V rit s et Mensonges F for Fake

fr
00:00:21 Pour le tour qui va suivre,
00:00:24 j'aimerais vous emprunter
00:00:28 une clé, une boite,
00:00:32 La voilà ! Très bien !
00:00:37 et observez bien
00:00:40 de passe-passe !
00:00:41 Regardez
00:00:43 devant vos yeux...
00:00:46 la métamorphose !
00:00:48 La clé s'est changée...
00:00:52 en pièces !
00:00:54 Où est la clé ?
00:00:56 Cherchez bien ! Vous la trouverez...
00:01:00 dans votre poche !
00:01:02 Faites voir !
00:01:06 Toujours le même !
00:01:08 Pourquoi pas ?
00:01:09 Je suis un charlatan !
00:01:11 N'étais-je pas jadis magicien ?
00:01:16 Quant à la clé...
00:01:17 elle n'est en rien...
00:01:19 symbolique !
00:01:20 Pas dans ce film !
00:01:22 La pièce est dans votre
00:01:25 Regardez-la bien !
00:01:28 Voilà ! Je vous rends votre clé !
00:01:32 Est-ce là...
00:01:35 Ouvrez la bouche !
00:01:38 Votre argent !
00:01:40 Savez-vous qui était
00:01:44 À propos de magicien ? Non ?
00:01:46 Mais vous connaissez
00:01:49 François Reichenbach ?
00:01:51 Houdin était le roi des magiciens...
00:02:02 Un magicien, disait-il...
00:02:04 est un acteur !
00:02:05 Bonne chance !
00:02:07 rien d'autre...
00:02:08 qu'un acteur !
00:02:18 Très belle !
00:02:18 Et très riche aussi !
00:02:21 Intrigante...
00:02:22 Racontez !
00:02:24 Nous y reviendrons.
00:02:26 Maintenant, il s'agit
00:02:35 Mesdames et messieurs,
00:02:41 de fraude,
00:02:43 de mensonges...
00:02:46 Racontée, chez soi,
00:02:50 toute histoire est presque sûrement
00:02:56 Mais pas celle-ci !
00:02:59 Tout ce que vous verrez
00:03:02 est absolument vrai !
00:03:05 FAUX !
00:03:06 Ni Napoléon,
00:03:11 Elmyr !
00:03:13 Qui est Elmyr ?
00:03:15 Comment répondre à cette question :
00:03:18 On s'embrasse ?
00:03:22 Qui désire manger ?
00:03:24 Dans ce monde de célébrités
00:03:28 qui ne connaît Elmyr
00:03:31 Il a 60 noms semblables
00:03:33 Il se fait appeler Ory, Ury, Bory...
00:03:41 60 noms...
00:03:42 Son vrai nom est Elemer Hoffmann
00:03:45 60 personnages, 60 mensonges !
00:03:49 Ça fait un peu "jésuite" !
00:03:54 C'est son vrai monde
00:03:59 Je ne suis pas un acteur !
00:04:01 Pas un acteur !
00:04:02 Elmyr !
00:04:03 Je ne suis pas un acteur !
00:04:08 Il l'est dans ce film !
00:04:10 Mais son vrai métier :
00:04:12 Elmyr est le faussaire N° 2.
00:04:16 Un romancier
00:04:18 qui écrivait un livre sur les "faux"
00:04:22 et me dit : "vous êtes bien
00:04:25 il s'appelait...
00:04:28 Clifford Irving !
00:04:33 il y a une distinction à faire
00:04:38 peintures originales.
00:04:42 L'important, ce n'est pas de savoir
00:04:44 si une peinture est vraie ou fausse,
00:04:49 mais si ce faux
00:07:41 Son nom
00:07:44 est Oja,
00:07:46 Oja, Kodar...
00:07:47 Ceci, en fait, est un autre film
00:07:51 une petite séquence
00:07:56 Notre équipe
00:07:57 de cameramen, camouflée
00:08:01 lui avait demandé
00:08:04 elle servait d'appât !
00:08:11 C'est réussi !
00:08:15 Tous les participants...
00:08:17 tous, sauf un, ...
00:08:20 jouaient parfaitement leur rôle,
00:08:23 sans même le savoir !
00:08:25 Simple roublardise... peut-être
00:08:29 mais rien n'est simple !
00:08:32 Voici Laurence Harvey.
00:08:34 Dans ce petit gag,...
00:08:35 Laurence Harvey,
00:08:38 ne peut trouver de place
00:08:42 Je la voulais dans un film.
00:08:45 Nous l'avons réduite à un format
00:08:49 en utilisant un tour de magie.
00:08:54 Croyez-moi, ce qui suit est vrai !
00:08:58 Après ce tour de passe-passe,
00:09:01 elle deviendra la vedette
00:09:04 d'une escroquerie notoire !
00:09:13 Je pris un autre avion, une autre
00:09:20 laissons Miss Kodar pour l'instant.
00:09:24 Ce tour pourrait faire croire
00:09:28 dans ce film sur le faux.
00:09:30 Je répète ma promesse.
00:09:32 TOUT EST VRAI !
00:09:35 La séquence de voyeurisme
00:09:36 montre que ce film
00:09:39 fut tourné au mépris
00:09:41 de la réalité
00:09:43 et des personnages.
00:09:47 Irving dit avoir écrit toute l'histoire...
00:09:51 Peut-être...
00:09:54 Depuis, je suis tombé,
00:09:58 à Ibiza, sur certains
00:10:01 des plus grands escrocs du monde
00:10:04 Un bon sujet pour faire un autre film
00:10:07 puis encore un autre...
00:10:10 bourré de coïncidences : par exemple
00:10:14 l'auteur de "Fake", un livre
00:10:18 faussaire lui-même,
00:10:21 Plus tous ceux
00:10:28 Edith Irving
00:10:31 Tu connais Elmyr
00:10:35 crois-tu à tous ces faux ?
00:10:38 Non... Pas vraiment...
00:10:40 Essayons alors
00:10:41 de démêler cet imbroglio.
00:10:44 Commençons par le commencement :
00:10:47 sur cette nappe, décorée
00:10:53 C'est du vin, mais le vin
00:10:56 à l'oreille
00:11:00 Et partout !
00:11:02 Ici ! Je l'écris !
00:11:04 Cette île était le refuge
00:11:08 Ibiza.
00:11:11 Une île...
00:11:14 Deux Ibiza :
00:11:16 l'une, restée sauvage,
00:11:19 est Espagnole.
00:11:20 L'autre, dorée,
00:11:22 Une île au soleil
00:11:25 Selon "Life"
00:11:26 où se retrouvent les âmes sans repos.
00:11:30 Ces âmes-là étant...
00:11:32 Clifford Irving... et... Elmyr !
00:11:38 1re coïncidence :
00:11:42 opéraient séparément
00:11:47 Madame Irving
00:11:50 et Elmyr !
00:11:52 Clifford Irving qui a décidé de rendre
00:11:54 à Howard Hughes
00:12:00 a avoué aujourd'hui que Madame Irving
00:12:03 est la même
00:12:04 Helga R. Hughes recherchée
00:12:10 par la police... suisse
00:12:15 "Si Clifford mêle
00:12:18 je lui crache dessus !"
00:12:20 Tout ceci s'est passé bien plus tard.
00:12:24 Lorsque tout a été révélé.
00:12:27 Et maintenant arrêtons
00:12:29 cette machine à remonter le temps,
00:12:32 et revenons en arrière
00:12:34 lorsque Clifford se contentait
00:12:38 les escroqueries d'un autre.
00:12:41 Au nom de la vérité :
00:12:45 Nous voudrions vous poser
00:12:48 Ce que je pense d'Elmyr...
00:12:52 est confus,
00:12:53 il a fait de sa vie une fiction
00:12:55 et détruire ce roman
00:12:57 anéantirait tout l'édifice
00:13:01 de ses illusions :
00:13:03 celle de n'être pas hors-la-loi...
