Mon Jules Verne
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Et maintenant des explorateurs d'aujourd'hui |
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vont nous dire ce qu'ils doivent à Jules Verne, |
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à sa poésie de l'aventure et à ses inventions fantastiques. |
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Mon Jules Verne |
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Quand j'avais 10 ans j'habitais Viña Del Mar, |
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une ville de la côte chilienne. |
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J'étais un enfant rêveur et je n'aimais pas l'école. |
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Pour améliorer mes mauvaises notes |
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ma mère avait engagé un professeur particulier. |
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2 fois par semaine j'allais la voir. |
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Elle s'appelait Carmen. |
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J'en ai un souvenir très précis. |
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Sa maison était mystérieuse: |
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elle était toujours vide, |
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et il y avait des livres partout. |
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Je me souviens aussi du bruit de la mer qui entrait par la fenêtre. |
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Elle m'a appris alors une chose très simple: |
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comment voyager avec le doigt. |
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Ma main glissait sur une carte |
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et ainsi nous partions visiter le monde. |
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Carmaine était mon guide |
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et ensemble nous parcourions des milliers de kilomètres. |
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Pour la première fois de ma vie j'avais la sensation de voyager |
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les voyages imaginaires qui se déroulaient tout plus profond de mon cur. |
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Ensuite Carmaine m'a révélé un autre secret |
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elle m'a donné le goût de l'aventure en me faisant découvrir |
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des romans de Jules Verne traduits en espagnol et édités au Chili. |
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C'était des livres modestes |
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imprimés sur du mauvais papier, |
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sans illustrations; |
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ils étaient très fascinants. |
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C'était il y a cinquante ans. |
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Aujourd'hui je vis à Paris. |
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Au coin de ma rue |
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à ma grande surprise |
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j'ai retrouvé Jules Verne |
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La première montgolfière qui a quitté le sol de Paris |
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a décollé de cet endroit, |
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celle précisément qui inspira "Cinq semaines en ballon", |
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le premier roman de Jules Verne. |
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La découverte du monde depuis le ciel était un émerveillement. |
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Dans ce roman 3 hommes voyagent en ballon. |
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Ils dorment au dessus des nuages |
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et descendent de temps en temps pour explorer des pays inconnus. |
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Ils font l'admiration de tous, la presse en fait des héros. |
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Passager de ce ballon je traversais l'Afrique |
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et laissais mon imagination |
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errer sur ce continent de légende. |
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2 siècles plus tard les aventuriers d'aujourd'hui ressemblent aux personnages de ce livre. |
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Il y a toujours des pilotes de montgolfière qui rêvent de survoler l'Afrique et d'autres qui en reviennent. |
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Le ballon, c'est le balcon du ciel. |
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Parce que... On n'a pas l'impression de se déplacer, |
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mais on a l'impression d'avoir des images qui passent en dessous de nous, |
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qui défilent en dessous d'un balcon. |
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Un jour en Afrique tout à fait par hasard |
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il y a un troupeau de buffles... J'étais très près du sol, hein, j'étais à quelques mètres du sol, |
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y a un troupeau de buffles qui a chargé le ballon. |
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C'était absolument fantastique parce que on aurait cru un train de marchandise qui arrivait, vous voyez |
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et dans la poussière... C'était... C'était fantastique... J'étais à cinq mètres du sol |
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Je faisais très attention à ce que je faisais parce que si on était descendu un petit peu plus |
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il est bien évident qu'on aurait eu des problèmes. |
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En général les animaux ils ont peur de l'ombre |
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qui est portée au sol et qui bouge. |
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Et dès que l'ombre arrive sur eux |
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ils se mettent à courir parce qu'ils voient l'ombre se déplacer, ils courent dans l'ombre |
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et dès que l'ombre les dépasse ils s'arrêtent. |
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Et il voient bien que quelque chose d'anormal c'est un bestiole gigantesque qui leur arrive dessus. |
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Un jour en Côte d'Ivoire on a vu des enfants sortir de l'école, des centaines d'enfants |
