Mon Jules Verne

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00:00:04 Et maintenant des explorateurs d'aujourd'hui
00:00:07 vont nous dire ce qu'ils doivent à Jules Verne,
00:00:09 à sa poésie de l'aventure et à ses inventions fantastiques.
00:00:14 Mon Jules Verne
00:00:33 Quand j'avais 10 ans j'habitais Viña Del Mar,
00:00:36 une ville de la côte chilienne.
00:00:40 J'étais un enfant rêveur et je n'aimais pas l'école.
00:00:46 Pour améliorer mes mauvaises notes
00:00:48 ma mère avait engagé un professeur particulier.
00:00:52 2 fois par semaine j'allais la voir.
00:00:56 Elle s'appelait Carmen.
00:00:58 J'en ai un souvenir très précis.
00:01:04 Sa maison était mystérieuse:
00:01:06 elle était toujours vide,
00:01:08 et il y avait des livres partout.
00:01:12 Je me souviens aussi du bruit de la mer qui entrait par la fenêtre.
00:01:18 Elle m'a appris alors une chose très simple:
00:01:22 comment voyager avec le doigt.
00:01:28 Ma main glissait sur une carte
00:01:30 et ainsi nous partions visiter le monde.
00:01:34 Carmaine était mon guide
00:01:35 et ensemble nous parcourions des milliers de kilomètres.
00:01:43 Pour la première fois de ma vie j'avais la sensation de voyager
00:01:48 les voyages imaginaires qui se déroulaient tout plus profond de mon cœur.
00:02:09 Ensuite Carmaine m'a révélé un autre secret
00:02:12 elle m'a donné le goût de l'aventure en me faisant découvrir
00:02:16 des romans de Jules Verne traduits en espagnol et édités au Chili.
00:02:21 C'était des livres modestes
00:02:23 imprimés sur du mauvais papier,
00:02:25 sans illustrations;
00:02:27 ils étaient très fascinants.
00:02:38 C'était il y a cinquante ans.
00:02:40 Aujourd'hui je vis à Paris.
00:02:43 Au coin de ma rue
00:02:45 à ma grande surprise
00:02:47 j'ai retrouvé Jules Verne
00:02:50 La première montgolfière qui a quitté le sol de Paris
00:02:53 a décollé de cet endroit,
00:02:55 celle précisément qui inspira "Cinq semaines en ballon",
00:02:58 le premier roman de Jules Verne.
00:03:40 La découverte du monde depuis le ciel était un émerveillement.
00:03:48 Dans ce roman 3 hommes voyagent en ballon.
00:03:52 Ils dorment au dessus des nuages
00:03:54 et descendent de temps en temps pour explorer des pays inconnus.
00:03:58 Ils font l'admiration de tous, la presse en fait des héros.
00:04:02 Passager de ce ballon je traversais l'Afrique
00:04:05 et laissais mon imagination
00:04:06 errer sur ce continent de légende.
00:04:10 2 siècles plus tard les aventuriers d'aujourd'hui ressemblent aux personnages de ce livre.
00:04:17 Il y a toujours des pilotes de montgolfière qui rêvent de survoler l'Afrique et d'autres qui en reviennent.
00:04:26 Le ballon, c'est le balcon du ciel.
00:04:30 Parce que... On n'a pas l'impression de se déplacer,
00:04:33 mais on a l'impression d'avoir des images qui passent en dessous de nous,
00:04:36 qui défilent en dessous d'un balcon.
00:04:54 Un jour en Afrique tout à fait par hasard
00:04:57 il y a un troupeau de buffles... J'étais très près du sol, hein, j'étais à quelques mètres du sol,
00:05:01 y a un troupeau de buffles qui a chargé le ballon.
00:05:04 C'était absolument fantastique parce que on aurait cru un train de marchandise qui arrivait, vous voyez
00:05:11 et dans la poussière... C'était... C'était fantastique... J'étais à cinq mètres du sol
00:05:16 Je faisais très attention à ce que je faisais parce que si on était descendu un petit peu plus
00:05:21 il est bien évident qu'on aurait eu des problèmes.
00:05:45 En général les animaux ils ont peur de l'ombre
00:05:48 qui est portée au sol et qui bouge.
00:05:51 Et dès que l'ombre arrive sur eux
00:05:54 ils se mettent à courir parce qu'ils voient l'ombre se déplacer, ils courent dans l'ombre
00:05:58 et dès que l'ombre les dépasse ils s'arrêtent.
00:06:02 Et il voient bien que quelque chose d'anormal c'est un bestiole gigantesque qui leur arrive dessus.
00:06:16 Un jour en Côte d'Ivoire on a vu des enfants sortir de l'école, des centaines d'enfants
00:06:22 et courir derrière avec l'instituteur, courir derrière le ballon, oui. Ils ont couru jusqu'à la plage et là
00:06:28 j'ai vu des femmes qui avaient un bébé sur le dos attaché dans leur... leur châle...
00:06:32 Et qui courraient dans l'eau, dans la mer, pour suivre le ballon.
