noblesse nue -
00:13:05 C'est un phénomène.
00:13:08 C'est mon ami. Un super frère.
00:13:12 Tu joues à Argentinos Juniors ?
00:13:15 - Oui.
00:13:16 Numéro neuf.
00:13:17 Tu veux devenir comme Diego ?
00:13:19 Je serai jamais comme lui.
00:13:22 Non ?
00:13:23 Mon frère est un Martien.
00:13:27 Le trajet de Fiorito
00:13:30 me rappela mon premier film,
00:13:33 "Te souviens-tu de Dolly Bell ?"
00:13:35 Je regardais les cabanes des pauvres
00:13:38 et je reconnaissais les visages
00:13:40 qui se cachaient dans l'ombre.
00:13:42 Avec "Dolly Bell",
00:13:44 j'ai découvert la beauté
00:13:48 Cette noblesse
00:13:51 pour élire domicile
00:13:55 La moralité exemplaire de ces foyers
00:13:57 où on respecte les règles
00:13:59 et où on se sacrifie.
00:14:01 Maintenant, je sais reconnaître
00:14:03 cette attitude noble.
00:14:06 En Occident, la misère est une gêne,
00:14:10 mais ici, comme dans les Balkans,
00:14:12 c'est une expression
00:14:14 Au moment de choisir
00:14:17 qui payait mieux,
00:14:19 Diego fit le choix de Boca,
00:14:21 à cause de cette noblesse de coeur.
00:14:25 Il gagnera moins
00:14:28 mais il accomplira ce rêve
00:14:30 où enfant, devant le stade
00:14:33 il promettait à son père qu'un jour,
00:14:36 il jouerait devant des milliers
00:14:41 Diego arrive dans le stade,
00:14:46 en footballeur retraité,
00:14:48 une torche à la main,
00:14:50 la route de son retour
00:14:54 et celle des retrouvailles
00:14:57 Dieu est éternel.
00:15:00 Ce soir-là, il m'a rappelé
00:15:04 La ferveur avec laquelle
00:15:07 ne démontre qu'une chose :
00:15:09 on pardonne tout aux dieux.
00:15:15 Papa était le seul à travailler.
00:15:18 Il avait neuf bouches à nourrir :
00:15:22 On avait toujours de quoi manger.
00:15:26 Pas beaucoup.
00:15:28 Parfois davantage. Mais on avait
00:15:31 Voilà ma maison !
00:15:34 C'est comme ça qu'on a appris
00:15:37 Si je voyais que ma soeur avait faim,
00:15:41 Et elle me donnait sa part,
00:15:44 quand elle avait pas faim.
00:15:46 Depuis quand tu n'es pas revenu ?
00:15:50 Ça fait... plus de quinze ans.
00:15:53 On faisait des boules de papier
00:15:58 Les buts étaient ici.
00:16:00 On shootait
00:16:04 La cour,
00:16:09 J'ai... deux rêves.
00:16:14 Le premier,
00:16:17 Le deuxième : le gagner.
00:16:19 Je me suis rendu compte,
00:16:23 que ma maman... quand...
00:16:27 elle voyait
00:16:29 elle avait mal au ventre.
00:16:32 Elle avait pas
00:16:34 Elle voulait juste
00:16:38 À table,
00:16:40 "Bouclez-la".
00:16:42 Son regard suffisait.
00:16:43 Il était épuisé par son boulot.
00:16:46 On devait respecter ça.
00:16:48 Je me souviens,
00:16:51 ma mère lui posait
00:16:56 sur le dos.
00:16:59 C'était comme un rite,
00:17:00 on était tous autour de lui.
00:17:06 Une sorte de massage.
00:17:08 C'est ça.
00:17:09 Il avait un travail pénible.
00:17:11 Je pense que...
00:17:14 la dignité des gens qui vivent ici
00:17:17 est bien supérieure à celle
00:17:22 Dans mon pays,
00:17:26 Mais ils ne donnent rien.
00:17:28 Ils m'ont souvent proposé
00:17:32 J'ai refusé parce que je ne suis pas
00:17:36 J'ai rencontré des politiques...
00:17:39 Mais ils ne voulaient plus me voir,
00:17:42 après.
00:17:43 Je ne mâchais pas mes mots.
00:17:45 Toute ma vie, les riches n'ont cessé
00:17:50 Pas seulement ici.
00:17:52 C'est vrai au Brésil,
00:17:57 avec le blocus.
00:17:58 Tous ces pays se font écraser
00:18:02 Ils ne les laissent pas se relancer.
00:18:05 Quand ils te filent un crédit,
00:18:09 Quand est né ton désir de justice ?
00:18:11 En voyageant dans le monde.
00:18:14 Et après avoir beaucoup lu
00:18:18 et étudié l'histoire de Cuba.