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et courir derrière avec l'instituteur, courir derrière le ballon, oui. Ils ont couru jusqu'à la plage et là |
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j'ai vu des femmes qui avaient un bébé sur le dos attaché dans leur... leur châle... |
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Et qui courraient dans l'eau, dans la mer, pour suivre le ballon. |
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Quand j'avais 12 ans, quoi, j'ai lu tout Jules Verne à l'époque. |
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Il a participé à mes grandes soirées d'enfant. |
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A cette époque-là les "Cinq semaines en ballon", ça, c'était magnifique. |
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Parce que personne n'a traversé l'Afrique à l'époque en ballon... |
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Ce voyage faisait naître en moi une sensation de liberté |
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que je n'avais jamais connue auparavant. |
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La lecture de ce livre me donnait la force de vaincre tous les dangers. |
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Ce récit m'apprenait aussi les mystères du ciel, des étoiles, de la Lune. |
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J'ai eu la chance de voler 2 fois dans l'espace et |
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à chaque fois avec nos amis russes. La première en 1993, la mission "Altaïr" |
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à bord de la station "Mir" |
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et la deuxième fois où je suis allé dans l'espace cette fois-ci je suis resté comme équipage principal |
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pendant toute une expédition de six mois; |
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en fait exactement 189 jours. |
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Quand on va dans l'espace on a le droit à amener, en tout cas avec les russes |
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un kilo et demi d'objets personnels. |
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Donc je ne pouvais pas emmener beaucoup de livres. |
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Mon choix, c'était reporté sur... 2 livres. |
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Le premier, c'était les contes des mille et une nuits, |
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Et puis le deuxième choix que j'ai fait c'était d'amener "De la Terre à la Lune" de Jules Verne |
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parce que finalement c'est en lisant Jules Verne quand j'étais tout petit, quand j'avais une dizaine d'années. |
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c'est à partir de là je pense que... qu'est née cette vocation, |
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en tout cas ce désir, cette force intérieure d'être un explorateur, de voyager. |
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Et ce que j'aime dans les personnages de Jules Verne |
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c'est que... ils assument leur rêve. Des personnages de Jules Verne |
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concoivent un rêve dans leurs têtes qui a une base scientifique réelle |
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souvent quand même extrêmement audacieuse |
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et ont une profonde conviction que le projet, le rêve qu'ils ont conçu est réalisable |
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après mettent toute leur énergie à l'heure à réaliser |
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Hein... je pourrais dire que je me sens vraiment complètement fait de la même matière |
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et d'une certaine manière quand je lisais Jules Verne je voyageais par procuration au travers d'eux |
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Même spectacle. Toute l'étendue de la sphère céleste |
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fourmillant détoiles et de constellations dune pureté merveilleuse, à rendre fou un astronome. |
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Çà et là, des nébuleuses massées comme de gros flocons dune neige sidérale. |
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Puis un immense anneau formé dune impalpable poussière dastres. |
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Cette voie lactée, au milieu de laquelle le Soleil ne compte que pour une étoile de quatrième grandeur. |
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Le plus étrange et le plus onirique dans ces observations qu'on a depuis l'espace c'est le noir du cosmos. |
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Le noir c'est le néant, c'est le deuil, c'est l'absence de matière. |
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Sur Terre, même les objets les plus noirs, même les chambres noires, ont une luisance, ont une matière, ont une surface. |
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Et alors que... Quand on plonge son regard dans le cosmos |
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y'a le ciel du côté éclairé de la Terre, |
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un espèce de halo comme à contre-jour |
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De l'autre côté y'a des milliards et des milliards d'étoiles et donc on a |
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un noir avec une matérialisation que sont ses lumières et ses étoiles qui donnent des repères. |
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Et puis entre les deux un noir où il n'y a pas de reflets, un noir où il n'y a pas d'étoiles |
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qui... tellement profond que le regard s'y perd complètement et on a l'impression |
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qu'on a prise sur rien sur rien du tout et qu'on est complètement aspiré par cette matière. |
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Quand vous cheminez à l'extérieur d'une station en apesanteur |
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et que vous lâchez prise et bien vous n'avez plus rien pour revenir. |
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Vous n'avez plus aucune prise et si vous commencez à vous éloigner éternellement de la station |
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eh bien, c'est fini, y'a plus aucun moyen de revenir. |
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Vous êtes dans le vide intégral, donc vide c'est aussi la non-matière. |
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Donc cette sensation d'être dans le vide c'est-à-dire la non-vie, hein? |
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L'air c'est la vie, sans air il n'y a pas de vie. |