00:13:07 Tant que ça plait
00:13:10 pourquoi le refuser ?
00:13:11 L'illusion que le monde lui en veut...
00:13:15 Pourquoi le refuser ?
00:13:17 Dites-lui qu'il trompe le monde entier
00:13:22 et il sera horrifié !
00:13:23 Ils se sont mutuellement
00:13:27 Ces deux-là ont beaucoup en commun.
00:13:29 Surtout le talent !
00:13:33 Ça recommence !
00:13:36 Recollons ce film et essayons
00:13:39 qu'il coïncide avec l'histoire d'Elmyr :
00:13:43 Je suis arrivé à Ibiza en 1959,
00:13:46 ma vie en Amérique devenait
00:13:53 J'ai d'abord
00:13:55 quelque temps
00:13:58 J'aimais la vie ici
00:14:00 j'aimais l'île, l'ambiance
00:14:02 et les gens...
00:14:04 C'est pourquoi je décidai
00:14:08 Cette île
00:14:12 On y rencontre des gens intéressants
00:14:19 et amusants
00:14:24 Ibiza n'est pas
00:14:27 Ce n'est ni Londres, ni Paris, ni Rome !
00:14:31 C'est son charme !
00:14:34 Nous aimons vivre à Ibiza.
00:14:37 Les gens y sont eux-mêmes,
00:14:43 mais personne ne
00:14:46 Tout le monde s'occupe
00:14:49 intensément.
00:14:51 Il y a quelques mois,
00:14:55 sur Elmyr de Hory
00:14:58 je fus si impressionné
00:15:00 que je décidai de venir du Minnesota
00:15:06 dans l'espoir
00:15:08 et maintenant je suis devenu son...
00:15:11 garde du corps !
00:15:12 C'est Mark, l'ami d'Elmyr
00:15:16 Il prend son rôle très au sérieux !
00:15:18 Elmyr craint chaque
00:15:23 Ceci nous mène
00:15:27 la diffamation !
00:15:29 Le livre "Fake" mentionnant
00:15:33 Irving, lui, en a fait les frais :
00:15:36 55 millions de $
00:15:41 Question intéressante :
00:15:43 Irving est-il poursuivi
00:15:46 Légalement, ça fait une différence !
00:15:49 Si vous pouvez admettre
00:15:53 avant de rencontrer Elmyr,
00:15:55 alors il faut admettre
00:16:00 est un tissu de mensonges !
00:16:02 Désolé, quels mensonges ?
00:16:04 Que le livre "Fake" est un faux, qu'Elmyr
00:16:08 est un faux... faussaire.
00:16:11 De faux... FAUX ?
00:16:13 Non ! Elmyr est un vrai faussaire.
00:16:16 Voici, par exemple,
00:16:19 Van Dongen l'étudia
00:16:21 puis jura l'avoir peint lui-même !
00:16:24 C'est le plus grand des faussaires !
00:16:27 Je n'admets pas tout, mais j'en parle.
00:16:30 Parce qu'il a peur !
00:16:34 Elmyr a vendu
00:16:38 Elmyr est un autre sorcier
00:16:40 jouant d'un autre violon !
00:16:42 Un vrai Paganini.
00:16:45 Il est étonnant qu'un
00:16:49 ait pu garder l'impunité
00:16:52 Si mes tableaux sont exposés
00:16:55 dans un musée : ils deviennent vrais !
00:16:59 Il y a un marché !
00:17:00 Combien vaudrait ce dessin ?
00:17:03 8 000 à 10 000 dollars !
00:17:06 À ma connaissance
00:17:09 sur aucune peinture.
00:17:12 De quand ce Matisse ?
00:17:14 ...1936 !
00:17:17 Brûlons-le !
00:17:20 Si, devant un Matisse ou un Chagall
00:17:23 il dit : "je l'ai peint !"
00:17:25 il dit toujours vrai...
00:17:27 Elmyr !
00:17:28 On ne peut parler de lui
00:17:35 Jusqu'à la fin Elmyr joue
00:17:37 un rôle très important dans
00:17:39 l'histoire de son biographe.
00:17:41 Et maintenant il fait la mise en scène !
00:17:46 Irving, qui est
00:17:50 meilleur magicien que moi, doit
00:17:52 se transforme aux yeux de tous,
00:17:55 en super-star !
00:17:58 François !
00:17:59 On parlait de votre maillot,
00:18:02 il est plutôt cochon...
00:18:07 Je vous assure !
00:18:14 Regardez !
00:18:16 Cet article du "London Daily Express"
00:18:23 "Démasqué !"
00:18:52 Le monde de l'Art est victime
00:18:55 d'une grande imposture.
00:19:05 "dans l'atelier ensoleillé
00:19:09 à Ibiza..."
00:19:11 il faut à Elmyr de Hory,
00:19:15 juste une heure pour
00:19:18 Aujourd'hui
00:19:23 15 000 dollars
00:19:24 Je ne vois vraiment pas
00:19:29 L'homme que j'ai connu
00:19:33 On entendrait bientôt parler
00:19:37 à propos de banque,
00:19:42 alors qu'ici,
00:19:45 à l'imposture d'Elmyr.
00:19:47 Je ne peux croire
00:19:53 Tant pis
00:19:54 Si oui, bravo !
00:19:56 On le brûle ?
00:19:58 Et je souhaite que d'autres
00:20:03 Dans son livre, Irving
00:20:06 raconte la vie d'un homme
00:20:11 qui surmonte son amertume
00:20:16 Je le garde pour mes vieux jours ?
00:20:22 D'accord !
00:20:25 Je le garde !
00:20:27 Tu approuves les faux ?
00:20:30 Ils valent bien les vrais ,
00:20:35 Sans cela les faussaires
00:20:42 Plus il y en a...
00:20:43 Si tu le dis !
00:20:45 Encore une autre
00:20:47 au déjeuner :
00:20:49 En Suisse
00:20:52 les chèques ne sont pas acceptés,
00:20:59 Vous êtes Suisse,
00:21:01 donc vous le savez !
00:21:03 Si vous avez fait ces faux, bravo !
00:21:06 Dommage qu'il n'y en ait pas
00:21:10 Souhaitons qu'il ne revive pas !
00:21:14 Madame Irving prétend que M. Hughes
00:21:16 lui demanda de déposer puis
00:21:22 Le manuscrit, néanmoins,
00:21:24 affirme-t-il, est authentique,
00:21:27 J'étais alors un romancier fauché !
00:21:32 J'écrivais des fictions.
00:21:35 Elles se vendaient mal.
00:21:37 Pourtant c'est un écrivain de talent.
00:21:42 N'est-ce pas révélateur...
00:21:44 qu'une escroquerie le rende
00:21:47 Qu'un faux l'ait rendu
00:21:52 Irving est peut-être
00:21:55 Notre siècle n'est en rien
00:21:58 ...celui des escrocs, n'est-ce pas ?
00:22:00 Nous autres charlatans,
00:22:03 C'est un fait !
00:22:04 Quoi de neuf, Irving ?
00:22:06 Appelons les experts !
00:22:09 Ils sont...
00:22:12 Ils parlent avec l'autorité
00:22:15 Ils prétendent savoir
00:22:17 tout... mais n'approfondissent rien !
00:22:20 Nous nous inclinons devant eux !
00:22:23 Ils sont l'aubaine du faussaire !
00:22:25 Tout le monde aime voir
00:22:28 les experts et la société
00:22:32 ridiculisés !
00:22:33 On pourrait trouver
00:22:35 un Modigliani par Kisling
00:22:39 un Modigliani par Elmyr
00:22:43 et un Modigliani par Modigliani ;
00:22:45 présentons les aux galeries Knoedler
00:22:49 ou à quiconque
00:22:52 qui se considère
00:22:55 Et voyons s'ils peuvent
00:23:00 Si la loi le permettait,
00:23:02 nous citerions un très grand musée
00:23:05 fier de son importante collection
00:23:09 qui ont tous été peints...