00:18:21 Gabriel Garcia Marquez me confiait :
00:18:23 Si l'Amérique Latine
00:18:26 les Yankees seraient déjà
00:18:29 et vous parleriez tous anglais
00:18:32 Exact. Mais nous sommes déjà
00:18:37 Le monde va devenir
00:18:39 - C'est sûr.
00:18:41 Non, pas la Chine.
00:18:43 J'ai rencontré Fidel en 1987.
00:18:47 Les Américains
00:18:50 et Cuba aussi.
00:18:54 J'ai dit : "Les Américains...
00:18:57 "qu'ils se le gardent,
00:19:01 Et on a passé
00:19:03 presque cinq heures à parler du Che,
00:19:09 Fidel m'a totalement conquis.
00:19:12 On aurait dit un monstre
00:19:16 C'est le seul homme politique,
00:19:21 qu'on ne pourra jamais
00:19:25 Même si l'Amérique
00:19:28 Il est le seul à pouvoir déclarer :
00:19:33 "Je risque ma peau pour mon pays,
00:19:36 Parce que c'est un révolutionnaire.
00:19:39 Les politiciens de ce monde
00:19:43 Lui, c'est avec le fusil.
00:19:46 Il a des couilles comme ça.
00:19:50 J'aime Cuba !
00:19:59 Fidel !
00:20:04 Je voudrais pas fayoter mais...
00:20:06 Fidel, je mourrais pour toi.
00:20:11 Écoute-moi.
00:20:13 Plus je regarde les gens en Europe,
00:20:18 plus je regarde l'Amérique du Sud,
00:20:22 plus j'aime Cuba.
00:20:38 Il n'est pas venu à Fiorito
00:20:42 parce qu'il préférait
00:20:45 des gens des bidonvilles.
00:20:47 C'était mieux pour lui
00:20:50 Comme une idée
00:20:53 d'une façon ou d'une autre.
00:20:55 Qu'il aurait à promouvoir,
00:20:58 Le bon côté en eux
00:21:00 disparaîtrait aussitôt
00:21:04 Comment lui en prendre ?
00:21:06 "Tu n'as pas cent, deux cents..."
00:21:09 Du coup, ils ne seraient plus...
00:21:14 Ça te ferait quoi
00:21:18 et de te rappeler
00:21:23 Aurais-tu des regrets d'avoir quitté
00:21:29 Voici le chapelet maradonien.
00:21:31 Avec ses 34 ballons et sa chaussure,
00:21:34 les 35 buts que Diego a marqués
00:23:03 Un jour, ils ont voulu
00:23:07 Charles...
00:23:12 d'Angleterre.
00:23:14 Non.
00:23:17 Jamais je lui serrerai la main.
00:23:19 Elle est trop tachée de sang.
00:23:24 Jamais.
00:23:26 Il voulait me connaître.
00:23:28 Pas moi.
00:23:31 Pas après les Malouines...
00:23:35 Non.
00:24:18 C'est un assassin.
00:24:21 Pour moi,
00:24:23 il ne peut plus continuer
00:24:25 à décider pour nous tous.
00:24:28 Pour le monde entier.
00:24:31 C'est pas parce qu'il a la bombe
00:24:34 qu'il a le pouvoir.
00:24:38 C'est pas ça, le pouvoir.
00:24:41 Posséder une bombe
00:24:43 et tuer...
00:24:46 cinq mille personnes.
00:24:49 Pour moi, c'est un tueur
00:24:53 Si tu veux, on peut parler de Bush.
00:24:57 Il montre du doigt les Colombiens,
00:25:00 pour la cocaïne.
00:25:02 Ils font la guerre aux Colombiens
00:25:08 Eh oui.
00:25:10 C'est comme ça.
00:25:12 Les Américains contrôlent
00:25:15 Bien sûr !
00:25:18 Bien sûr.
00:25:28 Dans le train pour Mar del Plata,
00:25:31 c'était à la fois naïf et attachant
00:25:33 de se dire qu'aujourd'hui,
00:25:37 et notre destin sans avoir d'argent
00:25:41 Un monde où seul un match de foot
00:25:45 permettrait aux petites nations
00:25:48 et de connaître l'ivresse
00:25:50 C'était comme si
00:25:53 que me procurent les trains
00:25:55 et une excitation inexpliquée,
00:26:00 ce train allait dépasser
00:26:03 vers des jours meilleurs.
00:27:15 La bible qui nous habite.
00:27:17 Que nous chérissons
00:28:11 Tiens, mon frère.
00:28:12 Après ce but de la main de Dieu,
00:28:14 l'Église maradonienne t'accepte
00:28:36 - le retour du Messie à Naples -
00:29:23 "Qui ne saute pas est un Ferlaino !"