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L'aventure... Pour la résumer en une phrase, je dirais c'est la quête du savoir |
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et la conquête des espaces. |
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Je me suis rendu compte qu'en faisant ça en fait je faisais une espèce d'exploration |
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en fond de moi-même et cette fois-ci c'était ni au centre de la terre ni sur la Lune, |
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une exploration extraordinaire dans mes rêves et dans mes émotions propres. |
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Moi aujourd'hui je pense que ce serait... |
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Je pense que Jules Verne aurait l'idée de, j'imagine, de faire un voyage |
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non pas au centre de la terre, ça on y est pas encore arrivé et on est pas près d'y arriver, |
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mais un voyage au centre de la galaxie. |
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J'imagine qu'il préparerait un voyage au centre de la galaxie parce qu'au centre de notre galaxie il y a un trou noir. |
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J'imagine très bien Jules Verne être complètement fasciné par le trou noir. |
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Et par l'idée qu'un trou noir, c'est un astre qui n'émet pas de lumière, mais c'est aussi un astre que si vous y entrez vous n'en sortez plus jamais. |
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Alors il y a des théories qui disent qu'on pourrait ressortir dans une notre galaxie |
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que c'est peut-être des façons de voyager à travers l'univers en un rien de temps |
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Je pense que ce serait le côté le plus intéressant, le plus mystérieux |
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le plus digne d'apporter des émotions fortes puisque |
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il y a dans ces voyageurs qui partent vers le centre de la galaxie donc qui rencontrent un trou noir |
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une sorte de sacrifice personnelle. |
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Entrer dans un trou noir c'est comme mourir. |
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L'aventure, c'est aussi une façon d'essayer de réaliser des rêves, je suppose. |
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Je pense que tout ça, ça va ensemble. Les gens ont besoin de rêver, c'est pour ça que tous les gens qui ont... Les grands aventuriers |
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ont toujours beaucoup de succès. |
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C'est que les gens ne vont pas eux-mêmes au fond de l'ocean ou les choses comme ça mais ils ont cette idée qu'en les accompagnant |
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comme le capitaine Nemo qu'on vit quelque chose au travers de ça. |
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J'ai de très beaux souvenirs; j'avais 10 où 12 ans et je lisais, je dévorais Jules Verne |
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D'une part je m'intéressais à l'astronomie depuis un certain temps |
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et donc en particulier c'est 2 livres, "De la terre à la Lune" et " Autour de la Lune", pour moi ça était quelque chose que j'ai dévoré. |
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Et j'aimais beaucoup sa façon d'introduire des connaissances au travers de ce roman. |
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cette façon agréable d'apprendre des connaissances par la lecture de ses événements et |
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et j'aime bien ce côté léger aussi... C'est de la science sérieuse, compétente mais légère aussi, |
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agréable, sympathique. |
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Comme tous les enfants je rêvais de faire le tour du monde |
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et je dévorais les livres de voyages |
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un rêve secret qui m'a sans doute donné le goût de la lecture |
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Avec Jules Verne je franchissais le Pacifique |
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et découvrais des mondes où la vrai vie m'attendait. |
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"Le tour du monde en 80 jours" est le roman du mouvement incessant |
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avec Phileas Fogg, le héros de cette aventure, |
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nous traversions 30 pays, 50 langues et 40 zones climatiques sans jamais nous décourager |
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Et grâce aux connaissances de Jules Verne, grâce à la précision de ses calcules, évidemment, nous remportions cette course contre la montre |
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Sans le savoir je rejoignais dans ce monde imaginaire tous les enfant de la terre, |
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émerveillé comme eux par ce choc entre les connaissances scientifiques d'une époque |
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et une vision unique du future. |
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Jules Verne se transformait pour nous tour à tour en aviateur, plongeur, pilote, avant devenir géographe, |
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biologiste, historien, physicien, géologue, astronome, passionné de musique, de mécanique, de pyrotechnique, d'hydraulique et de mathématiques. |
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Ainsi chaque nuit à la lumière de ma lampe de poche je me glissais dans la peau de ce voyageur infatigable |
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qui partait à la rencontre du monde. |
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Ça, c'est quelque chose d'absolument extraordinaire et unique |
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puisque c'est le manuscrit de premier jet du tour du monde en 80 jours |
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donc là déjà on voit à quel point il écrit très très petit pour économiser le papier |
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Mais ce qui a été très très vite immuable dans sa façon de travailler, c'était l'organisation de la page. |
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Donc Jules Verne occupait la partie gauche de la page |
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et réservait une très grande marge à droite, cette marge à droite était en quelque sorte destinée à ses relectures |
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à ses échanges avec Hetzel, l'éditeur, à ses corrections. |