00:23:13 Elmyr, le grand
00:23:17 devient un héros populaire.
00:23:20 Nous qui nous contentons timidement
00:23:23 de rêver d'esbroufe !
00:23:28 Vous avez été
00:23:33 Certains me préfèrent même
00:23:39 Il attaque
00:23:44 des marchands d'art
00:23:47 dénonçant leur
00:23:55 J'ai fait les galeries.
00:23:59 Pas avec... mon livre, ...
00:24:05 mais avec un catalogue
00:24:09 de grandes œuvres
00:24:12 dont ce Modigliani
00:24:18 Sa carrière fût très brève
00:24:21 donc, si j'y ajoute
00:24:25 cela ne détruira pas son œuvre !
00:24:27 Je disais : "c'est un faux".
00:24:29 "Bien sûr, c'est un faux !"
00:24:34 "Jamais Modigliani
00:24:36 n'aurait dessiné
00:24:40 même la signature est mal faite !".
00:24:44 Ailleurs, j'affirme :
00:24:48 "C'est un authentique Modigliani...".
00:24:51 "Oh ! oui, c'est un des plus beaux :
00:24:55 le portrait de Mlle Hebuterne,
00:24:58 il est reproduit partout".
00:25:00 Depuis,
00:25:02 j'ai perdu toute illusion
00:25:06 Tant pis pour Modigliani
00:25:12 Il les a tous peints :
00:25:14 Dufy, Van Dongen,
00:25:17 Derain, Braque,
00:25:19 Bonnard, Vlaminck.
00:25:22 Souvent, les traits...
00:25:26 sont fébriles.
00:25:28 Les lignes de Matisse sont
00:25:32 Il hésitait en dessinant,
00:25:36 son crayon ne glissait pas
00:25:40 aussi sûrement que le mien.
00:25:44 j'ai du hésiter aussi...
00:25:48 pour ressembler à Matisse.
00:25:53 Je voudrais bien voir un expert,
00:25:57 un directeur de musée
00:26:01 capable de reconnaître
00:26:06 lequel est d'Elmyr...
00:26:11 Je suis prêt à relever le défi !
00:26:16 Un seul geste d'un expert
00:26:20 peut-être 200 000 dollars
00:26:24 Et maintenant...
00:26:33 "Quand l'éclat d'un soleil naissant
00:26:39 Notre père Adam s'assit sous l'arbre
00:26:43 Et grava dans la mousse
00:26:53 La première esquisse du monde
00:26:58 Emplit son cœur de joie.
00:27:02 Lorsque Satan murmura derrière
00:27:08 "C'est beau, mais est-ce de l'Art ?"...
00:27:14 "C'est beau, mais est-ce de l'Art ?"...
00:27:16 Qu'est-ce que l'Art ?
00:27:18 Sa valeur dépend
00:27:21 Elmyr les ridiculise.
00:27:24 Qui est l'expert ?
00:27:27 Qui est le faussaire ?
00:27:28 Je sais une chose...
00:27:30 Je n'ai jamais présenté une toile
00:27:35 qui ne l'ai pas acheté.
00:27:36 Ils n'en ont jamais refusé.
00:27:40 Voyons... ceci n'est pas un faux
00:27:44 Non, pas cette fois-ci !
00:27:48 d'un autre grand faussaire
00:27:53 Michel-Ange !
00:27:54 Je suis très honoré
00:27:57 qu’un faux de ma signature
00:28:02 C'est quelque chose !
00:28:03 La contrefaçon étais jadis un art
00:28:07 Michel-Ange
00:28:11 comme d'autres,
00:28:17 Elmyr s'est, lui aussi, amendé
00:28:23 Il était encore récemment
00:28:27 Mais le vieux roi de l'esbroufe a perdu
00:28:31 sa couronne !
00:28:37 L'ex. empereur du faux
00:28:43 par son propre biographe,
00:28:44 fait face
00:28:54 ...voici un autre peintre d'Ibiza :
00:28:57 il illustra pour "Life"
00:28:59 le récit d'Irving
00:29:05 David Walsh.
00:29:07 Voilà comme il a vu
00:29:10 la rencontre secrète, au Mexique
00:29:12 avec Howard Hughes.
00:29:14 D'après les rapports d'Irving,
00:29:17 cette rencontre n'a jamais eu lieu.
00:29:19 Mais qui se soucie des faits ?
00:29:21 Hughes était-il un légume,
00:29:26 Avec des cheveux jusqu'aux genoux ?
00:29:30 Hughes a-t-il seulement existé ?
00:29:32 "Oui !" insiste Irving
00:29:34 Mais Hughes nia l'existence d'Irving !
00:29:36 Je n'en avais jamais
00:29:39 "C'est faux" s'écria Irving
00:29:43 Ils écrivaient un livre ensemble
00:29:48 le "mystère" Hughes...
00:29:52 Ce mystère, Irving le savait,
00:29:55 était l'œuvre
00:29:59 Dans ce Hollywood mythique et brumeux
00:30:02 - je l'ai vu pour la dernière fois
00:30:06 comme d'habitude éblouissant,
00:30:10 Est-ce encore une légende ?
00:30:14 On ne peut rien prouver,
00:30:17 il semble bien
00:30:19 ait été le Q.G. d'une brigade ancestrale
00:30:24 C'était sa "Police Secrète".
00:30:29 Sur cet arbre...
00:30:31 pendant des années
00:30:35 un messager
00:30:42 presque tout à la Mafia.
00:30:44 Howard Hughes ne s'y arrêta jamais
00:30:49 Mais c'était toujours prêt
00:30:54 Que contenait donc
00:30:59 Un sandwich au jambon !
00:31:07 Comment croire tout ça ?
00:31:08 François parle bien sûr d'Elmyr...
00:31:11 Quant à Hughes
00:31:12 qui peut blâmer Irving de penser qu'il
00:31:16 veut nous faire croire n'importe quoi.
00:31:19 Regardez !
00:31:21 Quand le vieux noceur se fit ermite
00:31:24 c'est ici qu'il se réfugia : dans cette
00:31:28 retraite désertique...
00:31:30 Le désert avait déjà fait place, bien sûr
00:31:33 au jeu et aux machines à sous.
00:31:37 Il racheta
00:31:40 Presque tous les hôtels.
00:31:42 Il s'installa
00:31:43 au dernier étage de celui-ci.
00:31:47 Depuis lors...
00:31:53 Les habitants de Las Vegas
00:31:57 et croyaient n'importe quoi !
00:31:59 Plus d'un passant
00:32:00 dit avoir vu le fantasque nabab
00:32:04 errant sur cette route à 4h du matin
00:32:08 les pieds nus,
00:32:13 dans des boites Kleenex vides !
00:32:17 Dois-je le croire ?
00:32:20 Les gens
00:32:23 c'est la nature humaine !
00:32:26 Que faisait-il là-haut ?
00:32:29 Que lui faisait-on ?
00:32:35 Parlera-t-il un jour ?
00:32:40 Appellera-t-il au secours ?
00:32:45 S'il ne pouvait ou ne voulait pas parler,
00:32:48 alors quelqu'un comme Clifford Irving
00:32:53 Personne...
00:32:57 ne peut l'approcher, ...
00:32:59 pas même les plus grands pontes
00:33:03 Un seul dit avoir été admis
00:33:07 Vous savez qui c'est.
00:33:09 Irving ? Mais comment ?
00:33:12 un exemplaire de "Fake"
00:33:18 Si vous croyez le reste,
00:33:23 Ce qui s'est passé
00:33:27 J'aurais jamais cru qu'une
00:33:32 Était-ce...
00:33:37 C'est un film !
00:33:39 Non, c'est la télévision...
00:33:40 Un groupe de journalistes
00:33:42 interrogent sa voix :
00:33:45 "je n'ai aucun souvenir d'aucun manuscrit"
00:33:53 Selon Irving,
00:33:54 Hughes aurait décidé
00:34:00 et l'argent nécessaire
00:34:04 Pour le prouver, il montra des notes
00:34:07 de la main même d'Hughes
00:34:13 Il était plus calme que jamais...
