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fr
00:00:31 Dans cette région, il y a 10 ans,
00:00:35 nous avions 25 % de fermes en plus.
00:00:38 Depuis l'entrée
00:00:40 environ un quart des paysans
00:00:44 a abandonné l'agriculture
00:00:46 et a cherché un autre métier
00:00:50 et il n'y avait personne
00:00:56 Mon père,
00:00:59 quand il a repris la ferme
00:01:03 et ses 12 hectares attenants
00:01:05 pouvait facilement
00:01:11 et avoir le même niveau de vie
00:01:14 que nous avons maintenant.
00:01:18 Moi
00:01:21 j'ai dû multiplier la taille
00:01:24 pour arriver au même résultat.
00:01:27 Ça fait réfléchir.
00:03:07 Si je vous dis que la tonne de blé
00:03:12 et quand je regarde
00:03:14 ce que le sel qu'on utilise
00:03:17 sur les routes en hiver coûte
00:03:20 Aujourd'hui,
00:03:22 que le blé produit par un paysan.
00:03:25 Et ça, les gens doivent le savoir.
00:03:28 ll faut qu'ils le sachent.
00:03:30 ll devrait y avoir un prix
00:03:34 On ne devrait pas juste dire
00:03:37 qu'une escalope
00:03:39 Ensuite, les gens s'étonnent
00:03:41 qu'on ait des usines d'animaux
00:03:45 La question, c'est :
00:03:48 Apparemment oui,
00:03:57 On jette environ 2 millions de kilos
00:04:01 qui est encore bon, a 2 jours,
00:04:05 Ça fait déjà dix ans que je fais ça,
00:04:08 et que je fais le même trajet.
00:04:11 Et il y a toujours
00:04:13 qui sont éberluées
00:04:46 Je vis en Suisse
00:04:48 dans la république de Genève.
00:04:50 La Suisse est le 2e pays
00:04:52 en revenu par habitant,
00:04:54 Ce pays n'a pas
00:04:58 mais a des banques
00:05:01 ll regorge aussi de capitaux
00:05:04 ou provenant d'évasion fiscale.
00:05:07 La Suisse
00:05:10 a une agriculture très efficace
00:05:13 c'est-à-dire que,
00:05:16 415 des céréales
00:05:20 D'où viennent-elles à présent ?
00:05:22 Elles viennent d'Inde.
00:05:25 Selon les statistiques de l'O.N.U.,
00:05:28 l'Inde a plus
00:05:31 souffrant de malnutrition sévère
00:06:00 Les paysans doivent laisser
00:06:04 et ne rien y planter.
00:06:06 L'Union européenne
00:06:09 La jachère est encouragée.
00:06:11 On y plante quand même
00:06:15 Avant, on plantait peu de maïs.
00:06:17 Parce qu'on en a besoin
00:06:21 on en plante plus à présent.
00:06:24 Le maïs qui est coupé ici
00:06:29 ll n'est destiné qu'à brûler.
00:17:45 ll n'y a rien de plus frais
00:17:47 que ce que ces hommes
00:17:50 ll n'existe pas
00:17:52 L'important, c'est que le filet
00:17:55 ne reste qu'une heure,
00:17:59 Ainsi il n'y a pas de pression
00:18:03 Le premier poisson qui rentre
00:18:06 ne subit pas de pression,
00:18:09 Quand le filet arrive à bord
00:18:11 tous les animaux sont vivants.
00:18:14 En termes de temps de pêche,
00:18:18 l'autre exemple est extrême.
00:18:21 Les bateaux industriels
00:18:23 dans le nord de la France
00:18:26 en Europe du Nord,
00:18:29 ces bateaux passent
00:18:33 15, 20, parfois 30 jours en mer,
00:18:38 et le filet reste dans l'eau
00:18:41 pendant 10, 12,
00:18:45 Vous pouvez vous imaginer
00:18:48 la pression produite dans l'eau
00:18:51 partout la pêche dans ce filet.
00:18:53 J'aimerais vous montrer
00:18:55 ce qu'est une sole bretonne.
00:18:58 Ça, par exemple,
00:19:01 On ne peut pas la manger ce soir.
00:19:03 ll faut la garder
00:19:07 elle est trop fraîche.
00:19:09 C'est d'une qualité extrême.
00:19:11 Voici un autre exemple
00:19:16 Très dur, bien sûr
00:19:20 les branchies.
00:19:24 Sans commentaire. Très frais.