00:06:47 Quand j'avais 12 ans, quoi, j'ai lu tout Jules Verne à l'époque.
00:06:51 Il a participé à mes grandes soirées d'enfant.
00:06:56 A cette époque-là les "Cinq semaines en ballon", ça, c'était magnifique.
00:07:00 Parce que personne n'a traversé l'Afrique à l'époque en ballon...
00:07:11 Ce voyage faisait naître en moi une sensation de liberté
00:07:14 que je n'avais jamais connue auparavant.
00:07:18 La lecture de ce livre me donnait la force de vaincre tous les dangers.
00:07:24 Ce récit m'apprenait aussi les mystères du ciel, des étoiles, de la Lune.
00:08:15 J'ai eu la chance de voler 2 fois dans l'espace et
00:08:18 à chaque fois avec nos amis russes. La première en 1993, la mission "Altaïr"
00:08:25 à bord de la station "Mir"
00:08:27 et la deuxième fois où je suis allé dans l'espace cette fois-ci je suis resté comme équipage principal
00:08:31 pendant toute une expédition de six mois;
00:08:33 en fait exactement 189 jours.
00:08:36 Quand on va dans l'espace on a le droit à amener, en tout cas avec les russes
00:08:40 un kilo et demi d'objets personnels.
00:08:42 Donc je ne pouvais pas emmener beaucoup de livres.
00:08:46 Mon choix, c'était reporté sur... 2 livres.
00:08:49 Le premier, c'était les contes des mille et une nuits,
00:08:52 Et puis le deuxième choix que j'ai fait c'était d'amener "De la Terre à la Lune" de Jules Verne
00:08:56 parce que finalement c'est en lisant Jules Verne quand j'étais tout petit, quand j'avais une dizaine d'années.
00:09:01 c'est à partir de là je pense que... qu'est née cette vocation,
00:09:06 en tout cas ce désir, cette force intérieure d'être un explorateur, de voyager.
00:09:10 Et ce que j'aime dans les personnages de Jules Verne
00:09:14 c'est que... ils assument leur rêve. Des personnages de Jules Verne
00:09:18 concoivent un rêve dans leurs têtes qui a une base scientifique réelle
00:09:23 souvent quand même extrêmement audacieuse
00:09:27 et ont une profonde conviction que le projet, le rêve qu'ils ont conçu est réalisable
00:09:34 après mettent toute leur énergie à l'heure à réaliser
00:09:42 Hein... je pourrais dire que je me sens vraiment complètement fait de la même matière
00:09:49 et d'une certaine manière quand je lisais Jules Verne je voyageais par procuration au travers d'eux
00:10:06 Même spectacle. Toute l'étendue de la sphère céleste
00:10:10 fourmillant d’étoiles et de constellations d’une pureté merveilleuse, à rendre fou un astronome.
00:10:14 Çà et là, des nébuleuses massées comme de gros flocons d’une neige sidérale.
00:10:20 Puis un immense anneau formé d’une impalpable poussière d’astres.
00:10:24 Cette voie lactée, au milieu de laquelle le Soleil ne compte que pour une étoile de quatrième grandeur.
00:10:51 Le plus étrange et le plus onirique dans ces observations qu'on a depuis l'espace c'est le noir du cosmos.
00:10:58 Le noir c'est le néant, c'est le deuil, c'est l'absence de matière.
00:11:03 Sur Terre, même les objets les plus noirs, même les chambres noires, ont une luisance, ont une matière, ont une surface.
00:11:09 Et alors que... Quand on plonge son regard dans le cosmos
00:11:13 y'a le ciel du côté éclairé de la Terre,
00:11:18 un espèce de halo comme à contre-jour
00:11:20 De l'autre côté y'a des milliards et des milliards d'étoiles et donc on a
00:11:25 un noir avec une matérialisation que sont ses lumières et ses étoiles qui donnent des repères.
00:11:29 Et puis entre les deux un noir où il n'y a pas de reflets, un noir où il n'y a pas d'étoiles
00:11:34 qui... tellement profond que le regard s'y perd complètement et on a l'impression
00:11:41 qu'on a prise sur rien sur rien du tout et qu'on est complètement aspiré par cette matière.
00:11:57 Quand vous cheminez à l'extérieur d'une station en apesanteur
00:12:00 et que vous lâchez prise et bien vous n'avez plus rien pour revenir.
00:12:06 Vous n'avez plus aucune prise et si vous commencez à vous éloigner éternellement de la station
00:12:11 eh bien, c'est fini, y'a plus aucun moyen de revenir.
00:12:13 Vous êtes dans le vide intégral, donc vide c'est aussi la non-matière.
00:12:18 Donc cette sensation d'être dans le vide c'est-à-dire la non-vie, hein?
00:12:23 L'air c'est la vie, sans air il n'y a pas de vie.
00:12:48 L'aventure... Pour la résumer en une phrase, je dirais c'est la quête du savoir
00:12:53 et la conquête des espaces.