00:32:22 Les Napolitains savent bien
00:32:24 que c'est moi
00:32:29 Quand Ferlaino me payait...
00:32:35 Les gens avaient l'impression,
00:32:38 ou plutôt la conviction
00:32:40 que le Sud ne pouvait pas gagner
00:32:45 Impossible.
00:32:48 On s'est déplacés pour aller jouer
00:32:51 contre la Juve, à Turin,
00:32:54 et on leur en a mis six.
00:32:57 Tu te rends compte, une équipe
00:33:01 du sud qui met six buts
00:33:03 à "l'Avocat" Agnelli ?
00:33:06 Et quand on les a éliminés
00:33:10 Ils ont pris la plus grosse veste
00:33:14 Parce que Matarrese,
00:33:16 encore un mafioso,
00:33:19 le président
00:33:23 il avait déjà arrangé sa finale.
00:33:27 Allemagne - Italie.
00:33:30 Après...
00:33:32 il s'est passé ce qu'on sait.
00:33:36 Ils m'ont accusé de dopage,
00:33:38 et ils ont accusé Caniggia.
00:33:40 Mais...
00:33:43 après, il n'y a eu personne d'autre.
00:33:46 Pour le foot italien,
00:33:48 à part Maradona et Caniggia,
00:33:51 personne ne prenait "d'aspirine".
00:34:12 Stribor !
00:34:14 Tu as déjà rencontré Maradona ?
00:34:17 Jamais.
00:34:18 Peu de gens ont l'occasion
00:34:22 en chair et en os.
00:34:24 Pour ce grand jour,
00:34:27 pour L'accueillir.
00:34:44 Stribor, viens.
00:34:46 C'est ton petit.
00:34:52 Quand Diego est venu,
00:34:54 Belgrade se débattait
00:34:57 comment aimer à nouveau
00:34:58 alors qu'il avait bombardé la ville,
00:35:04 En voyant le ministère
00:35:07 Diego m'a demandé qui avait fait ça.
00:35:09 Je n'ai pas voulu distribuer
00:35:11 et répondre "l'Occident",
00:35:14 la communauté internationale
00:35:17 Comme j'ai reçu
00:35:21 où la culpabilité est forcément
00:35:25 j'ai répondu : "Javier Solana".
00:35:27 Et Diego a lancé ironiquement :
00:35:30 "Ah oui, le socialiste espagnol !"
00:35:33 Senka, Maradona veut te parler.
00:35:38 Salut, Senka. On t'aime !
00:35:42 Je te fais un bisou.
00:35:45 Ce n'est pas une coïncidence
00:35:48 à avoir parlé à ma mère.
00:35:50 Le lendemain de sa visite,
00:35:53 Elle a emporté de l'autre côté,
00:35:57 et la joie d'avoir entendu Maradona
00:35:59 la réconforter un moment.
00:36:05 La salle de presse était là-bas.
00:36:17 Le terrain est en meilleur état
00:36:21 Il pleuvait.
00:36:24 C'était sur ce but.
00:36:26 À cet endroit.
00:36:28 - Là ?
00:36:30 Et j'ai dribblé.
00:36:42 Crochet intérieur, feinte de corps
00:36:44 et je reprends la balle.
00:36:46 Feinte et je la récupère.
00:36:48 Devant moi.
00:36:50 Je suis ici et le gardien, là-bas.
00:36:53 Au point de penalty.
00:36:57 Je fais semblant de tirer fort...
00:37:00 Je prends la balle par en dessous
00:37:04 C'était difficile :
00:37:08 Sans compter les bras.
00:37:12 Mais j'ai réussi
00:37:15 à piquer le ballon.
00:37:16 Un coup tranchant.
00:37:19 Comme ça.
00:37:22 Et la trajectoire...
00:37:25 Je me souviens de la tête
00:37:31 Au revoir, le ballon.
00:38:20 T'as vu comment j'ai joué avec ça ?
00:38:24 Si j'avais eu des crampons...
00:38:28 J'aurais gagné.
00:38:39 Salut, c'est Diego.
00:38:43 Comment allez-vous ?
00:38:45 Ça va, la famille ?
00:38:49 Salut, maestro !
00:38:51 Qu'est-ce que tu fais ici ?
00:38:53 T'as vu ? Ils me connaissent !
00:38:55 Je suis chez moi !
00:38:59 Salut, les gars ! Ça roule ?
00:39:03 "Allez, Boca ! Allez !"
00:39:24 Qui est là ?
00:39:28 Qui c'est le monsieur ?
00:39:30 Mon petit-fils.
00:39:37 Il a des cuisses de footballeur.
00:39:46 Tout petits,
00:39:48 on jouait déjà au foot.
00:39:51 On voulait jamais s'arrêter.