00:34:16 se rappelant
00:34:20 lui avait inculpé cette leçon :
00:34:25 FAIRE FI DES EXPERTS.
00:34:28 À mon avis, les experts sont une race
00:34:31 qui ne devrait pas exister !
00:34:34 Comme il a raison !
00:34:37 Pourquoi une seule personne
00:34:40 de ce qui est bien ou mal ?
00:34:42 Les experts graphologues rendirent
00:34:48 les faux n'en étaient pas, la preuve
00:34:52 Les notes d'Irving
00:34:53 étaient authentifiées
00:35:00 J'ai voulu mettre les experts
00:35:05 sur un faux.
00:35:06 Elmyr me fait donc deux Matisse
00:35:11 avant le déjeuner,
00:35:13 il tache le Modigliani comme si l'artiste
00:35:17 l'avait fait dans un café.
00:35:21 Je les porte
00:35:24 qui les examine
00:35:28 Il reviennent et déclarent
00:35:31 Imaginez
00:35:33 C'est vrai !
00:35:36 MAIS OU SONT CES DESSINS ?
00:35:38 Irving prétend les avoir détruits.
00:35:41 Je crois qu'il n'est pas du genre à
00:35:50 C'est un bon placement
00:35:53 qui sera toujours valable dans 15 ans !
00:35:57 Tout ce qu'il raconte
00:35:59 il l'a imaginé et maintenant...
00:36:02 il y croit !
00:36:04 "Le conte est vieux comme le monde
00:36:09 Car chacun sait
00:36:10 Qu'étant encore enfant
00:36:13 Il règne
00:36:17 Cela lui permit de mener une vie,
00:36:21 j'hésite à dire, criminelle...
00:36:26 Il ne se voit pas comme
00:36:29 Mais ridiculiser
00:36:31 les fats et les prétentieux :
00:36:37 j'aime ça !
00:36:39 Maintenant
00:36:41 qu'Elmyr est connu
00:36:44 dans le monde entier
00:36:48 "le grand faussaire du XXe siècle,
00:36:52 Ainsi, il pourra retrouver son intégrité
00:36:57 Adieu Matisse...
00:36:58 Le problème d'Elmyr
00:37:00 La raison de son échec
00:37:04 tenait à son genre de vie
00:37:08 qui empêchait toute vision personnelle
00:37:11 " Chacun sent
00:37:12 Jusqu'à l'ultime
00:37:14 Battement de son cœur
00:37:17 Le démon d'une couleur obscure"
00:37:23 C'est beau
00:37:25 mais était-ce
00:37:27 de l'Art ?
00:37:28 "Art" : prise 2...
00:37:29 Et que peut
00:37:32 sans vision personnelle ?
00:37:42 C'est beau mais
00:37:45 est-ce rare ?
00:37:47 Beaucoup d'huîtres, peu de perles !
00:37:50 La rareté...
00:37:52 La raison d'être de toutes
00:37:57 Même les cuisiniers sont
00:38:09 Ici, au moins, les fruits de mer
00:38:13 Parole d'expert !
00:38:14 Trois peintres amis venaient souvent ici :
00:38:18 Jean Cocteau, poète et cinéaste,
00:38:20 "le peintre du lundi !"
00:38:23 dessina le menu et signa
00:38:27 Sur ce mur, le charme de Christian Bérard
00:38:31 que nous appelions "BÉBÉ".
00:38:34 Et là, Vertes !
00:38:36 Il pouvait charmer
00:38:40 il m'avoua ici-même avoir débuté
00:38:43 tel un requin, en peignant des faux !
00:38:48 "j'ai commencé, disait-il
00:38:50 par Lautrec".
00:38:52 Une Anglaise titrée
00:38:55 vint me voir,
00:38:57 vit au mur un dessin et me dit :
00:39:01 "Ou avez-vous eu ce Picasso !"
00:39:04 Un Picasso, vous croyez ?
00:39:06 "Ce marchand d'art
00:39:08 dont je tairai le nom
00:39:10 refusait toutes mes toiles !
00:39:13 Il en remarque une :
00:39:15 "d'où vient-il,
00:39:17 ce joli Lautrec ?"
00:39:19 Je dis "c'est un joli Vertès !"
00:39:22 "je prends le Lautrec, dit-il,
00:39:25 si vous en trouvez d'autres, j'achète".
00:39:30 "Le vendrez-vous ?", insista l'Anglaise.
00:39:33 Je compris que je pouvais
00:39:38 pour une forte somme d'argent.
00:39:41 à une époque
00:39:45 de vendre mes propres toiles !
00:39:47 "Peut-on me blâmer ?
00:39:48 j'étais sans argent et sans style."
00:39:53 Pour moi, 5 dollars,
00:39:56 ça voulait dire manger !
00:39:59 Pas au Grand Véfour, mais manger !
00:40:07 Comment un pauvre
00:40:10 aurait-il résisté
00:40:15 Vertès, comme tous les Hongrois,
00:40:18 aimait les plaisanteries :
00:40:21 celle de l'omelette est classique !
00:40:25 Selon la recette hongroise :
00:40:29 "pour faire une omelette,
00:40:31 volez d'abord un œuf !"
00:40:34 Être Hongrois, c'est d'abord un métier !
00:40:38 Les Hongrois,
00:40:41 plus malhonnêtes
00:40:44 De tous mes amis Hongrois,
00:40:49 qui ne se croit le roi des escrocs !
00:40:53 La version qu'il
00:40:56 selon le biographe d'Elmyr,
00:40:59 diffère de celle proposée par
00:41:06 Pour moi, les marchands d'art...
00:41:08 sont des escrocs !
00:41:11 Messieurs les jurés,
00:41:16 votre verdict sera difficile à rendre !
00:41:20 En dépit de ce que prétend Irving, jamais
00:41:25 je n'ai vendu à aucun particulier !
00:41:29 On m'a parlé d'un réfugié de Budapest...
00:41:37 qui voulait vendre
00:41:39 et... dix Matisse !
00:41:41 François Reichenbach,
00:41:43 à l'époque, n'était pas cinéaste
00:41:48 C'était une "occasion" ...
00:41:51 200 dollars !!
00:41:52 Plutôt : "une affaire" ...
00:41:57 Toute l'histoire commença avec deux
00:42:00 célèbres collections :
00:42:02 celle de Reichenbach
00:42:05 l'autre, selon Elmyr, venait de Hongrie
00:42:08 de sa famille.
00:42:09 Non, c'est complètement faux
00:42:12 qui était-il, en fait ?
00:42:14 Après le livre,
00:42:17 en camp de concentration, en Hongrie,
00:42:20 qu'il n'était pas issu
00:42:23 mais de la petite classe
00:42:27 Depuis
00:42:33 N'est-ce pas plus commode ?
00:42:36 François acheta à Elmyr
00:42:39 et les revendit pour... rien !
00:42:42 Le double !
00:42:46 Avant même
00:42:51 il avait revendu les dessins.
00:42:54 Trois ans après,
00:42:56 il me dit :
00:42:59 "Oui, encore", dit-il.
00:43:02 Et vous avez pensé :
00:43:05 Il m'avait dit
00:43:08 D'où venaient-ils ?
00:43:15 Pourquoi ?
00:43:16 Comme tout le monde !
00:43:22 Vous ne vouliez
00:43:24 Pas trop...
00:43:25 L'année d'après : 3 de plus !
00:43:28 J'ai déjà 10 Modigliani
00:43:31 je ne les collectionne pas.
00:43:34 Mais si vous aviez un portrait
00:43:39 Pourquoi Soutine ?
00:43:41 J'aime Soutine.
00:43:43 Elmyr me dit :
00:43:45 "Je n'en ai pas, pourquoi ?"