00:19:27 On retrouve ça ici,
00:19:33 Et nous arrivons au rouget,
00:19:36 un poisson noble,
00:19:38 à nouveau le même test
00:19:41 et à nouveau les branchies
00:19:44 une très haute qualité.
00:19:47 Ça, j'en mange très volontiers.
00:19:50 Je ne tiens que la tête,
00:19:52 la marchandise reste droite.
00:19:55 Le même poisson
00:19:59 son corps pendouille comme ça
00:20:02 et a une autre valeur.
00:20:06 Nous voici au port de Lorient,
00:20:08 le deuxième port de France.
00:20:11 Lorient est un port industriel.
00:20:14 Les bateaux qui travaillent ici
00:20:16 vont en mer
00:20:22 et pêchent
00:20:24 Entre 500 et 800 mètres
00:20:25 et jusqu'à 900 mètres.
00:20:27 Là, on voit l'exemple type
00:20:32 Ça, c'est un grenadier.
00:20:34 Les poissons pêchés
00:20:37 remontent souvent
00:20:41 C'est une question de pression.
00:20:44 Le poisson vit
00:20:47 quand on remonte le filet,
00:20:49 ses yeux explosent
00:20:52 Ce poisson sera découpé en filets,
00:20:55 cela donnera
00:21:00 sans arêtes ni goût.
00:21:04 ll y a dix ans,
00:21:09 Maintenant
00:21:12 car ils valent quand même
00:21:16 Nous arrivons
00:21:21 qui est très laid.
00:21:25 Ça, je ne le mangerais pas.
00:21:28 ll y a une anecdote là-dessus,
00:21:31 une expression intéressante
00:21:37 On dit que ces poissons
00:21:39 ne sont pas faits
00:21:42 Vous remarquez tout de suite,
00:21:45 contrairement aux poissons
00:21:49 que celui-ci est mou.
00:21:51 Je ne trouve pas de poissons
00:21:56 lls sont tous pareils.
00:21:57 Ça illustre bien la différence
00:21:59 qui existe entre pêche industrielle
00:22:02 et pêche artisanale.
00:22:04 Pas un seul qui ne soit pas mou...
00:24:16 Nous sommes à Almeria
00:24:20 capitale des légumes d'hiver.
00:24:28 Tout a commencé dans les années 60.
00:24:35 Le gouvernement central de Madrid
00:24:39 a fait acheminer de l'eau ici.
00:24:44 lls ont dit aux paysans
00:24:49 ''Descendez ici
00:24:52 ''aux Realos de Almeria.''
00:24:59 Le gouvernement
00:25:02 et a fait venir des agronomes.
00:25:04 lci, ils ont de l'eau, de la terre
00:25:08 et ils peuvent cultiver des légumes.
00:25:13 Depuis les années 60
00:25:17 le nombre de serres
00:25:23 ll y en a maintenant...
00:25:26 25 OOO hectares.
00:25:29 Plus qu'en Hollande
00:26:45 Nous voici près d'une plante
00:26:49 Là, le substrat
00:26:52 c'est de la laine de roche.
00:26:55 C'est dans ce petit substrat,
00:26:57 que germaient les anciennes plantes.
00:26:59 C'est maintenant
00:27:03 que germent
00:27:04 Là aussi, il y a du substrat
00:27:07 et les racines passent par la laine.
00:27:12 Les éléments nutritifs et l'eau
00:27:17 Lorsqu'on irrigue un peu trop,
00:27:21 le surplus d'eau coule là-dedans
00:27:27 puis est dirigé
00:27:29 où l'eau sera recyclée.
00:27:32 Nous pouvons ainsi
00:27:35 et la ré-acheminer
00:27:59 Cette plante est très grande.
00:28:01 Elle fait 9 à 10 mètres de haut.
00:28:03 Et elle a un aspect un peu flétri
00:28:07 Un humain de 70 à 80 ans n'a plus
00:28:17 Nous maîtrisons
00:28:20 ce qui passe par la gouttière
00:28:24 à savoir les aliments, l'eau.
00:28:25 Si nous la cultivons dans le sol
00:28:28 nous ne le savons pas exactement.
00:28:32 Et puis le sol contient bien plus
00:28:35 Ce substrat est meilleur.
00:29:31 On fait face aussi
00:29:33 Les années d'or sont terminées.
00:29:36 ll y a 10 ou 15 ans,
00:29:38 on gagnait beaucoup d'argent, ici.
00:29:41 Mais maintenant
00:29:43 ll y a d'autres pays,
00:29:49 Israël
00:29:52 et qui peuvent faire pareil qu'ici.