00:13:01 Je me suis rendu compte qu'en faisant ça en fait je faisais une espèce d'exploration
00:13:04 en fond de moi-même et cette fois-ci c'était ni au centre de la terre ni sur la Lune,
00:13:09 une exploration extraordinaire dans mes rêves et dans mes émotions propres.
00:14:03 Moi aujourd'hui je pense que ce serait...
00:14:06 Je pense que Jules Verne aurait l'idée de, j'imagine, de faire un voyage
00:14:12 non pas au centre de la terre, ça on y est pas encore arrivé et on est pas près d'y arriver,
00:14:17 mais un voyage au centre de la galaxie.
00:14:20 J'imagine qu'il préparerait un voyage au centre de la galaxie parce qu'au centre de notre galaxie il y a un trou noir.
00:14:26 J'imagine très bien Jules Verne être complètement fasciné par le trou noir.
00:14:30 Et par l'idée qu'un trou noir, c'est un astre qui n'émet pas de lumière, mais c'est aussi un astre que si vous y entrez vous n'en sortez plus jamais.
00:14:39 Alors il y a des théories qui disent qu'on pourrait ressortir dans une notre galaxie
00:14:43 que c'est peut-être des façons de voyager à travers l'univers en un rien de temps
00:14:47 Je pense que ce serait le côté le plus intéressant, le plus mystérieux
00:14:53 le plus digne d'apporter des émotions fortes puisque
00:14:57 il y a dans ces voyageurs qui partent vers le centre de la galaxie donc qui rencontrent un trou noir
00:15:04 une sorte de sacrifice personnelle.
00:15:07 Entrer dans un trou noir c'est comme mourir.
00:15:28 L'aventure, c'est aussi une façon d'essayer de réaliser des rêves, je suppose.
00:15:34 Je pense que tout ça, ça va ensemble. Les gens ont besoin de rêver, c'est pour ça que tous les gens qui ont... Les grands aventuriers
00:15:42 ont toujours beaucoup de succès.
00:15:44 C'est que les gens ne vont pas eux-mêmes au fond de l'ocean ou les choses comme ça mais ils ont cette idée qu'en les accompagnant
00:15:51 comme le capitaine Nemo qu'on vit quelque chose au travers de ça.
00:15:56 J'ai de très beaux souvenirs; j'avais 10 où 12 ans et je lisais, je dévorais Jules Verne
00:16:02 D'une part je m'intéressais à l'astronomie depuis un certain temps
00:16:06 et donc en particulier c'est 2 livres, "De la terre à la Lune" et " Autour de la Lune", pour moi ça était quelque chose que j'ai dévoré.
00:16:14 Et j'aimais beaucoup sa façon d'introduire des connaissances au travers de ce roman.
00:16:22 cette façon agréable d'apprendre des connaissances par la lecture de ses événements et
00:16:29 et j'aime bien ce côté léger aussi... C'est de la science sérieuse, compétente mais légère aussi,
00:16:36 agréable, sympathique.
00:16:51 Comme tous les enfants je rêvais de faire le tour du monde
00:16:55 et je dévorais les livres de voyages
00:16:58 un rêve secret qui m'a sans doute donné le goût de la lecture
00:17:03 Avec Jules Verne je franchissais le Pacifique
00:17:07 et découvrais des mondes où la vrai vie m'attendait.
00:17:11 "Le tour du monde en 80 jours" est le roman du mouvement incessant
00:17:15 avec Phileas Fogg, le héros de cette aventure,
00:17:18 nous traversions 30 pays, 50 langues et 40 zones climatiques sans jamais nous décourager
00:17:26 Et grâce aux connaissances de Jules Verne, grâce à la précision de ses calcules, évidemment, nous remportions cette course contre la montre
00:17:37 Sans le savoir je rejoignais dans ce monde imaginaire tous les enfant de la terre,
00:17:42 émerveillé comme eux par ce choc entre les connaissances scientifiques d'une époque
00:17:47 et une vision unique du future.
00:17:57 Jules Verne se transformait pour nous tour à tour en aviateur, plongeur, pilote, avant devenir géographe,
00:18:04 biologiste, historien, physicien, géologue, astronome, passionné de musique, de mécanique, de pyrotechnique, d'hydraulique et de mathématiques.
00:18:20 Ainsi chaque nuit à la lumière de ma lampe de poche je me glissais dans la peau de ce voyageur infatigable
00:18:26 qui partait à la rencontre du monde.
00:18:42 Ça, c'est quelque chose d'absolument extraordinaire et unique
00:18:47 puisque c'est le manuscrit de premier jet du tour du monde en 80 jours
00:18:52 donc là déjà on voit à quel point il écrit très très petit pour économiser le papier
00:18:58 Mais ce qui a été très très vite immuable dans sa façon de travailler, c'était l'organisation de la page.
00:19:04 Donc Jules Verne occupait la partie gauche de la page
00:19:08 et réservait une très grande marge à droite, cette marge à droite était en quelque sorte destinée à ses relectures
00:19:14 à ses échanges avec Hetzel, l'éditeur, à ses corrections.