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Hetzel annote les manuscrits de Jules Verne |
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Alors là, par exemple: "Le début manque de vie |
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c'est lent, je crois que le début devrait être un dialogue |
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entre tous ceux du canot |
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c'est de cette confrontation entre l'auteur et l'éditeur |
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que sont nés un certain nombre de chefs-d'uvre |
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Quand Jules Verne né à Nantes en 1828 Nantes c'est véritablement un port |
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Les grands bateaux, les grands voiliers de commerce mouillaient dans le centre de Nantes |
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Donc le petit Jules Verne est là, complètement baigné dans cette atmosphère |
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qui évidemment était une atmosphère extrêmement bruyante, une invitation perpétuelle au voyage. |
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Les romans de Jules Verne se passent partout sur la planète |
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et aucun d'entre eux à vrai dire ne se situe directement en France. |
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En voyageant quand on va dans les différents pays on rencontre toujours des romans de Jules Verne dans les librairies encore aujourd'hui |
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réédités encore aujourd'hui dans pratiquement toutes les langues |
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pour la simple raison que tous ces pays retrouvent au moins un des éléments, un roman de Jules Verne qui touche à leur pays |
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Jules Verne était resté dans l'actualité aussi |
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Dans les rayons des bibliothèques pour la jeunesse sur 5 générations |
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Donc il y a 5 générations qui ont lu Jules Verne, et dans le monde entier |
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Jules Verne avait une méthode de travailler assez simple |
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il travaillait dans son bureau de 5 heures - 6 heures le matin jusqu'à midi |
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A midi il déjeunait rapidement, il allait à la bibliothèque, il prenait des notes qu'il faisait des fiches |
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Et donc pendant 3 ou 4 heures par jour à la bibliothèque il lisait les journaux tous les jours |
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une dizaine de journaux, toutes les revues scientifiques, géographiques en langue française. |
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Il peut faire approfondir certaine question pour un roman ou un autre |
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une recherche mathématique par un mathématicien, une recherche balistique par des gens qui sont spécialistes mais |
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mais d'une façon générale il fonde sa connaissance sur la lecture des journaux, des magazines |
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Il se fait, roman après roman, sujet après sujet, thème après thème de façon assez méthodique |
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une description de la terre et de l'évolution de l'humain à travers l'évolution des connaissances, de la science, des techniques. |
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Le cycle des voyages extraordinaires se compose de 62 romans |
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et 18 nouvelles ce qui fait 80 titres totales |
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Donc ça, c'est l'ensemble des voyages extraordinaires |
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Mon pays, le Chili, est une terre de volcans. |
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Jules Verne aurait aimé le connaître, lui, qui plaçait tant de volcans dans ses paysages |
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"Voyage au centre de la terre" raconte une plongée dans le surnaturel |
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Au côté de 3 aventuriers je pénétrais dans le cratère d'un volcan |
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et me laissait glisser dans les profondeurs de la planète |
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Voyage hallucinant |
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sans fin que les spéléologues modernes aspirent à revivre |
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sans cesse avec cet espoir secret de découvrir des univers inexplorés |
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Sous terre y'a toujours la quête, vous êtes toujours un pionnier |
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D'ailleurs il faut faire une distinction entre l'exploration |
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la première fois que l'on va sous terre, dans un monde inconnu |
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et puis quand la grotte où le gouffre a déjà été exploré; c'est pas la même chose sur le plan psychologique |
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Et l'intérêt du bouquin de Jules Verne |
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c'est que c'est un récit de quelqu'un qui est en première, ce que nous appelons nous faire une première. |
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C'est-à-dire être le premier à pénétrer dans quelques pas |
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Quand quelqu'un a déjà pénétré c'est plus la même chose |
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D'abord on découvre une entrée, ça, c'est la promière chose, vous découvrez une entrée et vous savez pas |
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si la grotte va s'arrêter au bout de 2 mètres, ou si elle va faire 1 kilomètre, 10 kilomètres |
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ou même 100 kilomètres, c'est impossible de savoir au départ |
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Il y a des grottes où dès le départ c'est des petits trous - il faut ramper |
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dans la grotte, puis ça s'agrandit, parfois on rentre dans de grandes entrées géantes |
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on met une corde, on évalue la profondeur du puits, on envoie une pierre |
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en général, par exemple, disons, 50 mètres, c'est un puits de 50 mètres |
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Mais vous ne savez pas, vouz pouvez prendre avec vous dans le sac une corde supplémentaire |
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Si le puits est encore plus profond quand vous arrivez à un bout de corde - bien |