00:39:55 Jouer, coûte que coûte.
00:39:56 Même la nuit.
00:39:58 On voyait plus le ballon.
00:40:01 Écoute bien.
00:40:03 Je vais te dire :
00:40:05 on jouait la nuit
00:40:06 et du coup, le jour,
00:40:11 Parce que la nuit,
00:40:14 Et après,
00:40:18 On était plus rapides, plus précis.
00:40:21 C'est comme si t'étais
00:40:23 Tu sais pas trop où est le but,
00:40:28 Le ballon t'échappe.
00:40:31 tu jouais les yeux fermés.
00:40:33 Et tu les ouvres,
00:40:34 et tout à coup, tu as davantage
00:40:38 la notion du terrain, des cages,
00:42:06 - si la cocaïne est une drogue,
00:42:11 Comme je l'ai déjà déclaré hier,
00:42:14 il a été admis en soins intensifs
00:42:17 à la suite d'un malaise cardiaque
00:42:21 Depuis 24 heures,
00:42:24 est stationnaire.
00:43:13 J'étais mort.
00:43:16 Je ne suis pas parti
00:43:17 parce que...
00:43:19 Lui, là-haut, ne voulait pas.
00:43:22 Mais j'étais mort.
00:43:24 J'avais l'impression d'avoir
00:43:26 des caillots de sang
00:43:29 qui m'empêchaient...
00:43:38 C'était affreux
00:43:40 de ne pas pouvoir sortir.
00:43:42 Je ressens encore cet état,
00:43:45 où je veux sortir de là,
00:43:50 Tu comprends ?
00:43:52 Je vois tous ces caillots
00:43:58 je ne peux pas les ranger
00:44:03 Et me réveiller.
00:44:06 Plus tard, Dalma m'a raconté
00:44:09 que Giannina m'engueulait :
00:44:10 "Papa, ne meurs pas, salaud !
00:44:15 "pour rester près de moi."
00:44:18 Je ne la sentais pas me toucher.
00:44:21 J'étais dans le coma.
00:44:45 C'est là que Lui m'a dit :
00:44:48 "Pas maintenant.
00:44:51 "C'est pas l'heure.
00:44:52 "Tu dois te battre."
00:45:06 Mes voyages en Argentine
00:45:09 Et le filament
00:45:12 était devenu le seul chemin possible
00:45:16 Cette année-là, il s'écroulait.
00:45:18 Toute sa vie,
00:45:21 Au moment où son art footballistique
00:45:25 où personne ne pouvait rivaliser,
00:45:27 sa vie atteignait d'autres sommets.
00:45:30 Il incarnait ainsi
00:45:31 la destruction de toute notion
00:45:35 C'est pour cette raison qu'ils
00:45:39 Car les gens ne sont plus attirés
00:45:42 C'est trop peu.
00:45:44 Il leur faut davantage aujourd'hui.
00:45:47 La normalité ne suscite pas
00:45:51 En revanche, quand
00:45:54 parle avec son coeur,
00:45:57 le chemin de la sainteté est ouvert.
00:45:59 Seulement, Diego
00:46:02 Et il est devenu toxicomane.
00:46:52 - J'ai l'air d'un tanguero ?
00:47:01 J'ai beaucoup observé les gens,
00:47:06 qui pleurent ensemble
00:47:09 Le tango est né en 1883,
00:47:14 Jorge Luis Borges l'appelait
00:47:16 "la danse des maris tristes".
00:47:19 Le tango a introduit
00:47:22 dans les pas des danseurs.
00:47:26 C'est la danse, par excellence,
00:47:28 qui évoque l'union
00:47:33 C'est dans ce rythme...
00:47:37 élégant comme la mort,
00:47:41 que s'unissent
00:47:44 L'évolution du tango
00:47:45 nous démontre
00:47:49 et combien d'âneries
00:47:53 quand nous ouvrons la bouche.
00:47:55 Le fait qu'il soit né
00:48:01 lui confère une innocence,
00:48:03 introuvable dans les bordels
00:48:20 Je suis devenu un sponsor
00:48:24 pour collaborer
00:48:27 du respect qu'on voue à Diego.
00:48:30 Je suis le patron du "Cocodrilo".
00:48:33 Je fréquente les fidèles de l'Église
00:48:36 depuis deux ans.
00:48:38 J'ai trouvé qu'ils faisaient
00:48:44 Le "Cocodrilo"
00:48:48 C'est une boîte de nuit moderne
00:48:50 qui n'a rien à voir
00:48:54 Aujourd'hui, il y a des filles
00:48:59 Elles font le show,
00:49:02 Comme vous pouvez voir,
00:49:06 Ce sont pas des stripteaseuses
00:49:13 Une visite au "Cocodrilo"
00:49:15 et adieu les fondamentaux
00:49:19 Selon Jung, l'instinct de survie
00:49:23 Pour Freud, c'est Eros qui,
00:49:27 à travers l'acte sexuel,
00:49:28 garantit la reproduction
00:49:31 En préférant les buts de Maradona
00:49:33 aux danseuses d'Omar
00:49:38 j'ai compris
00:49:40 le tango est bien né dans un bordel.