00:29:57 On a commencé ici
00:30:00 En moyenne, il y a presque
00:30:06 à Almeria.
00:30:07 A Bruxelles, il n'y en a que 1000.
00:30:12 ll y a, par exemple,
00:30:14 un village du nom de El Ejido.
00:30:19 Dans les années 6O
00:30:21 sa population n'était
00:30:24 Maintenant
00:30:36 lci, tout a beaucoup changé.
00:30:41 Avant, c'était une région pauvre.
00:30:46 ll n'y avait quasiment rien.
00:30:49 Mais maintenant, ça va.
00:30:52 lci, les gens
00:30:56 mais ils vivent décemment.
00:31:02 C'est ce qu'on appelle ici
00:32:15 L'absurdité de la situation
00:32:19 est la suivante :
00:32:20 les pays riches, donc
00:32:25 pour produire et exporter
00:32:28 subventionnent leur agriculture.
00:32:33 L'année dernière
00:32:35 349 milliards de dollars
00:32:39 soit plus d'un milliard par jour.
00:32:43 La conséquence,
00:32:45 c'est le dumping et la destruction
00:32:49 dans l'hémisphère Sud,
00:32:51 où il n'y a presque
00:32:54 Laissez-moi
00:32:56 la capitale
00:32:59 en Afrique de l'Ouest,
00:33:02 Cette ville abrite
00:33:04 le plus grand marché agraire
00:33:10 C'est le marché Sandagar.
00:33:13 Sur le marché Sandagar,
00:33:15 vous pouvez acheter
00:33:19 des fruits européens,
00:33:22 au tiers du prix local.
00:33:27 Alors, le paysan sénégalais,
00:33:31 même en travaillant
00:33:34 sous un soleil brûlant
00:33:36 n'a aucune chance
00:33:40 de pouvoir gagner sa vie
00:33:43 Que doit-il faire ?
00:33:45 S'il en a encore la force, il émigre
00:33:50 par le détroit de Gibraltar
00:33:55 et se fait exploiter
00:33:58 ou comme balayeur à Paris
00:34:01 en acceptant des conditions de vie
00:39:21 En Autriche, il est inconcevable
00:39:24 que des carrioles
00:39:26 roulent sur une route principale
00:39:31 C'est incroyable.
00:39:35 L'augmentation du trafic est inouïe.
00:39:44 Et il y a des carrioles partout.
00:39:47 C'est le moyen de locomotion n01
00:39:51 lls font tout avec leur cheval.
00:39:54 Mon nom est Karl Otrok
00:39:56 je dirige la production,
00:39:59 le premier producteur
00:40:02 Regardez ces files de carrioles.
00:40:06 J'ai commencé en 1983 à Pandorrf
00:40:10 puis je suis allé à Szarvas,
00:40:12 J'y ai développé
00:40:15 de production de semences
00:40:18 Puis, en 1999
00:40:21 d'abord comme directeur technique,
00:40:23 puis comme directeur
00:40:27 Là, à gauche,
00:40:31 ll y en a à perte de vue.
00:40:35 Tibe, ça fait combien d'hectares ?
00:40:38 Le tout, toute la surface ?
00:40:42 500, voire 1000.
00:40:44 500 à 1000 hectares
00:40:47 C'est inimaginable, un champ
00:40:56 Quand on regarde sur la route,
00:40:59 on voit que deux mondes
00:41:02 complètement différents
00:41:06 D'un côté, les carrioles
00:41:09 et de l'autre, les voitures
00:41:15 Les paysans ne peuvent se payer
00:41:18 qu'une carriole et une charrue.
00:42:18 Ce qui me fascine dans ce pays,
00:42:21 c'est qu'il me rappelle mon enfance,
00:42:23 à l'époque où mon grand-père
00:42:28 Tout y est encore naturel.
00:42:31 C'est fascinant.
00:42:33 C'est comme si on remontait
00:43:00 Regardez ça,
00:43:02 ils portent panier après panier,
00:43:05 et ça ramène assez d'argent
00:43:08 C'est fascinant.
00:43:10 On n'a pas besoin
00:43:14 pour être heureux.
00:43:16 C'est comme ça, ici.
00:43:19 Je ne sais pas
00:43:22 mais ils en ont l'air.
00:43:24 Les gens qui vivent à la campagne
00:43:28 Voici une aubergine hybride.
00:43:31 Elle a une très belle apparence.