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vous rattachez votre corde supplémentaire |
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Vous continuez votre progression. Etroits, pas étroits, grands, de l'eau, de la boue, de l'argile ou de l'escalade |
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En général, on est plusieurs - 2, 3, 4; on cherche chacun de son côté, cherche la continuation de la grotte. |
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Dans "Voyage au centre de la terre" surgissent des mondes étranges et des créatures d'un autre temps. |
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A l'aide de lampe électrique qui n'existait pas encore à cette époque |
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les 3 explorateurs s'enfoncent dans l'abîme |
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Et cette descente vertigineuse les emporte dans la préhistoire. |
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descendre pour remonter le temps. |
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Comme les souvenirs d'enfance terrés au fond de notre inconscient |
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Le passé historique du monde est enfoui au plus profond de la terre |
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J'ai fait 3 expériences. En tout je suis presque resté un an sous terre |
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en 3 périodes: 2 mois, 7 mois et 2 mois et demie. |
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Et je pense que je suis... Je pense un des hommes sinon l'homme qui a le plus expérience au monde dans ce domaine. |
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L'obscurité des grottes c'est pire que l'obscurité de l'espace. |
00:26:46 |
Y a pas une étoile dans les grottes; dans les grottes c'est le noir absolu. |
00:26:51 |
C'est-à-dire qu'il vous faut au moins quelque chose, au moins une lampe, au moins une bougie, un briquet. |
00:27:01 |
Vous ne voyez rien, que vous soyez les yeux fermés ou les yeux ouverts, c'est l'obscurité totale. |
00:27:07 |
Donc quand j'étais dans la grotte, j'étais sur mon fauteuil ou allongé et c'est tout. |
00:27:15 |
Bah là vous êtes... Je dirais vous n'êtes qu'un cerveau pensant. |
00:27:20 |
Vous n'avez rien, vous entendez tout, vous vous entendez vous-même |
00:27:26 |
vous pouvez entendre votre cur |
00:27:31 |
Vous perdez la mémoire. |
00:27:35 |
Y'a confusion de l'espace-temps. Y'a aucun repère, |
00:27:40 |
aucun repère temporel, vous êtes dans une bulle |
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Quand vous dites la bulle d'obscurité mais c'est pareil, c'est la bulle de temporalité. |
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Vous êtes dans l'intemporel, le temps n'existe plus, ça veux rien dire. |
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Moi, je crois que le problème c'est que la mémoire ne capte pas le temps s'il n'y a pas de repère. |
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Vous perdez la mémoire, y'a plus de mémoire. |
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Quand vous restez 6 mois sous terre vous ne pouvez pas ne pas penser à Jules Verne naturellement. |
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Vous savez que Jules Verne c'est le mythe. |
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Mais il est certain que, bon, il n'y a pas un spéléologue qui n'a pas été influencé |
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par le bouquin de Jules Verne. |
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Quand Jules Verne écrit 20 mille lieues sous les mers |
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il invente le personnage qui m'a le plus impressionné - |
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le capitaine Nemo. |
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Je m'identifie sans peine à cet homme solitaire, sensible et égoïste |
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qui vit à bord de son sous-marin, le Nautilus. |
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Le capitaine Nemo travaille sous l'eau, il dort, il mange, il écoute de la musique |
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à 200 mètres de profondeur. |
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Je rêvais de ce monde de silence |
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que l'homme ne connaît pas vraiment. |
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Dans ce milieu fluide que parcourait le Nautilus |
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léclat électrique se produisait au sein même des ondes. |
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La nature a certainement réservé pour les habitants de la mer |
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l'un de ses plus prodigieux spectacles. |
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De chaque côté j'avais une fenêtre ouverte sur ces abîmes inexplorés |
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L'obscurité du salon faisait valoir la clarté extérieure |
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et nous regardions comme si ce pur cristal |
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eût été la vitre dun immense aquarium. |
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Nous étions enfin arrivés à la limite de cette forêt. |
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Sans doute l'une des plus belles de l'immense domaine du capitaine Nemo. |
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Il la considérait comme étant sienne |
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et sattribuait sur elle les mêmes droits quavaient les premiers hommes aux premiers jours du monde. |
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Sur les traces du capitaine Nemo d'autres hommes poussés par leur passion des mondes aquatiques |
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ont construit des villages sous la mer. |
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La maison sous la mer pour moi ç'a été la période la plus passionnante |
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Et le but de ces expériences, c'était de voir si les hommes pouvaient, éventuellement des femmes, |
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pouvaient vivre sous pression comme ça et surtout de pouvoir travailler |
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Et nous avons été enfermés dans la maison mis sous pression remarqué jusqu'à... au Cap Ferrat |
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Et c'est là que nous avons commencé la descente pour arriver à 100 mètres de fond |
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et là on a pu ouvrir la porte qui était vers le bas |
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et l'eau ne rentrait pas puisque l'eau à l'intérieur était à la même pression que l'eau à l'extérieur. |
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Cette double page c'est une photo que j'ai faite, j'ai fait une pause de 12 secondes |