00:49:43 Qu'on l'ait appelé rock ou tango
00:49:48 L'important, c'est d'accueillir
00:49:53 aux côtés des théories de Jung
00:49:56 et de Freud.
00:49:59 J'ai nommé : le jeu de Maradona.
00:50:02 Voilà la troisième impulsion
00:50:06 Emir, tu n'échappes pas à la règle.
00:50:08 Les danseuses viennent se plaindre
00:50:11 quand Diego arrive
00:50:15 Chaque fois, les mecs sont comme ça.
00:50:17 Et les filles me supplient
00:50:21 Avec Emir, c'est pareil
00:50:24 Regardons Maradona
00:50:47 L'Uruguay.
00:50:51 Ça va ?
00:50:53 Bien ?
00:50:56 Ma maman.
00:50:59 Mon papa.
00:51:14 Alors ?
00:51:17 Tu es sourd ?
00:51:26 Attention à Puebla...
00:51:30 T'as vu le but de Lugueño ?
00:51:33 Un but d'anthologie.
00:51:43 J'aurais aimé
00:51:46 pouvoir profiter de Dalma.
00:51:50 Qu'elle puisse venir me réveiller
00:51:53 sans que j'aie peur d'elle.
00:51:55 Elle s'approchait de son papa et...
00:51:58 Parce que je dormais,
00:52:02 Giannina me collait une gifle
00:52:06 J'étais raide.
00:52:10 J'aurais été plus que comblé
00:52:15 de voir grandir mes filles.
00:52:21 J'envie Claudia.
00:52:24 Je suis cent fois plus beau qu'elle
00:52:29 Ce qui nous différencie,
00:52:33 c'est qu'elle a vécu ce bonheur
00:52:39 Aujourd'hui,
00:52:42 les vidéos que me montre Claudia.
00:52:46 Et je me dis :
00:52:49 Mais quel con j'ai été
00:52:56 On ne revient pas en arrière.
00:53:00 Ce gâchis...
00:53:02 sentimental
00:53:04 et la culpabilité
00:53:09 ne me quittent pas.
00:53:11 Avoir été incapable
00:53:14 de fêter normalement
00:53:18 ou un anniversaire de Dalma...
00:53:23 Je commençais la fête
00:53:29 Je ressentais quoi ? Rien.
00:53:32 Je savais que c'étaient mes filles
00:53:34 mais je ne sentais pas
00:53:38 que je pouvais les serrer fort.
00:53:42 Elles s'étaient rendu compte
00:53:49 Dalma,
00:53:51 je l'embrassais, et elle faisait ça.
00:53:56 Par contre, avec la potelée...
00:54:00 Avec la petite, rien n'a changé.
00:54:03 Elle me faisait des câlins,
00:54:07 L'autre, non.
00:54:11 Quand Diego a connu ses problèmes,
00:54:13 sa femme Claudia
00:54:16 C'est elle qui a gardé
00:54:20 Sans cette protection,
00:54:22 Diego n'aurait pas survécu.
00:54:25 Comme mes films le démontrent,
00:54:26 je ne peux pas prétendre
00:54:29 Dans le cas de Maradona,
00:54:32 que le vieil adage selon lequel
00:54:35 se cache une femme,
00:54:38 Quand j'ai demandé à Claudia
00:54:42 elle m'a répondu : "Qui s'est
00:54:45 Ça ne fait que confirmer
00:54:49 Toutefois, son combat pour Diego
00:54:52 n'a pas seulement été motivé
00:54:54 mais aussi par une dévotion rare.