00:43:47 Soutine était l'ami
00:43:51 Je répond : "gardez les 3 autres !
00:43:54 même s'ils sont très bon marché !"
00:43:58 Pendant la nuit
00:44:00 il m'appelle : "François,
00:44:07 J'ai trouvé dans un tiroir
00:44:10 un superbe portrait de Soutine
00:44:13 Et maintenant je fais autre chose...
00:44:18 Picasso !
00:44:20 Changement de décor :
00:44:22 de New-York... à Pampelune...
00:44:25 au pays d'Hemingway,
00:44:27 où on ne s'attend pas à voir Elmyr...
00:44:29 Et il me dit :
00:44:30 "je vous rembourse !"
00:44:32 Pourquoi ?
00:44:33 "Pour les faux !"
00:44:35 Vous aviez beaucoup
00:44:37 Il ne le savait pas !
00:44:41 Et il m'a fait un chèque sans provision !
00:44:45 Donc un faux chèque...
00:44:47 pour un faux tableau !
00:44:52 Adieu, Picasso !
00:44:56 Il est prouvé...
00:44:57 les marchands...
00:44:59 Débarrassez ceci,
00:45:01 Et apportez le steak au poivre, merci !
00:45:04 ...par ignorance,
00:45:07 naïveté ou simple cupidité
00:45:10 firent fortune "sur" Elmyr !
00:45:12 Je n'ai pas idée de ce qu'ils ont gagné !
00:45:16 Ou les toiles étaient parfaites,
00:45:18 ou les marchands étaient mauvais !
00:45:22 Aucune idée ! 10 millions, 20 millions...
00:45:26 en Dollars, en Livres, ou en Zlotys !
00:45:30 En tous cas
00:45:35 et Elmyr presque rien !
00:45:37 Rien qu'une petite télévision...
00:45:41 pour ces 250 000 dollars.
00:45:43 Même sa belle maison
00:45:45 N'est pas à lui, c'est un arrangement !
00:45:48 Quelqu'un
00:45:55 On m'a roulé.
00:45:58 arnaqué,
00:45:59 pressé comme un citron !
00:46:13 Même le toit de la maison
00:46:18 Je n'ai pas un centime à mon nom !
00:46:23 Après ces années de fuite,
00:46:27 et après s'être amendé enfin
00:46:32 il n'a toujours pas trouvé la
00:46:39 "l'Age d'Or".
00:46:41 De la chance ?...
00:46:42 À propos d'escroquerie...
00:46:44 Il est temps pour moi,
00:46:49 François était marchand d'art,
00:46:54 (du moins j'y croyais)
00:46:56 un peintre affamé
00:46:59 non pas en France, mais en Irlande
00:47:03 où j'étais venu pour peindre.
00:47:04 J'achetais une carriole, y mis mes toiles,
00:47:08 et pris la route...
00:47:10 Je dormais à la belle étoile.
00:47:15 C'était un bel été.
00:47:18 Lorsque j'atteignis Dublin,
00:47:20 il ne me restait plus qu'à vendre l'âne,
00:47:24 j'avais déjà donné
00:47:28 contre de la nourriture
00:47:31 J'avais 16 ans,
00:47:34 à la croisée des chemins.
00:47:37 L'hiver arrivait...
00:47:42 J'aurais pu trouver un job honnête
00:47:46 mais j'ai choisi la facilité :
00:47:48 le théâtre !
00:47:50 Je n'en avais jamais fait
00:47:51 mais je me présentai
00:47:55 on me crût :
00:47:56 parti du sommet, depuis je décline.
00:48:01 Si jouer est un art
00:48:03 ce canular est un bel exemple
00:48:06 de mystification !
00:48:08 Plus tard à la radio, pendant
00:48:13 mon envol dans l'escroquerie se fit,
00:48:16 sur une soucoupe volante ! !!
00:48:27 Nous interrompons ce programme
00:48:29 Le gouvernement déclare avoir repéré
00:48:33 la présence de vaisseaux
00:48:35 Revenons... au "Starlight
00:48:38 avec l'orchestre de "Lazlo Gabor"
00:48:44 Paul Stewart me fit débuter à la Radio
00:48:47 et plus tard s'associa
00:48:50 Paul était un vrai "caïd" !
00:48:53 La "Guerre des Mondes"
00:48:57 avant la télévision,
00:49:00 Où tout était possible !
00:49:02 "Dernières nouvelles
00:49:06 Rectifications : de Mars !
00:49:07 Nos experts déclarent
00:49:12 Avec la télévision,
00:49:14 la population terrorisée aurait
00:49:17 découvert la supercherie !
00:49:20 Quand nous annonçâmes
00:49:23 répandaient un gaz nocif
00:49:28 ...ce fut la panique...
00:49:34 Il fallut des semaines
00:49:36 pour ramener
00:49:38 la population au calme.
00:49:40 "L'État de New Jersey mis
00:49:46 "Un flash de Washington :
00:49:48 Roosevelt va recevoir
00:49:58 Croyez-moi : une femme se rua,
00:50:01 dans un commissariat, hurlante
00:50:05 que des Martiens l'avaient agressée.
00:50:12 Elle voulait se supprimer de honte.
00:50:16 "Étaient-ce des petits hommes verts ?"
00:50:21 "C'était indescriptible !
00:50:23 c'était l'Enfer !"
00:50:24 En Amérique du Sud, quelqu'un
00:50:27 imita notre émission
00:50:29 mais, lui, a fini en prison !
00:50:32 Je ne devrais pas
00:50:36 Je ne suis pas allé en prison,
00:50:39 mais à Hollywood !
00:50:40 Et pour le prouver,
00:50:43 voici Richard Wilson qui travailla
00:50:46 avec nous pour notre premier film.
00:50:49 Notre premier film ?
00:50:51 Nous devions tourner
00:50:57 de la vie d'un célèbre nabab joué par
00:51:00 Joseph Cotten !
00:51:01 Le personnage se transforma
00:51:06 Il devint évident qu'Orson
00:51:08 tiendrait le rôle, ce qu'il fit.
00:51:10 Je ne me plains pas... Non,
00:51:13 Dans "Citizen Kane"
00:51:15 Mais la première idée...
00:51:20 eût été excellente !
00:51:23 Je me demande...
00:51:25 si j'aurais été le premier ou le dernier
00:51:28 à incarner...
00:51:31 Howard Hughes !
00:51:32 "ACTUALITÉS EN MARCHE"
00:51:43 Parmi les héros de l'aviation,
00:51:45 le cœur de la Nation
00:51:51 Record battu
00:51:55 et record de papier
00:52:00 À noter,
00:52:03 à "Monsieur Fric" !
00:52:07 "Pourquoi avons-nous
00:52:10 Il a fallu changer son nom.
00:52:12 Et qui aurait pu croire à l'existence
00:52:16 d'un homme tel qu'Howard Hughes ?
00:52:19 J'y ai consacré ma vie,
00:52:24 Hughes se bat ici
00:52:25 Pour son avion : un monstre appelé...
00:52:30 le "Spruce-Goose" !
00:52:31 une autre invention
00:52:34 le soutien-gorge !
00:52:36 conçu par Hughes pour Jane Russell
00:52:39 qui souleva les passions...
00:52:43 le "Spruce-Goose",
00:52:46 cet hippopotame volant...
00:52:50 mais pour quelques instants seulement !
00:52:54 Je le répète encore ; si j'échoue
00:53:00 Ce qu'il fit !
00:53:03 Ce mystérieux héros
00:53:05 qui a tout fait pour être célèbre
00:53:09 le devint... en cherchant l'incognito !...
00:53:16 Peut-être aime-t-il l'échec après tout ?
00:53:19 Cela faisait partie
00:53:24 Mais ce "Don Juan" joueur
00:53:27 téméraire et secret
00:53:29 ce superman arrogant
00:53:31 finissait toujours
00:53:33 au "finish" parfois !
00:53:37 Est-il encore en train de gagner ?