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C'est pour ça que l'eau est bleue alors que normalement elle était noire |
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Mais c'était la seule façon d'avoir l'ensemble dans le bleu parce que le bleu c'est quand même ce qu'y a de plus important pour moi. |
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André Laban est l'un des héritiers du capitaine Nemo. |
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Il est comme lui un artiste du fond des mers. |
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C'est lors de son séjour dans la maison sous-marine |
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qu'il peint son premier tableau. |
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Chaque semaine il descend toujours plus pour peindre ces paysages que nous pouvions contempler par les hublots du Nautilus. |
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"20 mille lieues sous les mers" c'est quand même le roman de Jules Verne qui |
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chatouille le plus l'imagination parce que dans l'eau on a une certaine liberté |
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que l'on n'a pas à terre. Cette sensation de voler... d'être mieux qu'un oiseau qui a besoin de bouger les ailes. |
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Sans bouger on reste entre deux eaux comme ça et... Moi, je trouve que c'est ça la plus belle sensation |
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que l'on a en plongée. La plupart du temps nous plongions pour faire du cinéma, par exemple: en ce moment-là |
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on ne pense plus à autre chose que à ce qu'on à faire. |
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a moins qu'il se présente quelque chose qui est un monstre marin qui arrive |
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qui n'était pas prévu. A ce moment-là on change fusils d'épaule |
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et il faut improviser. |
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Pour moi, l'aventure c'est un événement insolite ou extraordinaire |
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J'ai accepté l'inconnu, je me lancais dans une histoire qui me faisait plaisir |
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mais je ne savais pas que c'était l'aventure. |
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Jules Verne était imprégné du sens du spectacle |
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de l'action, de la dramaturgie du théâtre. |
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Je l'ai appris au Chili avec Carmène, mon institutrice. |
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Dans sa jeunesse Jules Verne a écrit beaucoup de pièces de théâtre. |
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A son époque "Le tour du monde" fut joué à Paris plus de 2000 fois. |
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Dans son roman "Les aventures du capitaine Hatteras" |
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je retrouvais le même sens du spectacle |
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où des paysages deviennent des personnages |
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je pouvais ressentir l'enfer polaire, la glace, le froid |
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qui sont en fait les vrais protagonistes des aventures du capitaine Hatteras. |
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Ça, c'est quelque chose que Hatteras n'avait pas - c'étaient les codes |
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de la balise Argos. |
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Donc le code "zéro" ça veut dire: "Tout va bien" |
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le code 238 - atterrissage impossible, 170 - de la casse. |
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Une journée de plus où le blanc et la neige se mêlent au blanc du ciel |
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Dans un univers opaque où seule une petite boussole désespérément |
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accrochée à mon ski me permet de garder le sud. |
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J'ai failli perdre tous mes doigts aujourd'hui. |
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Conditions très difficiles, mauvais temps. |
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l'impression de ne pas avancer |
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du mal à gérer le froid, crever le soir. |
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J'ai écrit la plupart du temps avec un crayon |
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parce que le stylo gelait |
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Et ce qui était très difficile c'était de ne pas me geler la main parce que quand j'écrivais |
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il fallait pas que je touche la feuille avec ma main. Moi, j'écrivais avec des gants, |
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mais la feuille me gelait cette partie de la main. |
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Le froid est incroyable, je veux dire des températures qui atteignent moins 40, moins 50 |
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moins 60 parfois avec le vent |
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rendaient choses extrêmement dures et fragiles |
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Ça, une action qui bouleverse complètement ce que vous connaissez de la matière. |
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Au début je comptais mes pas, le premier jour j'ai fait 700 mètres |
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J'en avais 3000 kilomètres à faire |
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Le deuxième jour j'ai fait 1 kilomètre, troisième jour j'ai fait un kilomètre deux, je souffrais de l'altitude |
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du froid, de plein de choses et |
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mais j'avais en moi un espèse de moteur |
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qui ne m'aurait jamais permis d'abandonner. |
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C'est à partir de ce point que je suis partie seule avec mes voiles et mon traîneau |
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et que j'ai remonté jusqu'à Domsé ???? à 3300 mètres d'altitude à peu près |
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et ensuite descendue et atteint la côte |
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à Dumont-d'Urville en terre Adélie |
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en plus se retrouver à 4000 mètres d'altitude sans acclimatation |
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pas un brin de vent - je peux pas utiliser le voile, je peux rien faire |