00:54:56 Dans un bidonville, je suis né
00:55:00 Grandir et survivre dans la modestie
00:55:04 Affronter l'adversité
00:55:06 Avec la soif de remporter
00:55:12 Sur un terrain, j'ai forgé
00:55:15 Avec expérience
00:55:19 Cebollita déjà
00:55:22 D'un sacre de champion
00:55:26 Peut-être qu'en jouant, je pourrais
00:55:30 Aider les miens
00:55:34 J'ai commencé, illico
00:55:38 "La 12", c'était mon credo
00:55:41 Mon rêve avait une étoile
00:55:45 Pleine de buts,
00:55:48 Et tout le peuple entonnait
00:55:52 C'est la main de Dieu qui naît
00:55:55 Je sème la joie dans les coeurs
00:55:59 J'arrose de gloire
00:56:03 Je porte une croix
00:56:06 Pour ne jamais me vendre
00:56:09 Curieuse faiblesse
00:56:13 Car je n'aurais jamais dû le faire
00:56:16 Le succès m'a présenté
00:56:20 Mystérieuse saveur, plaisir interdit
00:56:24 Qui me rendirent dépendant
00:56:30 Mais c'est le match qu'un jour
00:56:33 Je gagnerai
00:56:37 J'ai commencé, illico
00:56:40 "La 12", c'était mon credo
00:56:44 Mon rêve avait une étoile
00:56:47 Pleine de buts,
00:56:51 Et tout le peuple entonnait
00:56:54 C'est la main de Dieu qui naît
00:56:58 Je sème la joie dans les coeurs
00:57:01 J'arrose de gloire
01:00:51 Je vous aime tous !
01:00:58 - T'as pas voulu venir.
01:01:06 La cocaïne,
01:01:09 au lieu de me faire du bien,
01:01:11 de me remonter,
01:01:14 elle me faisait
01:01:17 Et les questions...
01:01:22 que je voulais poser à Claudia,
01:01:24 je me les posais
01:01:27 La solitude t'envahit.
01:01:30 L'amertume, la solitude,
01:01:34 Tout te tombe dessus.
01:01:36 J'avais tout ça à l'intérieur.
01:01:39 Au fond de moi.
01:01:41 Ça a été... mon plus lourd fardeau.
01:01:47 Mille fois, "la sorcière"
01:01:51 mille fois, elle a voulu me parler,
01:01:55 m'interroger.
01:01:59 Et à chaque fois, je lui mentais
01:02:01 pour la cocaïne.
01:02:03 "Au nom de la Tota,
01:02:07 "de Don Diego,
01:02:10 "et du fruit de leur amour :
01:02:15 "Diego".
01:02:21 Nous sommes réunis
01:02:25 pour sceller l'engagement d'amour,
01:02:28 à travers notre culte,
01:02:33 Gabriel Diego Chepenecas
01:02:36 et Alejandra Diego Troilo.
01:02:38 Ces derniers se promettent
01:02:40 et le berceau de Diego,
01:02:42 fidélité, en proclamant devant tous
01:02:45 que Diego a été, est et sera
01:02:49 "Notre Diego Qui es sur les terrains
01:02:51 "Que Ta main gauche soit sanctifiée
01:02:54 "Que Ta magie soit faite
01:02:56 "Souvenons-nous de Tes buts
01:02:59 "Donne-nous notre joie quotidienne
01:03:04 "Comme nous pardonnons à la mafia
01:03:06 "Ne nous soumets pas à la tentation
01:03:11 Havelange est resté vingt ans
01:03:15 sans voir le Brésil gagner la coupe.
01:03:18 Pourquoi ? Parce que Dieu est juste.
01:03:23 Le barbu est juste !
01:03:25 Après vingt ans,
01:03:28 un mafieux qui n'arrive pas
01:03:32 c'est emmerdant.
01:03:35 Je vais te raconter l'histoire.
01:03:37 L'Argentine s'est fait sortir
01:03:41 On va jouer contre l'Australie.
01:03:45 On fait match nul, 1-1.
01:03:47 On joue ici...
01:03:49 on se qualifie, 1-0.
01:03:51 Il n'y a pas eu de dopage.
01:03:56 Ni là-bas,
01:03:57 ni ici.
01:03:59 Pas d'éphédrine. Ni là-bas,
01:04:01 ni ici.
01:04:03 Pas de cocaïne. Ni là-bas,
01:04:04 ni ici.
01:04:07 Dans ce Mundial,
01:04:10 quand ils ont vu qu'on avait battu
01:04:14 "Ils nous font chier, ceux-là."
01:04:16 Moi, je dis que Havelange
01:04:19 vend les armes
01:04:21 et que Blatter vend les balles.
01:04:27 Alejandra,
01:04:30 promets-tu pour l'éternité,
01:04:33 et fidélité à l'Église maradonienne,
01:04:36 en proclamant que Diego, notre Dieu,
01:04:39 restera le meilleur joueur
01:04:44 Je le promets.
01:04:46 Gabriel Diego,
01:04:48 promets-tu pour l'éternité
01:04:50 amour à Alejandra Diego
01:04:52 et fidélité à notre Église ?
01:04:55 Je le promets.
01:04:57 L'Église maradonienne
01:05:01 Embrasse la mariée.
01:05:10 Souviens-toi,
01:06:52 - Dieu fait son show -
01:07:41 Je suis un acteur.
01:07:46 Je vis ma vie comme je l'entends.
01:07:51 Les acteurs...
01:07:53 on leur donne un scénario
01:07:56 et ensuite, ils le lisent.