00:53:40 Fin de l'histoire !
00:53:41 J'ai toujours regretté le cinéma.
00:53:44 Notre milliardaire mythique
00:53:51 Mais pour aller atterrir en silence
00:53:56 pour touristes
00:53:58 dans une solitude aseptisée
00:54:01 et climatisée !
00:54:04 Après tout, il l'a voulu !
00:54:07 Sur cette planète,
00:54:09 surpeuplée et mécanisée
00:54:12 il n'est pas si facile
00:54:15 de rester soi-même...
00:54:19 Pensez ce que vous voulez de Hughes
00:54:21 Mais Clifford
00:54:24 a été plus courageux que nous
00:54:27 confère le titre de champion du Faux
00:54:31 et éclipse mon histoire de Martiens !
00:54:36 Comment croire
00:54:40 "Je ne connais pas Clifford Irving"
00:54:44 "il y a à peine quelques jours que j'ai été
00:54:50 À travers le monde, on pense
00:54:54 dans l'identité de celui qui
00:55:01 auprès d'Irving...
00:55:04 Supposons : qui d'autre qu'Elmyr,
00:55:08 aurait pu fabriquer ce manuscrit ! ?
00:55:10 L'avocat d'Irving
00:55:15 même si cette voix au téléphone
00:55:18 rappelons-nous que Hughes
00:55:23 Et si une de ces doublures
00:55:27 s'était faite passer pour Hughes ! ! ! ?
00:55:30 Des personnalités
00:55:32 du trust Hughes n'acceptent toujours pas
00:55:36 cette solution à l'énigme.
00:55:38 Ils soupçonnent
00:55:42 "Il" ou "Elle" ?
00:55:45 Edith ?
00:55:47 Irving mit fin
00:55:52 en avouant !
00:55:53 Il risque une peine
00:55:56 de prison à perpétuité
00:55:58 qui peut être réduite
00:56:03 Il raconta tout !
00:56:04 Au tribunal et dans son livre,
00:56:07 et maintenant que le rôle d'Elmyr
00:56:10 dans cette histoire, s'achève,
00:56:13 tout peut s'arranger pour Irving !
00:56:16 "Prison ou pas ?"
00:56:18 titre le "London Sunday Times"
00:56:21 "L'escroquerie d'Irving
00:56:25 Et pour Elmyr au moins,
00:56:27 tout est bien qui finit bien !
00:56:30 Il est blanchi.
00:56:33 Encore une autre coïncidence !
00:56:37 Quelqu'un d'Ibiza aussi...
00:56:39 Voici notre co-producteur.
00:56:43 Richard Drewett
00:56:44 Le seul personnage sérieux de ce film.
00:56:48 Irving étant dans le Connecticut,
00:56:52 L'honnêteté de Richard
00:56:56 notre tête d'affiche que
00:57:02 Le livre !
00:57:03 Pouvez-vous dire
00:57:05 si le marché conclu
00:57:08 vous satisfait...
00:57:13 Le marché ?
00:57:14 Direz-vous
00:57:16 Absolument !
00:57:18 Dans "Le livre sur le Livre"
00:57:21 Dans 2 ans, il écrira
00:57:25 Est-ce réellement la voix d'Irving ?
00:57:29 Sa vrai voix, c'est celle
00:57:31 De son dernier livre :
00:57:34 "CE QUI S'EST RÉELLEMENT PASSÉ..."
00:57:36 Je veux peindre mes toiles
00:57:38 Je veux vivre
00:57:42 de mon travail !
00:57:44 Et d'Elmyr
00:57:45 en reparlera-t-on ?
00:57:48 Il a raconté tant d'histoires
00:57:51 chacune était différente.
00:57:56 Sa vie
00:57:58 Je suis quand même
00:58:04 illégalement ?
00:58:06 avec un visa de 3 mois !
00:58:08 Je vivais simplement
00:58:10 en vendant mes propres toiles
00:58:16 et quand j'étais vraiment fauché,
00:58:20 je faisais un Modigliani
00:58:23 que j'allais vendre
00:58:26 Jamais on ne me les refusait !
00:58:29 Je vendais toujours !
00:58:30 S'il a réussi à faire ça
00:58:35 à vendre ses faux dans le
00:58:39 c'était grâce à un nouveau phénomène :
00:58:42 le marché de l'ART.
00:58:44 Il vivait ainsi au jour le jour,
00:58:47 d'une peinture à l'autre,
00:58:49 de "faux" en "faux"...
00:58:50 de combine en combine,
00:58:52 d'arnaque en arnaque...
00:58:54 de ville en ville...
00:58:56 Pourquoi voyage-t-on ?
00:58:58 Pour changer de décor, de ville,
00:59:01 pour voir de nouvelles têtes,
00:59:03 plus intéressante, ailleurs.
00:59:08 Pourquoi voyager ?
00:59:10 Parce que le F.B.I.
00:59:14 Fuyant devant eux
00:59:17 au Mexique puis au Canada,
00:59:20 revenant à New-York...
00:59:21 Quand la police fut à sa porte
00:59:25 il dut filer au Texas !
00:59:34 Et enfin, sur une île lointaine,
00:59:37 Il trouva un refuge.
00:59:41 Elle n'est pas à lui,
00:59:44 qui donne sur le village...
00:59:47 et sur la prison !
00:59:49 La prison, ici, est sans doute
00:59:52 mieux qu'ailleurs, mais...
00:59:55 c'est quand même une prison ?!
00:59:58 Il parle de ce jour
01:00:01 où on est venu le prendre pour
01:00:06 regardons encore :
01:00:09 Être en prison
01:00:12 mieux qu'ailleurs mais...
01:00:15 une prison reste une prison !
01:00:18 Hemingway a écrit
01:00:21 sur un vieux torero : "L'Invaincu".
01:00:28 Ici, les héros sont
01:00:33 notre ex.-gibier de potence
01:00:37 observez le bien :
01:00:39 il était plutôt écœurant,
01:00:43 et ça se voit, non ?
01:00:48 Et cet Allemand
01:00:52 tripoter sa moustache... !
01:00:56 Il la roulait et la roulait
01:01:01 Ça c'est un dessin
01:01:05 À la fin, même le juge
01:01:09 me remercia pour ma gentillesse
01:01:14 À sa sortie
01:01:16 que fait-il ?
01:01:19 Il donne une fête ! Encore une !
01:01:38 Je n'étais pas incarcéré,
01:01:42 je n'étais pas incarcéré, j'étais interné.
01:01:50 Voici une amie
01:01:52 qui venait me voir chaque jour.
01:02:00 Venaient aussi le prince
01:02:07 du futur roi d'Espagne :
01:02:09 Juan Carlos
01:02:11 et puis...
01:02:13 - Nina -
01:02:15 ce "morceau de choix"
01:02:19 est la baronne Van Palland...
01:02:22 Elle a témoigné contre
01:02:24 Il n'a pas pu avoir cette rencontre
01:02:27 car il était avec la baronne.
01:02:30 Ancienne chanteuse,
01:02:33 De nombreuses autres "dames"
01:02:36 ont fait la une des journaux,
01:02:39 puis ont disparu.
01:02:41 Oja Kodar, c'est différent !
01:02:43 Mlle Kodar ?
01:02:44 Vous êtes la "filière hongroise" !
01:02:47 À cause d'Irving ?
01:02:49 Extrait d'interview :
01:02:51 la liste des amies est longue.
01:02:54 Je me demande même comment
01:02:59 - L'escroquerie n'est pas un crime ?
01:03:02 Tant qu'il y aura des FAUX,
01:03:04 il faudra des experts.
01:03:06 Mais sans experts,
01:03:09 y aurait-il des faussaires ?
01:03:12 Un ami, un autre,...
01:03:14 montra un jour, un "Picasso"
01:03:18 "C'est un faux !"
01:03:19 Il lui en apporta alors
01:03:24 "C'est aussi un faux !"