00:19:18 Hetzel annote les manuscrits de Jules Verne
00:19:22 Alors là, par exemple: "Le début manque de vie
00:19:26 c'est lent, je crois que le début devrait être un dialogue
00:19:31 entre tous ceux du canot
00:19:38 c'est de cette confrontation entre l'auteur et l'éditeur
00:19:43 que sont nés un certain nombre de chefs-d'œuvre
00:19:55 Quand Jules Verne né à Nantes en 1828 Nantes c'est véritablement un port
00:20:00 Les grands bateaux, les grands voiliers de commerce mouillaient dans le centre de Nantes
00:20:05 Donc le petit Jules Verne est là, complètement baigné dans cette atmosphère
00:20:09 qui évidemment était une atmosphère extrêmement bruyante, une invitation perpétuelle au voyage.
00:20:20 Les romans de Jules Verne se passent partout sur la planète
00:20:23 et aucun d'entre eux à vrai dire ne se situe directement en France.
00:20:27 En voyageant quand on va dans les différents pays on rencontre toujours des romans de Jules Verne dans les librairies encore aujourd'hui
00:20:33 réédités encore aujourd'hui dans pratiquement toutes les langues
00:20:36 pour la simple raison que tous ces pays retrouvent au moins un des éléments, un roman de Jules Verne qui touche à leur pays
00:20:43 Jules Verne était resté dans l'actualité aussi
00:20:45 Dans les rayons des bibliothèques pour la jeunesse sur 5 générations
00:20:49 Donc il y a 5 générations qui ont lu Jules Verne, et dans le monde entier
00:20:58 Jules Verne avait une méthode de travailler assez simple
00:21:00 il travaillait dans son bureau de 5 heures - 6 heures le matin jusqu'à midi
00:21:06 A midi il déjeunait rapidement, il allait à la bibliothèque, il prenait des notes qu'il faisait des fiches
00:21:11 Et donc pendant 3 ou 4 heures par jour à la bibliothèque il lisait les journaux tous les jours
00:21:17 une dizaine de journaux, toutes les revues scientifiques, géographiques en langue française.
00:21:22 Il peut faire approfondir certaine question pour un roman ou un autre
00:21:25 une recherche mathématique par un mathématicien, une recherche balistique par des gens qui sont spécialistes mais
00:21:30 mais d'une façon générale il fonde sa connaissance sur la lecture des journaux, des magazines
00:21:36 Il se fait, roman après roman, sujet après sujet, thème après thème de façon assez méthodique
00:21:42 une description de la terre et de l'évolution de l'humain à travers l'évolution des connaissances, de la science, des techniques.
00:21:52 Le cycle des voyages extraordinaires se compose de 62 romans
00:21:56 et 18 nouvelles ce qui fait 80 titres totales
00:21:58 Donc ça, c'est l'ensemble des voyages extraordinaires
00:22:25 Mon pays, le Chili, est une terre de volcans.
00:22:30 Jules Verne aurait aimé le connaître, lui, qui plaçait tant de volcans dans ses paysages
00:22:35 "Voyage au centre de la terre" raconte une plongée dans le surnaturel
00:22:41 Au côté de 3 aventuriers je pénétrais dans le cratère d'un volcan
00:22:45 et me laissait glisser dans les profondeurs de la planète
00:22:49 Voyage hallucinant
00:22:51 sans fin que les spéléologues modernes aspirent à revivre
00:22:55 sans cesse avec cet espoir secret de découvrir des univers inexplorés
00:23:02 Sous terre y'a toujours la quête, vous êtes toujours un pionnier
00:23:06 D'ailleurs il faut faire une distinction entre l'exploration
00:23:12 la première fois que l'on va sous terre, dans un monde inconnu
00:23:16 et puis quand la grotte où le gouffre a déjà été exploré; c'est pas la même chose sur le plan psychologique
00:23:22 Et l'intérêt du bouquin de Jules Verne
00:23:25 c'est que c'est un récit de quelqu'un qui est en première, ce que nous appelons nous faire une première.
00:23:30 C'est-à-dire être le premier à pénétrer dans quelques pas
00:23:33 Quand quelqu'un a déjà pénétré c'est plus la même chose
00:23:43 D'abord on découvre une entrée, ça, c'est la promière chose, vous découvrez une entrée et vous savez pas
00:23:49 si la grotte va s'arrêter au bout de 2 mètres, ou si elle va faire 1 kilomètre, 10 kilomètres
00:23:54 ou même 100 kilomètres, c'est impossible de savoir au départ
00:24:04 Il y a des grottes où dès le départ c'est des petits trous - il faut ramper
00:24:08 dans la grotte, puis ça s'agrandit, parfois on rentre dans de grandes entrées géantes
00:24:14 on met une corde, on évalue la profondeur du puits, on envoie une pierre
00:24:18 en général, par exemple, disons, 50 mètres, c'est un puits de 50 mètres
00:24:22 Mais vous ne savez pas, vouz pouvez prendre avec vous dans le sac une corde supplémentaire
00:24:27 Si le puits est encore plus profond quand vous arrivez à un bout de corde - bien
00:24:33 vous rattachez votre corde supplémentaire
00:24:38 Vous continuez votre progression. Etroits, pas étroits, grands, de l'eau, de la boue, de l'argile ou de l'escalade
00:24:52 En général, on est plusieurs - 2, 3, 4; on cherche chacun de son côté, cherche la continuation de la grotte.