01:07:58 Moi, je ne lis pas.
01:08:00 Je vis.
01:08:03 C'est ça, mon rôle.
01:08:05 Je vis ma vie.
01:08:08 Y a-t-il un acteur,
01:08:10 dans l'histoire du cinéma,
01:08:13 De Niro.
01:08:15 "Raging Bull" ?
01:08:20 Il veut souvent...
01:08:23 tout casser.
01:08:26 Il me ressemble.
01:08:28 On a plein de choses en commun.
01:08:34 On a les mêmes points de vue.
01:08:36 Il est toujours prêt
01:08:41 Je m'identifie à lui.
01:08:43 Il est boxeur
01:08:48 Et on en est là.
01:08:51 Lui veut tout fracasser
01:09:00 - Ça va, Emir ?
01:09:03 C'est pour toi.
01:09:05 Merci infiniment.
01:09:07 Quand es-tu arrivé ?
01:09:10 Il y a 2 jours.
01:09:13 Je suis venu finir mon film sur lui.
01:09:18 J'ai du travail ?
01:09:20 Un petit peu.
01:09:24 Pour que ce soit
01:09:31 On doit aller à Mar del Plata.
01:09:33 Tu as vu Fidel ?
01:09:36 J'y vais la semaine prochaine.
01:09:40 - Tu le connais, toi ?
01:09:47 Nous sommes heureux
01:09:52 Je te dis la vérité,
01:09:53 tout à fait entre nous,
01:09:55 mais que personne ne l'apprenne...
01:09:57 Ils sont juste 8 millions
01:10:01 Si j'étais le président
01:10:16 Ce film témoigne aussi
01:10:19 Il y a quelque temps, nous parlions
01:10:23 du besoin des gens
01:10:25 car aujourd'hui,
01:10:30 Puis, il m'a demandé :
01:10:33 Cette fois, je crois que c'est lui.
01:10:36 Nous avons entrepris ces voyages
01:10:38 dans l'espoir
01:10:43 sur de grands rails.
01:10:44 Enfants, on sautait dans les trains,
01:10:50 Adultes, on se rappelle
01:10:54 à cause des ombres
01:10:56 qui dansaient sur le toit
01:11:00 Les mêmes jeux de lumière,
01:11:04 que ceux des trains
01:11:05 des régimes fascistes,
01:11:08 sur leur lieu d'exécution.
01:11:10 Ou les trains des Bolcheviks
01:11:12 conduisant aux goulags.
01:11:26 Des trains sinueux
01:11:29 dans lesquels des éclairs
01:11:33 qui nous ont appris à embrasser.
01:11:34 Et tandis que les ombres
01:11:38 d'autres trains nous ramenaient
01:11:41 et de nos enfants
01:11:45 Nous les étreignions,
01:11:46 que nous soyons prisonniers
01:12:29 - une force divine -
01:13:19 Fils de pute !
01:13:23 Pédé !
01:14:48 Quel rassemblement !
01:14:49 Longue vie aux peuples
01:14:55 Vive l'Argentine !
01:14:58 La pluie va cesser.
01:15:01 Un jour,
01:15:03 notre amie,
01:15:05 Blanca Choncoso m'a dit
01:15:09 qu'il fallait souffler trois fois
01:15:14 On souffle trois fois
01:15:21 Et la pluie s'en va !
01:15:25 Mais nous, on reste là.
01:15:27 Nous, les peuples d'Amérique !
01:15:30 Le train de l'A.L.B.A.
01:15:31 avec à son bord
01:15:36 Tout droit venu
01:15:48 Viens, Diego !
01:15:53 Dis quelque chose à notre peuple !
01:15:57 Je vous aime profondément.
01:16:00 L'Argentine est digne !
01:16:05 Vive Diego !
01:16:07 Vive Maradona ! Vive le peuple !
01:16:14 La pluie a cessé.
01:16:17 À tout hasard,
01:16:26 Evo ! Viens me donner
01:16:30 Viens leur dire un mot !
01:16:34 Merci, commandant.
01:16:38 au peuple latino-américain
01:16:41 Bonne chance ! La lutte continue
01:16:48 Nous sommes là, aujourd'hui,
01:16:50 pour plein de raisons.
01:16:52 Chacun d'entre nous
01:16:58 Une pelle de fossoyeur.
01:17:01 Car c'est ici, à Mar del Plata,
01:17:04 qu'on va creuser la tombe
01:17:11 La tombe de l'A.L.C.A. !
01:17:37 La victoire de l'Argentine
01:17:41 a permis à Diego de remporter
01:17:44 La justice a triomphé,
01:17:50 Mar del Plata n'a pas été qu'une
01:17:54 contre lesquels la C.I.A.