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Rien. On dirait que c'est un piège de glacé. Je suis sur un immense congélateur. |
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Je peux rien faire. |
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Emerveillée de hurler de désespoir |
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Face à la prise de conscience que... pfff... |
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J'étais pas grande chose au milieu de tout ça par rapport au poids du traîneau, c'était terrible! |
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150 kilos c'était terrible! |
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Quand ça montait, la neige ne glissait pas, c'était tellement violent |
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c'était tellement... Face au froid, face au vent, face à l'isolement. |
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Alors ça... Ca... |
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Ah, mes doigts! |
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Là, on enlève tout ça, à cause de mes pieds... |
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Moins grave... |
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Quand vous lisez l'histoire de Hatteras, c'est bien pire |
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Vous voyez quand les hommes souffrent de scorbut, quand ils souffrent de... Ils vivent dans des conditions bien pires |
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Et on voit à quel point ils arrivent toujours à lancer, à pousser plus loin, à se soutenir |
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à s'entraider. Je veux dire on se rend compte que |
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finalement avec des moyens qui étaient quand même assez limités |
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ils arrivent à traverser des souffrances absolument incroyables. |
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Je trouve que c'est... C'est une très grande leçon d'optimisme. |
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De se dire : on a un pouvoir sur son corps. |
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Et que finalement on n'est pas seulement fait de chair, de muscles |
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et d'os. |
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Dans les moments les plus difficiles, dans les moments de désespoir |
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et bah, c'est vraiment cette exaltation face à l'inconnu |
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qui m'a permis de pouvoir continuer, de trouver la force de pouvoir continuer. |
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J'avais eu un privilège extraordinaire de pouvoir découvrir |
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encore à notre époque |
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une partie du monde que personne ne connaissait |
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Et je crois que le sentiment le plus fort qui m'imprègne |
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c'est ce sentiment un peu surnaturel |
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d'avoir pu exister dans ce monde. |
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Quelque part on peut considérer qu'un voyage en solitaire comme ça, c'est une sorte de voyage intérieur. |
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Parce que la nature vous donne le meilleur |
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vous donne le meilleur de vous-même et le meilleur de ce qui vous entoure. |
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Je m'étais habituée à l'idée que j'étais le seul être humain évolué sur cet endroit |
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et puis, à un moment donné, j'ai vu quelque chose qui volait à côté de ma voile. |
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et à ce moment-là l'oiseau s'est posé à 3 mètres de moi |
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un petit oiseau gris, une espèce de petite boule de plume |
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Et c'est vrai que ce qui était incroyable ce que j'ai eu le sentiment que lui à sa manière |
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il devait se demander ce que je faisais là aussi. |
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Quand je repense à mon expédition |
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je pense que vu de l'extérieur c'était complètement fou |
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et que c'était tout à fait aussi fou que l'aventure du capitaine Hatteras. |
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Mais c'est vrai que dans la manière de raconter cette histoire |
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il y a un écho en moi qui est absolument incroyable. |
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Je sais pas comment il a pu se renseigner à ce point |
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et il y a des choses que j'utilise... qu'ils utilisent comme la nourriture, comme le pemmican, |
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comme la manière de s'habiller, comme la manière de gérer l'humidité, |
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comme le problème du vent par rapport au froid |
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Y'a des choses qui sont lucides, qui sont tellement précises |
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que je me dis que j'aurais dû lui lire Jules Verne avant partir à l'Antarctique. |
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Les machines de Jules Verne ne sont pas juste des machines. |
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Elles sont habitées, elles sont capables de réaliser l'impossible. |
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Jules Verne en a imaginé des centaines. |
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Capsule spatiale, bateau volant, |
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des engins qui au XIX-ième siècle paraissaient irréalistes |
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et qui aujourd'hui encore déclenchent la puissance de notre imaginaire. |
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Une histoire que je me pose... Que je me pose, que je continue à me poser c'est que |
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de la nécessité de l'imagination. |
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Pourquoi? |
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Est-ce que tout le temps depuis le début |
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pas depuis le début que je connais |
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je connais pas le big bang et tout ça, enfin depuis le début de la culture que je connais. |