00:25:35 Dans "Voyage au centre de la terre" surgissent des mondes étranges et des créatures d'un autre temps.
00:25:43 A l'aide de lampe électrique qui n'existait pas encore à cette époque
00:25:47 les 3 explorateurs s'enfoncent dans l'abîme
00:25:51 Et cette descente vertigineuse les emporte dans la préhistoire.
00:25:57 descendre pour remonter le temps.
00:26:02 Comme les souvenirs d'enfance terrés au fond de notre inconscient
00:26:06 Le passé historique du monde est enfoui au plus profond de la terre
00:26:13 J'ai fait 3 expériences. En tout je suis presque resté un an sous terre
00:26:17 en 3 périodes: 2 mois, 7 mois et 2 mois et demie.
00:26:23 Et je pense que je suis... Je pense un des hommes sinon l'homme qui a le plus expérience au monde dans ce domaine.
00:26:41 L'obscurité des grottes c'est pire que l'obscurité de l'espace.
00:26:46 Y a pas une étoile dans les grottes; dans les grottes c'est le noir absolu.
00:26:51 C'est-à-dire qu'il vous faut au moins quelque chose, au moins une lampe, au moins une bougie, un briquet.
00:27:01 Vous ne voyez rien, que vous soyez les yeux fermés ou les yeux ouverts, c'est l'obscurité totale.
00:27:07 Donc quand j'étais dans la grotte, j'étais sur mon fauteuil ou allongé et c'est tout.
00:27:15 Bah là vous êtes... Je dirais vous n'êtes qu'un cerveau pensant.
00:27:20 Vous n'avez rien, vous entendez tout, vous vous entendez vous-même
00:27:26 vous pouvez entendre votre cœur
00:27:31 Vous perdez la mémoire.
00:27:35 Y'a confusion de l'espace-temps. Y'a aucun repère,
00:27:40 aucun repère temporel, vous êtes dans une bulle
00:27:45 Quand vous dites la bulle d'obscurité mais c'est pareil, c'est la bulle de temporalité.
00:27:50 Vous êtes dans l'intemporel, le temps n'existe plus, ça veux rien dire.
00:27:54 Moi, je crois que le problème c'est que la mémoire ne capte pas le temps s'il n'y a pas de repère.
00:28:00 Vous perdez la mémoire, y'a plus de mémoire.
00:28:28 Quand vous restez 6 mois sous terre vous ne pouvez pas ne pas penser à Jules Verne naturellement.
00:28:33 Vous savez que Jules Verne c'est le mythe.
00:28:36 Mais il est certain que, bon, il n'y a pas un spéléologue qui n'a pas été influencé
00:28:42 par le bouquin de Jules Verne.
00:28:57 Quand Jules Verne écrit 20 mille lieues sous les mers
00:29:01 il invente le personnage qui m'a le plus impressionné -
00:29:05 le capitaine Nemo.
00:29:08 Je m'identifie sans peine à cet homme solitaire, sensible et égoïste
00:29:13 qui vit à bord de son sous-marin, le Nautilus.
00:29:17 Le capitaine Nemo travaille sous l'eau, il dort, il mange, il écoute de la musique
00:29:23 à 200 mètres de profondeur.
00:29:27 Je rêvais de ce monde de silence
00:29:29 que l'homme ne connaît pas vraiment.
00:29:34 Dans ce milieu fluide que parcourait le Nautilus
00:29:39 l’éclat électrique se produisait au sein même des ondes.
00:29:45 La nature a certainement réservé pour les habitants de la mer
00:29:49 l'un de ses plus prodigieux spectacles.
00:29:52 De chaque côté j'avais une fenêtre ouverte sur ces abîmes inexplorés
00:29:58 L'obscurité du salon faisait valoir la clarté extérieure
00:30:03 et nous regardions comme si ce pur cristal
00:30:06 eût été la vitre d’un immense aquarium.
00:30:11 Nous étions enfin arrivés à la limite de cette forêt.
00:30:16 Sans doute l'une des plus belles de l'immense domaine du capitaine Nemo.
00:30:22 Il la considérait comme étant sienne
00:30:25 et s’attribuait sur elle les mêmes droits qu’avaient les premiers hommes aux premiers jours du monde.
00:30:48 Sur les traces du capitaine Nemo d'autres hommes poussés par leur passion des mondes aquatiques
00:30:54 ont construit des villages sous la mer.