00:43:33 Mais elle n'a pas le même goût
00:43:37 qui a été plantée
00:43:41 qu'on a conservées
00:43:44 Lorsqu'on étudie
00:43:47 on constate qu'elle ne coûte
00:43:51 pour en extraire
00:43:54 Ce prix se monte à 600 OOO lei
00:43:57 soit environ 15 euros
00:44:01 Cette aubergine
00:44:04 Elle éblouit le consommateur
00:44:07 Sur les étalages,
00:44:10 elle a une tête plus séduisante
00:44:14 Mais pour savoir laquelle
00:44:16 il faut les acheter et les tester.
00:44:19 Pour moi, celle-ci est meilleure.
00:44:39 J'aimerais que cela
00:44:42 Hélas, ça va changer
00:44:43 car les multinationales
00:44:46 importent des produits hybrides
00:44:49 qui détruisent
00:44:55 comme les aubergines, les poivrons,
00:44:59 les tomates
00:45:00 tous produits naturels
00:45:07 avec ces hybrides.
00:45:11 Je suis fasciné par la manière
00:45:13 dont ces gens
00:45:18 de labourer des champs entiers,
00:45:24 La qualité de notre alimentation
00:45:28 et le goût va en souffrir.
00:45:30 On ne reviendra pas en arrière,
00:45:35 Nos enfants
00:45:38 du goût qu'avait une tomate,
00:45:41 ou n'importe quel autre
00:45:43 Tout aura un autre goût.
00:45:47 On ne peut pas arrêter le progrès.
00:45:50 On ne veut pas l'arrêter,
00:45:51 C'est comme ça. On ne veut pas.
00:45:54 Ça continuera jusqu'au jour
00:46:06 Pioneer a investi dans le futur.
00:46:09 ll y a, sur le marché,
00:46:13 et ils avaient peur
00:46:18 ll faut toujours être le premier.
00:46:20 Comme le dit son nom
00:46:22 Pioneer est toujours
00:46:27 La Roumanie est, après la France,
00:46:30 le second pays agraire d'Europe,
00:46:33 avec une surface
00:46:36 de 3,5 millions d'hectares.
00:46:38 Et on peut encore augmenter
00:46:43 ce qui représente des quantités
00:47:18 L'année dernière
00:47:20 l'Etat a subventionné
00:47:24 Cette année
00:47:28 Les paysans doivent donc
00:47:30 L'Etat rend ainsi les paysans
00:47:34 car un hybride
00:47:38 qu'on ne peut cultiver
00:48:20 Nous nous trouvons
00:48:25 dans une ferme
00:48:31 dont 200 sont consacrés aux légumes.
00:48:37 lci aussi, on cultive
00:48:41 Dans le champ
00:48:44 on a planté des oignons
00:48:48 La ferme a beaucoup d'employés.
00:48:52 Leur salaire : 50 cents de l'heure.
00:48:57 Ces oignons
00:48:58 ont été proposés à la vente
00:49:01 au prix de 27 cents,
00:49:03 lequel s'est avéré trop cher
00:49:07 car les Hollandais
00:49:12 pour 17 cents,
00:49:16 Du coup, les pays comme
00:49:23 Si vous commencez maintenant
00:49:27 votre agriculture biologique
00:49:29 C'est ce qui s'est passé en Autriche.
00:49:33 Mais il faudra du temps
00:49:38 à ce qu'on appelle le bio.
00:49:40 Sauf que ça n'a rien à voir
00:49:43 qu'on fait pousser ici.
00:49:45 A un certain moment
00:49:48 voire un pays,
00:49:51 Veut-il continuer à cultiver
00:49:56 et produire peu pour ne satisfaire
00:50:00 Ou veut-il produire en masse ?
00:50:04 J'espère que les petits paysans
00:50:09 ne pourront pas se payer
00:50:13 Qu'ils auront toujours recours
00:50:16 pour produire des légumes
00:50:20 Je n'ai rien
00:50:23 je veux simplement
00:50:25 Et, pour moi,
00:50:28 ont meilleur goût que les hybrides.
00:50:32 ll n'y a rien à dire de plus.
00:50:36 Bien avant qu'on arrive en Roumanie,
00:50:41 on avait déjà foutu en l'air
00:50:46 Et maintenant, on va détruire
00:50:53 Pioneer a d'autres projets en tête.
00:50:55 Je fais à 1000/o
00:51:00 mais ici, j'exprime
00:51:05 Et je vois les choses ainsi.
00:51:13 Nous sommes dans un champ
00:51:16 on cultive du soja
00:51:19 C'est du soja Roundup Ready.