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Les gens ont besoin d'imaginer. |
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On dit que si on empêche les gens de rêver, ils meurent |
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Dans leurs rêves réels, hein, c'est-à-dire quand ils sont couchés sur leurs lits |
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on les empêche, chaque fois qu'ils ont, on... |
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on les arrête, on les réveille et tout ça |
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Et que au bout de très peu de temps ils meurent totalement. |
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Ça... Ça veut dire, pour moi, bon, c'est pas que ça, évidemment. |
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Mais que le... l'imagination est une nécessité comme un oxygène, |
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comme la respiration. |
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En tout cas, l'histoire imaginaire... |
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C'est une histoire proprement humaine |
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qui se fait les yeux ouverts |
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Oui, on imagine des choses quand on dort. |
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Oui, on a des beaux rêves ou des mauvais cauchemars. |
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Mais oui, il est nécessaire de rêver éveillé |
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Jules Verne, ce qu'il donnait à son époque, c'était de faire rêver les gens, |
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de voyager. Et puis de fan... l'histoire fantastique aussi en même temps. |
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Pourquoi ça marchait? On va le dire, parce qu'à l'époque les gens avaient besoin de voyages extraordinaires. |
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Les gens lisaient Jules Verne à la fois pour les aventures |
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mais aussi pour avoir l'impression de voyager |
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dans le monde entier |
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et c'est ça qui a fait à mon avis l'histoire de Jules Verne, |
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la grande histoire. C'est pas que ça, c'est une histoire, une façon sociologique |
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social, on va dire, |
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il arrive un moment, y'a... Il arrive juste avant la télévision |
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et le cinéma |
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il invente cette histoire et hop! |
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et tous les gens se nourrissent ça, ils ont jamais voyagé. |
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Alors il te raconte l'Inde. |
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Comment tu traverses l'Inde et tout ça |
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Les gens, les indiens... il te raconte l'Afrique |
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et tout ça; à cette époque |
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c'est comme si on racontait aujourd'hui... qu'il y a des des gens qui habitent sur la Lune |
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et des gens sur Mars ou des choses comme ça. |
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Mais je trouve que simplement cétait à son époque. |
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Un grand homme populaire, voilà! |
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J'aime cet homme |
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qui a fait cette histoire populaire |
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Et... On va dire j'ai des leçons à recevoir de lui |
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Puisque je veux faire des histoires populaires. |
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Je me suis entiché de lire Jules Verne |
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Je sais pas 15 ans, hein, un truc comme ça, 15-16 ans |
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j'ai plongé dedans. |
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Et j'aimais beaucoup me retrouver avec Jules Verne. |
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Le... L'histoire des machines et l'histoire du monde fantastique. |
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Au début j'était comme un enfant qui jouait à inventer un nouveau jouet et tout ça. |
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Mais il m'a paru très important |
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que les machines avaient une histoire importante à raconter |
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aujourd'hui, une histoire primordiale |
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Et je n'ai plus réussi à imaginer aucun spectacle sans machines. |
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Nantes, la ville natale de Jules Verne, |
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reçoit la visite d'un éléphant mécanique qui voyage dans le temps. |
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Cette fabuleuse machine est un hommage du Royal de Luxe dirigée par Jean-Luc Courcoult. |
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Dans roman "La maison à vapeur" Jules Verne fait voyager un sultan indien |
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et sa cour dans le ventre d'un éléphant. |
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Les machines et les personnages de Jules Verne nous accompagnent tout au long de notre vie. |
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Comme le bonheur ressenti à la lecture de ses histoires, |
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où les forces du bien triomphent toujours, |
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en le voyant je redeviens un enfant |
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ébloui devant un miracle, |
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l'enfant qui préfère l'imaginaire à la réalité |
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Et je me souviens de Carmen et de ses paroles: |
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"Patricio, voyager c'est rêver". |
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Aucun autre écrivain français n'a été à ce jour aussi aimé, reconnu, lu et traduit |
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dans autant de langues. |
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Dans chaque ville du monde une rue porte son nom. |
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Et même sur la Lune |
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un cratère a été baptisé Jules Verne. |
00:54:44 |
Les sous-titres par Aleksey (aleksale@mail.ru) et Polecat1 |