00:31:02 La maison sous la mer pour moi ç'a été la période la plus passionnante
00:31:09 Et le but de ces expériences, c'était de voir si les hommes pouvaient, éventuellement des femmes,
00:31:18 pouvaient vivre sous pression comme ça et surtout de pouvoir travailler
00:31:24 Et nous avons été enfermés dans la maison mis sous pression remarqué jusqu'à... au Cap Ferrat
00:31:35 Et c'est là que nous avons commencé la descente pour arriver à 100 mètres de fond
00:31:42 et là on a pu ouvrir la porte qui était vers le bas
00:31:46 et l'eau ne rentrait pas puisque l'eau à l'intérieur était à la même pression que l'eau à l'extérieur.
00:32:04 Cette double page c'est une photo que j'ai faite, j'ai fait une pause de 12 secondes
00:32:10 C'est pour ça que l'eau est bleue alors que normalement elle était noire
00:32:14 Mais c'était la seule façon d'avoir l'ensemble dans le bleu parce que le bleu c'est quand même ce qu'y a de plus important pour moi.
00:32:56 André Laban est l'un des héritiers du capitaine Nemo.
00:33:00 Il est comme lui un artiste du fond des mers.
00:33:05 C'est lors de son séjour dans la maison sous-marine
00:33:07 qu'il peint son premier tableau.
00:33:11 Chaque semaine il descend toujours plus pour peindre ces paysages que nous pouvions contempler par les hublots du Nautilus.
00:33:33 "20 mille lieues sous les mers" c'est quand même le roman de Jules Verne qui
00:33:39 chatouille le plus l'imagination parce que dans l'eau on a une certaine liberté
00:33:46 que l'on n'a pas à terre. Cette sensation de voler... d'être mieux qu'un oiseau qui a besoin de bouger les ailes.
00:33:55 Sans bouger on reste entre deux eaux comme ça et... Moi, je trouve que c'est ça la plus belle sensation
00:34:05 que l'on a en plongée. La plupart du temps nous plongions pour faire du cinéma, par exemple: en ce moment-là
00:34:13 on ne pense plus à autre chose que à ce qu'on à faire.
00:34:18 a moins qu'il se présente quelque chose qui est un monstre marin qui arrive
00:34:22 qui n'était pas prévu. A ce moment-là on change fusils d'épaule
00:34:26 et il faut improviser.
00:35:28 Pour moi, l'aventure c'est un événement insolite ou extraordinaire
00:35:37 J'ai accepté l'inconnu, je me lancais dans une histoire qui me faisait plaisir
00:35:46 mais je ne savais pas que c'était l'aventure.
00:36:13 Jules Verne était imprégné du sens du spectacle
00:36:17 de l'action, de la dramaturgie du théâtre.
00:36:20 Je l'ai appris au Chili avec Carmène, mon institutrice.
00:36:26 Dans sa jeunesse Jules Verne a écrit beaucoup de pièces de théâtre.
00:36:30 A son époque "Le tour du monde" fut joué à Paris plus de 2000 fois.
00:36:48 Dans son roman "Les aventures du capitaine Hatteras"
00:36:51 je retrouvais le même sens du spectacle
00:36:53 où des paysages deviennent des personnages
00:36:56 je pouvais ressentir l'enfer polaire, la glace, le froid
00:37:01 qui sont en fait les vrais protagonistes des aventures du capitaine Hatteras.
00:37:13 Ça, c'est quelque chose que Hatteras n'avait pas - c'étaient les codes
00:37:17 de la balise Argos.
00:37:18 Donc le code "zéro" ça veut dire: "Tout va bien"
00:37:21 le code 238 - atterrissage impossible, 170 - de la casse.
00:37:28 Une journée de plus où le blanc et la neige se mêlent au blanc du ciel
00:37:32 Dans un univers opaque où seule une petite boussole désespérément
00:37:37 accrochée à mon ski me permet de garder le sud.
00:37:42 J'ai failli perdre tous mes doigts aujourd'hui.
00:37:45 Conditions très difficiles, mauvais temps.
00:37:48 l'impression de ne pas avancer
00:37:50 du mal à gérer le froid, crever le soir.
00:37:55 J'ai écrit la plupart du temps avec un crayon
00:37:58 parce que le stylo gelait
00:38:00 Et ce qui était très difficile c'était de ne pas me geler la main parce que quand j'écrivais
00:38:05 il fallait pas que je touche la feuille avec ma main. Moi, j'écrivais avec des gants,
00:38:09 mais la feuille me gelait cette partie de la main.
00:38:15 Le froid est incroyable, je veux dire des températures qui atteignent moins 40, moins 50
00:38:20 moins 60 parfois avec le vent
00:38:23 rendaient choses extrêmement dures et fragiles
00:38:28 Ça, une action qui bouleverse complètement ce que vous connaissez de la matière.
00:38:50 Au début je comptais mes pas, le premier jour j'ai fait 700 mètres
00:38:53 J'en avais 3000 kilomètres à faire
00:38:55 Le deuxième jour j'ai fait 1 kilomètre, troisième jour j'ai fait un kilomètre deux, je souffrais de l'altitude
00:39:01 du froid, de plein de choses et
00:39:06 mais j'avais en moi un espèse de moteur
00:39:09 qui ne m'aurait jamais permis d'abandonner.