00:51:22 Le Roundup est un pesticide
00:51:25 qui détruit tout ce qui commence
00:51:29 sauf les graines de soja.
00:51:32 Elles lui résistent.
00:51:34 D'où le nom de Roundup Ready.
00:51:37 Le soja est surtout utilisé
00:51:42 ou dans divers aliments
00:51:49 ll faut que nous nous fassions
00:51:52 qu'il n'existe
00:51:56 non génétiquement modifiés.
00:51:59 En tout cas, un doute subsiste.
00:52:09 Vu qu'on sait conserver le soja,
00:52:11 on pourrait l'envoyer
00:52:14 dans des pays
00:52:17 mais on ne l'envoie pas
00:52:19 ll est revendu sur nos marchés
00:52:22 alors que nous avons
00:52:25 et que nous n'en n'avons pas besoin.
00:52:33 Quand 100 OOO personnes
00:52:36 on dit ne pas pouvoir
00:52:38 Mais le veut-on vraiment ?
00:52:42 D'où vient l'argent, en général ?
00:52:44 Des pauvres.
00:52:45 Les riches l'accaparent,
00:52:49 Pour la nourriture, c'est pareil.
00:52:52 On les laisse mourir
00:52:58 Pioneer est présent dans 120 pays.
00:53:01 Le dernier pays conquis
00:53:06 Pioneer est préoccupé
00:53:09 Notre slogan, c'est :
00:53:11 Et c'est ce qu'ils font.
00:53:13 Mais sans argent,
00:53:17 Comme je l'ai déjà dit,
00:53:24 La situation de la faim dans le monde
00:53:28 Chaque jour, 100 OOO personnes
00:53:31 ou de ses conséquences immédiates.
00:53:35 Toutes les 5 secondes, un enfant
00:53:39 Toutes les 4 minutes
00:53:41 à cause d'un manque
00:53:44 Selon le Rapport Mondial
00:53:46 le rapport annuel de l'organisation
00:53:52 à savoir la F.A.O., située à Rome
00:53:56 842 millions de gens
00:54:00 de malnutrition chronique aggravée.
00:54:03 lls n'ont ni vie sexuelle
00:54:05 Et sont devenus des invalides
00:54:09 L'année d'avant
00:54:13 Le nombre des victimes
00:54:16 Ce même rapport dit
00:54:20 que l'agriculture mondiale peut,
00:54:24 nourrir sans problème
00:54:28 Autrement dit chaque enfant qui,
00:54:31 est, en fait, assassiné.
00:55:00 Tous ces camions qu'on croise
00:55:04 ll a été récolté
00:55:09 et aussi un peu plus haut.
00:55:13 Et de là, le soja est expédié
00:55:17 à 2 500 km
00:55:19 au port de Santos à São Paulo,
00:55:22 ou au port de Paranaguá à Paraná.
00:55:26 Puis il est exporté
00:55:28 en Europe, en Chine et au Japon.
00:55:38 Le plus gros producteur au monde
00:55:42 ll s'agit du groupe Maggi,
00:55:46 dont le propriétaire
00:55:49 est aussi le gouverneur
00:56:11 ll y a 20 ans,
00:56:18 Elle a depuis été détruite, rasée,
00:56:24 lci, en Amazonie
00:56:28 On n'en veut pas.
00:56:30 Pourquoi ?
00:56:31 Parce que notre sol
00:56:35 mais quand on rase tout
00:56:39 on l'appauvrit.
00:56:41 Pour le soja, il est trop pauvre.
00:57:14 Avant, il n'y avait
00:57:18 Des arbres gigantesques.
00:57:21 De là-bas jusqu'ici,
00:57:24 toute la forêt a été rasée
00:57:30 Et maintenant, on y plante du soja.
00:57:33 Dans toute la région.
00:57:35 Regardez là-bas, ces lignes.
00:57:40 Ce sont des tracteurs
00:57:42 pour qu'on puisse
00:57:56 En ce moment, les producteurs
00:58:00 exigent que le gouvernement fédéral
00:58:03 fasse construire
00:58:07 qui traversera
00:58:10 une des dernières
00:58:13 une des dernières forêts vierges.
00:58:16 L'argent pour cette route
00:58:18 vient de la Banque mondiale
00:58:21 et de la Banque de développement
00:58:25 Le résultat de ce comportement
00:58:29 est que le cheptel européen,
00:58:34 mais aussi celui des autres pays
00:58:38 dévorent la forêt tropicale
00:58:43 et du Mato Grosso.