01:17:59 et fait remplir des stades de civils
01:18:04 Le sommet n'a pas seulement existé
01:18:08 après la Seconde Guerre mondiale,
01:18:11 pour finir en Amérique du Sud,
01:18:14 comme "consultants en dictature",
01:18:16 organisant la dissidence
01:18:20 À ce sommet, l'Amérique Latine
01:18:24 qui prône une libéralisation
01:18:29 mais qui, en réalité, asservirait
01:18:34 Comme l'accord signé par le Mexique
01:18:38 L'accord N.A.F.T.A.
01:18:40 Un mariage entre l'Amérique du Nord
01:18:44 Les États-Unis et le Canada
01:18:47 et des milliers d'emplois
01:18:51 Tout aurait été parfait si
01:18:55 au lieu de filer au Nord.
01:18:57 Seule est restée
01:21:36 Nous voilà deux ans plus tard.
01:21:39 On a commencé le film en mars 2005.
01:21:42 On était dans cet hôtel.
01:21:46 On se demandait si on allait
01:21:49 si on allait pouvoir le connaître.
01:21:52 Et on est toujours là,
01:21:59 Qu'est-ce qui se passe ?
01:22:02 Personne ne sait...
01:22:19 Le fait de compenser
01:22:22 des troubles alimentaires.
01:22:24 Il y a, entre autres, l'alcool.
01:22:26 L'alcool est une drogue.
01:22:30 Il n'a rien pris d'autre.
01:23:01 Franchement,
01:23:03 c'était génial !
01:23:04 J'ai pris du plaisir sur le terrain
01:23:08 et toute l'équipe était avec moi...
01:23:10 Je ne veux pas dramatiser
01:23:24 C'est pas parce qu'on fait
01:23:29 J'ai fait des erreurs, j'ai payé.
01:23:34 Le ballon ne se salit pas.
01:23:39 Marquer un but,
01:23:41 devant cent mille personnes,
01:23:46 pour moi,
01:23:48 c'était normal.
01:23:53 C'était mon jeu.
01:23:55 Ma vie.
01:23:57 Tu comprends ?
01:24:00 Quand je déclinais,
01:24:03 comme ça peut nous arriver à tous,
01:24:07 je pouvais te parler.
01:24:09 Ce qui m'empêchait de voir clair,
01:24:13 Sinon, j'étais comme vous.
01:24:16 Mais quand on lâchait le tigre...
01:24:19 Quand j'entrais sur le terrain,
01:24:23 c'est moi qui commandais.
01:25:10 Emir...
01:25:12 Quel joueur j'aurais pu être
01:25:18 On a perdu un très grand joueur !
01:25:22 J'ai un goût amer dans la bouche.
01:25:24 J'aurais pu être bien meilleur.
01:25:32 Là-dessus, y a pas photo.
01:25:36 Je suis né... dans le football.
01:25:39 Je savais très bien
01:25:43 Mais je savais pas
01:25:45 Je savais que...
01:25:49 j'achèterais une maison à maman,
01:25:51 que je me marierais,
01:25:54 Que je parcourrais le monde,
01:25:57 Je l'avais dit,
01:26:03 Ça a été filmé.
01:26:07 Je savais tout ça.
01:26:10 Je le savais. Sauf qu'au final,
01:26:13 y a plein de trucs
01:26:16 Et aujourd'hui...
01:26:18 je me sens lamentablement coupable.
01:26:27 On peut me dire
01:26:29 que je vais bien
01:26:31 ou que je vais mieux.
01:26:33 Que je suis...
01:26:35 mieux qu'avant.
01:26:38 Mais personne n'est à ma place.
01:26:43 J'ai cette culpabilité en moi.
01:26:47 Et je ne peux pas l'enlever.
01:26:49 Si j'étais Maradona
01:26:54 Si j'étais Maradona
01:26:59 Si j'étais Maradona
01:27:04 Si j'étais Maradona
01:27:09 La vie est une tombola
01:27:14 La vie est une tombola
01:27:18 La vie est une tombola
01:27:23 La vie est une tombola
01:27:28 Si j'étais Maradona
01:27:33 Mille fusées, mille amis
01:27:35 Et l'avenir, à mille pour cent
01:27:38 Si j'étais Maradona
01:27:43 Et je crierais à la FIFA
01:27:47 La vie est une tombola
01:27:52 La vie est une tombola
01:28:25 Si j'étais Maradona
01:28:30 Le monde est un ballon
01:28:35 Si j'étais Maradona
01:28:39 Si j'étais Maradona
01:28:44 La vie est une tombola
01:28:49 La vie est une tombola
01:28:52 Accroche-toi, vas-y
01:32:36 Adaptation : Marc Girard-Igor
01:32:38 Sous-titrage : CMC - Paris