00:39:20 C'est à partir de ce point que je suis partie seule avec mes voiles et mon traîneau
00:39:24 et que j'ai remonté jusqu'à Domsé ???? à 3300 mètres d'altitude à peu près
00:39:30 et ensuite descendue et atteint la côte
00:39:35 à Dumont-d'Urville en terre Adélie
00:40:12 en plus se retrouver à 4000 mètres d'altitude sans acclimatation
00:40:18 pas un brin de vent - je peux pas utiliser le voile, je peux rien faire
00:40:21 Rien. On dirait que c'est un piège de glacé. Je suis sur un immense congélateur.
00:40:27 Je peux rien faire.
00:40:38 Emerveillée de hurler de désespoir
00:40:41 Face à la prise de conscience que... pfff...
00:40:47 J'étais pas grande chose au milieu de tout ça par rapport au poids du traîneau, c'était terrible!
00:40:53 150 kilos c'était terrible!
00:40:55 Quand ça montait, la neige ne glissait pas, c'était tellement violent
00:40:59 c'était tellement... Face au froid, face au vent, face à l'isolement.
00:41:20 Alors ça... Ca...
00:41:25 Ah, mes doigts!
00:41:33 Là, on enlève tout ça, à cause de mes pieds...
00:41:40 Moins grave...
00:41:49 Quand vous lisez l'histoire de Hatteras, c'est bien pire
00:41:52 Vous voyez quand les hommes souffrent de scorbut, quand ils souffrent de... Ils vivent dans des conditions bien pires
00:42:00 Et on voit à quel point ils arrivent toujours à lancer, à pousser plus loin, à se soutenir
00:42:06 à s'entraider. Je veux dire on se rend compte que
00:42:08 finalement avec des moyens qui étaient quand même assez limités
00:42:12 ils arrivent à traverser des souffrances absolument incroyables.
00:42:17 Je trouve que c'est... C'est une très grande leçon d'optimisme.
00:42:21 De se dire : on a un pouvoir sur son corps.
00:42:25 Et que finalement on n'est pas seulement fait de chair, de muscles
00:42:30 et d'os.
00:42:44 Dans les moments les plus difficiles, dans les moments de désespoir
00:42:48 et bah, c'est vraiment cette exaltation face à l'inconnu
00:42:51 qui m'a permis de pouvoir continuer, de trouver la force de pouvoir continuer.
00:42:57 J'avais eu un privilège extraordinaire de pouvoir découvrir
00:43:02 encore à notre époque
00:43:04 une partie du monde que personne ne connaissait
00:43:08 Et je crois que le sentiment le plus fort qui m'imprègne
00:43:14 c'est ce sentiment un peu surnaturel
00:43:18 d'avoir pu exister dans ce monde.
00:43:28 Quelque part on peut considérer qu'un voyage en solitaire comme ça, c'est une sorte de voyage intérieur.
00:43:33 Parce que la nature vous donne le meilleur
00:43:37 vous donne le meilleur de vous-même et le meilleur de ce qui vous entoure.
00:43:47 Je m'étais habituée à l'idée que j'étais le seul être humain évolué sur cet endroit
00:43:52 et puis, à un moment donné, j'ai vu quelque chose qui volait à côté de ma voile.
00:43:56 et à ce moment-là l'oiseau s'est posé à 3 mètres de moi
00:43:59 un petit oiseau gris, une espèce de petite boule de plume
00:44:03 Et c'est vrai que ce qui était incroyable ce que j'ai eu le sentiment que lui à sa manière
00:44:08 il devait se demander ce que je faisais là aussi.
00:44:40 Quand je repense à mon expédition
00:44:42 je pense que vu de l'extérieur c'était complètement fou
00:44:45 et que c'était tout à fait aussi fou que l'aventure du capitaine Hatteras.
00:44:50 Mais c'est vrai que dans la manière de raconter cette histoire
00:44:54 il y a un écho en moi qui est absolument incroyable.
00:44:57 Je sais pas comment il a pu se renseigner à ce point
00:45:01 et il y a des choses que j'utilise... qu'ils utilisent comme la nourriture, comme le pemmican,
00:45:06 comme la manière de s'habiller, comme la manière de gérer l'humidité,
00:45:10 comme le problème du vent par rapport au froid
00:45:13 Y'a des choses qui sont lucides, qui sont tellement précises
00:45:17 que je me dis que j'aurais dû lui lire Jules Verne avant partir à l'Antarctique.
00:46:10 Les machines de Jules Verne ne sont pas juste des machines.
00:46:15 Elles sont habitées, elles sont capables de réaliser l'impossible.
00:46:19 Jules Verne en a imaginé des centaines.
00:46:23 Capsule spatiale, bateau volant,
00:46:26 des engins qui au XIX-ième siècle paraissaient irréalistes
00:46:30 et qui aujourd'hui encore déclenchent la puissance de notre imaginaire.
00:46:36 Une histoire que je me pose... Que je me pose, que je continue à me poser c'est que
00:46:42 de la nécessité de l'imagination.
00:46:47 Pourquoi?