00:58:46 C'est un problème
00:58:50 de toute l'humanité.
00:58:52 Et ça démontre les
00:58:56 qu'on pratique ici et dans le monde.
00:59:59 On prend rarement en compte
01:00:04 elle a des conséquences physiques
01:00:09 La télé nous montre
01:00:11 les enfants affamés
01:00:15 Mais ce qu'on n'y voit pas,
01:00:18 la peur quotidienne du lendemain.
01:00:20 Au Brésil
01:00:22 il y a une coutume
01:00:27 dans les bidonvilles des Etats
01:00:32 Quand les enfants, le soir
01:00:38 leurs mères mettent
01:00:44 y placent des pierres
01:00:46 et les cuisent.
01:00:49 Et elles disent :
01:00:52 ''le repas est bientôt prêt.''
01:00:54 Et elles espèrent qu'entre-temps,
01:00:58 s'endormiront
01:01:02 ll s'agit d'un drame quotidien,
01:01:04 qui se répète inlassablement,
01:01:07 dans le Pernambouc
01:01:10 et dans tout le Nord-est du Brésil
01:02:01 Dans cette mare
01:02:06 l'eau n'est pas bonne,
01:02:09 Quand les enfants la boivent
01:02:14 Parfois, il y a des trucs,
01:02:19 Elle est polluée,
01:02:24 et ça rend les enfants malades.
01:03:34 Le problème de la faim ?
01:03:36 Je ne vais pas vous mentir.
01:03:40 lci, quand on a du travail,
01:03:44 on arrive quand même à manger.
01:03:47 Quand on n'en trouve pas,
01:03:51 Et là, on crève de faim.
01:03:53 Les enfants sont moins touchés
01:03:56 car on a du lait de chèvre
01:03:59 Sans ça,
01:04:12 Ce chevreau bêle
01:04:18 Comme il buvait tout le lait
01:04:22 Alors, on l'a mis dans la porcherie.
01:04:27 Comme ça, elle a du lait.
01:04:29 Et elle est libre de gambader.
01:05:30 Je suis analphabète.
01:05:35 Nos enfants vont à l'école
01:05:38 Je suis content qu'ils étudient
01:05:42 pour ne pas rester
01:05:51 C'est important d'apprendre.
01:06:07 La faim est un des problèmes...
01:06:12 de notre époque.
01:06:14 Quand il pleut,
01:06:20 Sans pluie, elles ne prospèrent pas
01:06:25 et les gens n'ont plus rien...
01:06:28 C'est ça, la faim.
01:06:31 Et quand rien ne pousse,
01:06:38 La faim, c'est comme ça.
01:06:41 Ceux qui gouvernent agissent peu.
01:06:45 Eux, ils ont tout
01:06:47 lls nous demandent de cultiver
01:06:50 et quand nous mourons de faim,
01:06:53 ils envoient parfois quelque chose.
01:06:57 Mais c'est pas toujours le cas.
01:07:02 Ou on reçoit un peu d'argent,
01:07:08 C'est toujours comme ça.
01:07:15 Et alors
01:08:29 On est ici
01:08:31 où des lignages hybrides de poulets
01:08:36 sont élevés
01:08:45 ll y a, ici, environ 4 500 animaux,
01:08:49 La répartition entre les sexes
01:09:00 ll n'y a plus que trois entreprises
01:09:03 qui élèvent et vendent
01:09:09 La fécondation
01:09:13 se fait naturellement via un coq.
01:09:15 La poule
01:09:18 a un réflexe d'acceptation.
01:09:21 Quand le coq la monte,
01:09:26 J'espère qu'on pourra
01:09:27 en voir en pleine action.
01:09:44 On est au sein de l'lncubateur Schulz
01:09:48 où les oeufs sont mis sous couveuse.
01:09:52 Nous produisons 400 OOO poulets
01:09:55 prêts à être engraissés.
01:10:01 lci, c'est la zone de préincubation.
01:10:03 Les oeufs sont préparés
01:10:07 où on les chauffe lentement
01:10:09 pour les mettre
01:10:13 Tous les oeufs sont marqués
01:10:19 ll y a sur chaque oeuf un tampon
01:10:26 afin qu'on puisse connaître
01:10:34 Voici les préincubateurs.
01:10:35 Chacun contient 57 600 oeufs.
01:10:41 Je vais en ouvrir un.
01:10:50 Avec l'incubation artificielle
01:10:53 On incube à environ 370 C.