01:03:26 Puis un troisième : "Encore un faux".
01:03:29 "Mais Pablo !
01:03:31 Je t'ai vu de mes yeux
01:03:35 "Oui ! Je sais peindre de faux
01:03:39 Je ne me cherche pas
01:03:45 j'essaie d'expliquer
01:03:48 une faiblesse humaine.
01:03:50 Elmyr est libre pour 2 raisons :
01:03:53 la publicité faite autour d'un procès
01:03:57 rendrait alors suspect
01:04:00 tout marchand d'art.
01:04:02 De plus, la justice française
01:04:06 a besoin pour l'inculper de deux témoins
01:04:11 qui l'auraient vu peindre les faux,
01:04:13 et les signer Vlaminck, Derain
01:04:18 Les signatures sont
01:04:23 Je n'ai jamais
01:04:28 C'est très important !
01:04:41 Je ne les ai jamais signées.
01:04:46 Non ! Jamais !
01:05:07 Bien sûr qu'elles ont été signées !
01:05:12 Quoiqu'il en soit,
01:05:14 ses toiles font la fierté
01:05:16 qu'Elmyr a atteint une certaine
01:05:21 ...immortalité...
01:05:24 sous le couvert
01:05:30 Si un Musée
01:05:36 mes peintures deviennent authentiques !
01:05:38 Et "Elle" se dresse là
01:05:43 Peut-être la première
01:05:46 sans signature !
01:05:51 Chartres !
01:05:57 Hommage à la gloire de Dieu et
01:06:05 Et tout ce qui nous en reste aujourd'hui
01:06:09 n'est que l'Homme :
01:06:12 dénudé,
01:06:15 misérable,
01:06:17 écartelé, dérisoire...
01:06:20 Plus de rites !
01:06:25 Nos hommes de science
01:06:29 comme s'il était à jeter !
01:06:33 Il se pourrait qu'un jour
01:06:36 ce soit cet ouvrage anonyme
01:06:40 cette forêt de pierre,
01:06:43 cet hymne épique, ce chant de joie,
01:06:46 ce vaste chœur, criant de la Foi,
01:06:50 que nous choisissons
01:06:53 quand nos cités seront poussière
01:06:55 pour se dresser intacte là
01:07:02 Pour témoigner de ce que
01:07:09 Nos œuvres sculptées,
01:07:11 peintes, ou écrites
01:07:13 épargnées pour quelques décennies,
01:07:16 un millénaires ou deux,
01:07:18 mais tout disparaîtra
01:07:22 et s'envolera avec
01:07:26 les triomphes et les impostures,
01:07:29 les trésors et les faux.
01:07:32 C'est une évidence :
01:07:34 nous devons tous mourir...
01:07:37 De tout votre cœur,
01:07:39 "pleurez les artistes morts, exclus
01:07:44 du passé vivant...
01:07:50 Sauf un...
01:07:55 qui continuera à s'élever.
01:07:59 Peut-être que le nom d'un Homme
01:08:03 importe peu...
01:08:06 après tout !
01:08:14 Revenons enfin à Oja.
01:08:21 Pour cette histoire vraie
01:08:25 une certaine actualisation de l'histoire.
01:08:29 Comme je le disais au début du film,
01:08:32 nous avons gardé Oja pour la fin.
01:08:38 En fait de coïncidence :
01:08:41 un exemple au hasard :
01:08:42 le grand-père d'Oja...
01:08:47 Laissons-le pour l'instant
01:08:53 - Oja-
01:08:55 ne nous a jamais soufflé mot
01:08:59 Elle attira un jour
01:09:02 qui d'autres... sinon...
01:09:08 le plus célébré et certainement
01:09:16 Picasso est le
01:09:20 il n'y eut jamais
01:09:25 d'un seul mouvement de la main,
01:09:29 ne durant pas plus de 10 secondes,
01:09:34 de transformer son geste en or pur !
01:09:39 Même John D. Rockefeller
01:09:47 La fortune de Picasso
01:09:49 750 millions de dollars.
01:09:55 Oja en fit un voyeur.
01:09:59 Cela s'est passé récemment,
01:10:02 quand Picasso se retira
01:10:05 au petit village de Toussaint.
01:10:09 Oja était là aussi, en vacances
01:10:14 Avec un ami :
01:10:16 Un certain viking, du nom d'Olaf.
01:10:22 Chez lui dans le Nord
01:10:24 Olaf avait été contaminé
01:10:29 et son entraînement
01:10:31 avait lieu
01:10:34 nuit et jour.
01:10:36 Il jouait du trombone.
01:10:43 Il commençait très tôt et...
01:10:47 finissait tard.
01:10:49 Picasso en devenait fou !
01:10:56 Quelqu'un d'autre le troublait
01:11:04 - Oja-
01:11:08 Oja allant le matin à la plage
01:11:12 Oja revenant à 10 heures
01:11:21 et de retour
01:11:30 Sous ce climat, on fait la sieste.
01:11:33 Pas Oja !... ni Picasso !
01:11:38 L'après-midi,
01:11:40 le soir,
01:11:43 à tout moment
01:11:45 Oja le dimanche,
01:11:47 le lundi, le mardi...
01:11:50 toute la semaine.
01:11:54 Semaine après semaine !
01:11:57 Oja rejoignant le musicien,
01:12:00 Oja le fuyant.
01:12:02 Mais pour Picasso
01:12:38 Fut-il tenté ?
01:12:50 Peut-être fut-il inspiré ?
01:14:25 Je ne peux dire
01:14:29 Picasso est un rapide, c'est à dire...
01:14:33 Vous comprenez...
01:14:35 Les résultats de cette rencontre furent
01:14:38 Pour le moins fructueux.
01:15:04 Les figues mûrirent sur les arbres,
01:15:07 dans la vigne le raisin s'épanouit...
01:15:13 et 22 , 22 grands portraits
01:15:19 naquirent sous le pinceau viril.
01:15:24 L'argent !
01:15:29 Picasso n'a pas récolté ce "blé".
01:15:32 En le jetant aux poissons ou aux oiseaux.
01:15:35 ou en laissant des toiles
01:15:38 Mais Oja posa ses conditions,
01:15:42 et son prix pour un été !
01:15:44 elle lui mit le marché en mains,
01:15:46 Et c'est vrai !
01:15:48 Elle ne voulait rien moins que...
01:15:51 les vingt-deux tableaux !
01:15:54 Ils étaient sa propriété
01:16:01 ce qu'elle fit !
01:16:05 Le lot, ou plutôt le butin !
01:16:09 Elle emporta tout.
01:16:13 Désormais, elle est riche :
01:16:16 Mais ce n'est pas tout.
01:16:21 Paris,
01:16:23 c'est important
01:16:27 d'un mal endémique : Août !
01:16:30 Chaque année,
01:16:32 la vie s'arrête, un envahisseur
01:16:36 pourrait prendre
01:16:38 s'il obtenait la communication.
01:16:41 Et c'est à ce moment... le bon...
01:16:45 à Toussaint
01:16:48 que Picasso ouvrit
01:16:52 et apprit qu'une petite galerie
01:16:57 Les œuvres de Pablo Picasso !
01:17:00 Ceci est une des plus violentes
01:17:07 En Amérique, nous donnons
01:17:11 à nos plus forts ouragans des prénoms
01:17:17 celui qui dévasta alors la France
01:17:20 s'appelait... Pablo !
01:17:23 Prenant le premier avion,
01:17:29 À l'aéroport,
01:17:32 devant un journal qui titrait :
01:17:36 "Picasso renaît !"
01:17:38 Les critiques louaient la fraîcheur,
01:17:45 Qui s'en soucie ?
01:17:47 Pas Picasso !
01:17:48 C'était pourtant bien d'accord :
01:17:51 AUCUN portrait ne devait
01:17:55 Oja s'était enrichie à ses dépens
01:18:00 Des témoins jurent
01:18:05 ornait le noble crâne
01:18:09 dans la galerie !