00:46:49 Est-ce que tout le temps depuis le début
00:46:52 pas depuis le début que je connais
00:46:54 je connais pas le big bang et tout ça, enfin depuis le début de la culture que je connais.
00:46:59 Les gens ont besoin d'imaginer.
00:47:25 On dit que si on empêche les gens de rêver, ils meurent
00:47:28 Dans leurs rêves réels, hein, c'est-à-dire quand ils sont couchés sur leurs lits
00:47:32 on les empêche, chaque fois qu'ils ont, on...
00:47:34 on les arrête, on les réveille et tout ça
00:47:38 Et que au bout de très peu de temps ils meurent totalement.
00:47:45 Ça... Ça veut dire, pour moi, bon, c'est pas que ça, évidemment.
00:47:48 Mais que le... l'imagination est une nécessité comme un oxygène,
00:47:55 comme la respiration.
00:48:06 En tout cas, l'histoire imaginaire...
00:48:09 C'est une histoire proprement humaine
00:48:15 qui se fait les yeux ouverts
00:48:18 Oui, on imagine des choses quand on dort.
00:48:22 Oui, on a des beaux rêves ou des mauvais cauchemars.
00:48:27 Mais oui, il est nécessaire de rêver éveillé
00:48:39 Jules Verne, ce qu'il donnait à son époque, c'était de faire rêver les gens,
00:48:45 de voyager. Et puis de fan... l'histoire fantastique aussi en même temps.
00:48:52 Pourquoi ça marchait? On va le dire, parce qu'à l'époque les gens avaient besoin de voyages extraordinaires.
00:48:59 Les gens lisaient Jules Verne à la fois pour les aventures
00:49:03 mais aussi pour avoir l'impression de voyager
00:49:08 dans le monde entier
00:49:12 et c'est ça qui a fait à mon avis l'histoire de Jules Verne,
00:49:16 la grande histoire. C'est pas que ça, c'est une histoire, une façon sociologique
00:49:22 social, on va dire,
00:49:26 il arrive un moment, y'a... Il arrive juste avant la télévision
00:49:29 et le cinéma
00:49:32 il invente cette histoire et hop!
00:49:34 et tous les gens se nourrissent ça, ils ont jamais voyagé.
00:49:38 Alors il te raconte l'Inde.
00:49:40 Comment tu traverses l'Inde et tout ça
00:49:43 Les gens, les indiens... il te raconte l'Afrique
00:49:46 et tout ça; à cette époque
00:49:48 c'est comme si on racontait aujourd'hui... qu'il y a des des gens qui habitent sur la Lune
00:49:53 et des gens sur Mars ou des choses comme ça.
00:50:07 Mais je trouve que simplement c’était à son époque.
00:50:11 Un grand homme populaire, voilà!
00:50:15 J'aime cet homme
00:50:18 qui a fait cette histoire populaire
00:50:20 Et... On va dire j'ai des leçons à recevoir de lui
00:50:25 Puisque je veux faire des histoires populaires.
00:50:43 Je me suis entiché de lire Jules Verne
00:50:48 Je sais pas 15 ans, hein, un truc comme ça, 15-16 ans
00:50:53 j'ai plongé dedans.
00:51:41 Et j'aimais beaucoup me retrouver avec Jules Verne.
00:51:45 Le... L'histoire des machines et l'histoire du monde fantastique.
00:51:54 Au début j'était comme un enfant qui jouait à inventer un nouveau jouet et tout ça.
00:52:02 Mais il m'a paru très important
00:52:05 que les machines avaient une histoire importante à raconter
00:52:11 aujourd'hui, une histoire primordiale
00:52:16 Et je n'ai plus réussi à imaginer aucun spectacle sans machines.
00:53:14 Nantes, la ville natale de Jules Verne,
00:53:18 reçoit la visite d'un éléphant mécanique qui voyage dans le temps.
00:53:22 Cette fabuleuse machine est un hommage du Royal de Luxe dirigée par Jean-Luc Courcoult.
00:53:30 Dans roman "La maison à vapeur" Jules Verne fait voyager un sultan indien
00:53:35 et sa cour dans le ventre d'un éléphant.
00:53:44 Les machines et les personnages de Jules Verne nous accompagnent tout au long de notre vie.
00:53:49 Comme le bonheur ressenti à la lecture de ses histoires,
00:53:52 où les forces du bien triomphent toujours,
00:53:57 en le voyant je redeviens un enfant
00:54:00 ébloui devant un miracle,
00:54:02 l'enfant qui préfère l'imaginaire à la réalité
00:54:06 Et je me souviens de Carmen et de ses paroles:
00:54:09 "Patricio, voyager c'est rêver".
00:54:28 Aucun autre écrivain français n'a été à ce jour aussi aimé, reconnu, lu et traduit
00:54:33 dans autant de langues.
00:54:35 Dans chaque ville du monde une rue porte son nom.
00:54:39 Et même sur la Lune
00:54:40 un cratère a été baptisé Jules Verne.
00:54:44 Les sous-titres par Aleksey (aleksale@mail.ru) et Polecat1