01:10:56 Toutes les heures
01:10:58 pour que le jaune
01:11:02 Car les poussins
01:11:56 lci, les poussins ont déjà éclos.
01:12:03 Le poussin a une dent sur son bec
01:12:05 pour pouvoir sortir de sa coquille
01:12:10 La dent tombe au bout de deux jours.
01:12:13 L'appendice se situe là, vous voyez.
01:13:52 Le consommateur ne sait plus
01:13:57 On bosse avec un cheptel
01:14:02 qui éclot, qui doit être élevé,
01:14:04 puis, à un certain moment, abattu.
01:14:07 Au cours de ce cycle de production
01:14:10 un accident peut arriver,
01:14:12 même si ça paraît impossible
01:14:18 Les gens deviennent
01:14:20 pour arriver à leurs fins.
01:14:23 Pourquoi ?
01:14:27 Car dans les hautes sphères,
01:14:28 il n'y a plus personne
01:14:32 Je n'ai rien
01:14:35 mais tous ces gens
01:14:38 et quittent l'université
01:14:41 avec une licence ou un doctorat
01:14:43 n'ont plus aucun lien
01:14:46 lls voient l'agriculture
01:14:51 à savoir comme on la présente
01:14:56 Mais ça n'a rien à voir
01:15:01 Le marché ne s'intéresse qu'au prix.
01:15:05 Le goût n'est pas un critère.
01:15:17 Nous sommes dans une
01:15:22 C'est une très grande usine
01:15:25 et son équipement est ultramoderne.
01:15:29 Tout est contrôlé par ordinateur.
01:15:32 On peut surveiller d'ici l'aération,
01:15:35 le chauffage
01:15:38 Si on regarde le poulailler,
01:15:41 on voit qu'il y a
01:15:45 C'est une obligation
01:15:50 c'est qu'un fermier ne gagne sa vie
01:15:53 qu'en élevant
01:15:56 Pendant un hiver rigoureux,
01:15:59 ses coûts de chauffage augmentant,
01:16:01 la marge de l'éleveur
01:16:05 Elle varie
01:16:07 entre quasiment rien
01:16:10 et 20 cents par pièce.
01:16:14 Pour pouvoir vivre de son activité,
01:16:16 il doit donc produire
01:19:06 Voici l'aire de livraison
01:19:08 Les poules vivantes sont livrées
01:19:11 dans ces corbeilles de transport.
01:19:13 La pièce est équipée
01:19:16 indétectables aux yeux des animaux.
01:19:18 Elles ont l'impression
01:19:21 d'être dans un lieu sombre
01:19:23 Le but est que les animaux ne soient
01:19:27 Les cages sont vidées
01:19:30 et les animaux sont dirigés
01:20:30 Voici l'assommoir électrique.
01:20:32 A l'intérieur
01:20:36 Les têtes des oiseaux
01:20:39 et ils perdent conscience.
01:20:41 Quand ils quittent l'assommoir,
01:20:44 ils sont tués
01:22:56 Dans notre abattoir
01:22:57 nous tuons environ
01:23:01 ce qui correspond à une moyenne
01:23:03 de 50 OOO bêtes par jour.
01:23:08 La consommation de volaille
01:23:11 est bien plus importante
01:23:14 que par le passé.
01:23:17 C'est en effet une viande abordable
01:23:20 qu'on peut produire facilement.
01:23:22 Quand on regarde les quantités
01:23:27 on se demande
01:23:30 d'en produire autant biologiquement.
01:23:43 ll est désormais avéré
01:23:48 tout se globalise
01:23:49 et qu'on délocalise la production.
01:23:52 On ne produit plus,
01:23:55 mais dans des régions
01:23:58 où l'on peut produire
01:24:03 Dans notre secteur
01:24:06 vient d'Asie et d'Amérique du Sud,
01:24:09 où se trouvent les plus gros
01:24:13 lls ont la possibilité
01:24:16 les morceaux de volaille que
01:24:20 et d'écouler les autres
01:24:52 Le libre-échange n'existe pas.
01:24:55 C'est un mensonge.
01:24:57 Seule domine la loi du plus fort.
01:25:00 Par exemple, quand Nestlé s'oppose
01:25:05 c'est comme si Mike Tyson,
01:25:10 était envoyé sur le ring
01:25:12 contre un Bengali au chômage
01:25:17 La puissance
01:25:20 s'exprime à travers un seul chiffre
01:25:23 que la Banque mondiale
01:25:26 En 2005
01:25:27 520/o du produit mondial brut,
01:25:32 autrement dit des richesses
01:25:37 a été contrôlé
01:25:41 Et le seul but
01:25:43 est la maximisation du profit.