01:18:12 On se rappellera,
01:18:14 on n'oubliera jamais
01:18:17 l'effroyable incandescence
01:18:20 du courroux de Picasso,
01:18:23 et soudain,
01:18:26 il se métamorphosa :
01:18:29 ce fameux regard intense
01:18:33 parcourut les murs avec stupéfaction,
01:18:43 allant
01:18:44 de peinture en peinture ;
01:18:50 des vingt-deux, il n'en reconnaissait...
01:18:57 aucune !
01:19:01 Pas une seule toile
01:19:05 de toute la collection
01:19:10 n'avait été
01:19:17 Et elle... se tenait là, sereine.
01:19:21 Lui avez-vous parlé de
01:19:28 moribond ?
01:19:31 Il ne savait rien !
01:19:33 Personne ne savait...
01:19:34 Le plus grand faussaire
01:19:41 Et Picasso ?
01:19:43 Je l'ai pris par la main, et l'ai conduit...
01:19:47 ...à l'atelier secret de votre grand-père ?
01:19:52 Le plus étonnant est qu'il l'ait suivie !
01:19:55 Voilà ses dernières photos.
01:19:58 Les premières à être vues !
01:20:00 Il ne fut jamais photographié
01:20:02 qu'avec sa famille,
01:20:04 Sage précaution !
01:20:05 J'aurai dû interroger Elmyr :
01:20:10 La Renaissance
01:20:13 Votre aïeul
01:20:18 Un de ses "De Vinci" est si célèbre...
01:20:21 Le vanter, c'est l'incriminer !
01:20:24 Un crime ?
01:20:25 Il a peint TOUS ces faux "Picasso" !
01:20:28 Dont Picasso
01:20:32 Certes ! Mais...
01:20:36 J'ai réussi à voir Picasso !
01:20:37 Voilà les deux génies réunis
01:20:42 Mon grand-père était si heureux :
01:20:47 "Picasso, dit-il...
01:20:50 je peins comme vous
01:20:53 "Toutes vos grandes périodes !"
01:20:57 Je n'ai pas un bon
01:21:02 Oh, oui !
01:21:04 "Cette fille",
01:21:07 "Même mourant", dit-il
01:21:10 Et qu'a répondu Picasso ?
01:21:13 "Bandes d'escrocs !"
01:21:15 Votre grand-père
01:21:16 a été aussi honnête
01:21:19 aussi jeune, beau,... et Hongrois.
01:21:23 "Elle a volé mes toiles !" cria-t-il
01:21:25 "Senior, elle
01:21:29 "pour le prix de 22 Picasso ?"
01:21:32 "Où sont-ils ?"
01:21:33 "Pablo, puis-je vous appeler Pablo ?
01:21:43 "Hé bien, Senior...
01:21:45 Il paraît
01:21:49 22 tableaux accueillis comme des
01:21:54 C'est en tous les cas l'avis
01:21:58 "La critique
01:22:02 ou tout comme !"
01:22:04 "Nous sommes d'accord !
01:22:07 mais pourquoi être amer ?
01:22:10 Qui ne connaît pas votre nom ?
01:22:14 Et qui connaît le mien ?"
01:22:16 "Vous l'avez tant galvaudé !"
01:22:19 "Moi, Senior, je ne suis rien de rien
01:22:25 comme vous, je suis unique.
01:22:29 Vous avez vu mon Cézanne
01:22:33 N'est-ce qu'un faux, mon ami ?
01:22:38 N'est-ce pas aussi une œuvre ?"
01:22:44 Et qu'à répondu Picasso à cela ?
01:22:46 Des injures en espagnol !
01:22:48 Il l'accusa d'arrogance...
01:22:51 D'arrogance ? !
01:22:52 Lui qui n'a jamais signé de son nom !
01:22:56 Personne de plus modeste...
01:22:58 C'est vrai ! Quand on pense
01:23:01 Chicago en possède 5 très beaux,
01:23:03 À Londres... au Brésil,
01:23:06 rien que ces 2 petits Tintoret et,
01:23:11 Zurbaran ! Les plus grands !
01:23:14 À Cincinnati, il a fait tous les Goya,
01:23:17 Et les Monet, et les Manet...
01:23:20 "Et alors ?
01:23:21 Ne suis-je pas... moi-même,
01:23:24 Un grand artiste ?"conclut votre aïeul
01:23:31 "Vous voilà, Picasso
01:23:36 ce que je fus toute ma vie.
01:23:38 Mais tous les musées et galeries
01:23:43 Devrais-je avouer ?
01:23:46 Avouer quoi ?
01:23:51 Ils seraient arrachés des murs,
01:23:56 Avant de mourir...
01:23:57 j'ai découvert mon besoin...
01:24:01 de croire.
01:24:06 Je dois croire...
01:24:09 que l'Art, lui-même...
01:24:13 est une RÉALITÉ !
01:24:18 Sinon, Senior..."
01:24:22 Picasso l'interrompit alors :
01:24:25 "Assez de discours !"
01:24:28 "Je veux m'assurer du destin de
01:24:31 22 grandes toiles peintes par moi,
01:24:36 "vous changez si facilement de style,
01:24:41 comme un comédien
01:24:44 comme un faussaire vous-même !
01:24:47 M'accorderez-vous,
01:24:51 une mort heureuse ?
01:24:53 Laissez-moi partir avec la certitude
01:24:56 d'avoir apporté quelque-chose
01:24:59 de neuf au monde :
01:25:02 une nouvelle période Picasso !
01:25:08 M'accorderez-vous ça ?"
01:25:10 "Rendez-moi mes toiles !"
01:25:13 "Rendez-moi mes 22 toiles !"
01:25:16 "C'est que, dit le grand-père
01:25:18 c'est impossible,
01:25:23 je les ai brûlées !"
01:25:26 Adieu, Picasso !
01:25:29 Il est temps d'avouer...
01:25:33 Il est temps de partir !
01:25:34 Bonsoir, Oja !
01:25:37 C'est son vrai nom, vous savez :
01:25:40 Oja Kodar !
01:25:42 Je ne crois pas qu'Olaf
01:25:44 fût joueur de trombone
01:25:47 mais l'aïeul d'Oja était Hongrois !
01:25:50 A-t-il jamais peint ?
01:25:52 Jamais de la vie !
01:25:53 Mesdames et Messieurs,
01:25:57 pour cette représentation...
01:26:01 est-ce le mot juste ?
01:26:05 En fait
01:26:08 pas aisé ! N'est-ce pas François ?
01:26:12 Au début du film j'ai fait une promesse
01:26:17 J'ai promis de dire pendant une heure
01:26:21 TOUTE LA VÉRITÉ !
01:26:27 Cette heure est maintenant révolue
01:26:30 depuis 17 minutes,
01:26:32 je ne cesse de vous mentir !
01:26:35 En vérité, veuillez nous pardonner,
01:26:38 nous avons contrefait cette histoire !
01:26:42 Mon rôle de charlatan
01:26:47 bien que la réalité n'ait rien à y voir.
01:26:51 La réalité ?
01:26:53 C'est la brosse à dents qui vous attend...
01:26:58 Le ticket de bus, la paye...
01:27:01 et le tombeau.
01:27:04 Dans nos bons jours,
01:27:05 Elmyr et moi n'éprouvons que peu
01:27:10 Mais nous ne sommes pas plus fiers,
01:27:12 pas au point de prétendre être pires
01:27:15 que le reste d'entre-vous !
01:27:22 Nous, menteurs patentés,
01:27:24 espérons servir la vérité !
01:27:26 Le mot pompeux en est "art"
01:27:29 Picasso lui-même l'a dit :
01:27:31 "l'Art est un mensonge"
01:27:35 Un mensonge qui nous fait
01:27:41 Le grand-père d'Oja,
01:27:45 n'a rien à y redire car il n'a
01:27:50 Devant celui qui existera toujours
01:27:57 et vous souhaite
01:28:03 une excellente