01:25:47 La plus grande entreprise
01:25:52 celle qui emploie
01:25:54 qui est active
01:25:56 et qui contrôle 8000 marques,
01:25:59 est Nestlé.
01:25:59 Nestlé est actuellement dirigée
01:26:03 par un sympathique Autrichien
01:26:07 qui obéit lui-même
01:26:09 à la logique interne
01:26:12 maximiser les profits
01:26:17 Et s'il n'obtient pas,
01:26:20 des profits astronomiques
01:26:23 pour...
01:26:25 les actionnaires
01:26:27 alors, il sera éjecté.
01:26:29 Et le pouvoir énorme
01:26:33 sur des centaines de millions
01:26:36 ne lui sera d'aucune aide.
01:26:38 La maximisation des profits
01:26:40 est la stratégie meurtrière
01:27:01 Mon nom est Peter Brabeck
01:27:06 Depuis maintenant sept ans,
01:27:09 je suis responsable
01:27:13 le plus grand groupe alimentaire
01:27:17 Notre chiffre d'affaires
01:27:20 90 milliards de francs suisses
01:27:23 soit environ
01:27:27 et nous employons directement
01:27:30 275 OOO collaborateurs environ.
01:27:34 ll s'agit donc
01:27:39 Nous sommes
01:27:46 On pense désormais
01:27:50 C'est un grand changement,
01:27:54 on nous apprenait
01:27:59 L'homme est maintenant capable
01:28:01 de gérer les équilibres naturels,
01:28:06 mais en dépit de cela,
01:28:08 une doctrine se répand
01:28:11 que tout ce qui vient
01:28:14 Le bio
01:28:16 ll n'y aurait rien de mieux.
01:28:19 Le bio n'est pas meilleur.
01:28:22 Après 15 ans de consommation
01:28:27 aucune maladie n'est apparue
01:28:34 Mais en Europe,
01:28:36 de ce qui pourrait nous arriver.
01:28:38 Nous nageons, selon moi,
01:28:54 Une chanson folklorique
01:28:56 ''Les bêtes ont besoin d'eau
01:29:00 Vous vous en souvenez ?
01:29:02 L'eau est bien sûr
01:29:06 la plus importante sur Terre.
01:29:08 La question est de savoir
01:29:12 s'il faut privatiser ou non
01:29:16 Deux points de vue
01:29:20 Le premier,
01:29:23 est représenté par les O.N.G.,
01:29:28 pour qui l'accès à l'eau
01:29:34 devrait être nationalisé.
01:29:37 Autrement dit, tout être humain
01:29:43 C'est une solution extrême.
01:29:46 Et l'autre qui dit
01:29:49 que l'eau
01:29:54 et que, comme toute denrée,
01:29:56 elle a une valeur marchande.
01:29:59 ll est préférable, selon moi,
01:30:01 de donner une valeur à une denrée
01:30:05 afin que nous soyons tous conscients
01:30:10 et qu'on prenne des mesures adaptées
01:30:15 pour les franges de la population
01:30:19 ll existe des solutions
01:30:30 Je crois sincèrement
01:30:32 que la responsabilité première
01:30:38 est d'assurer et de préserver
01:30:41 un avenir profitable
01:30:46 à son entreprise.
01:30:49 Car c'est seulement si nous pouvons
01:30:54 que nous pourrons
01:30:56 participer activement à la résolution
01:31:01 Nous avons la possibilité
01:31:05 On en a créé 275 OOO ici
01:31:07 auxquels il faut ajouter
01:31:09 qui dépendent directement de nous.
01:31:11 Ce qui fait au total
01:31:14 de chaque employé dépend,
01:31:18 ll y a donc bien
01:31:20 dépendant directement de nous.
01:31:26 Pour créer des emplois,
01:31:30 il faut travailler soi-même.
01:31:32 Et non, comme par le passé,
01:31:36 répartir le temps de travail.
01:31:40 L'argument principal, rappelez-vous,
01:31:45 des partisans
01:31:48 était que le travail disponible
01:31:50 ll fallait donc qu'on travaille moins
01:31:56 A l'épreuve des faits,
01:31:59 ça s'est avéré
01:32:01 Pour créer plus d'emplois,
01:32:05 ll faut créer
01:32:09 et je ne vois aucune raison
01:32:11 de ne pas voir le futur
01:32:13 Nous n'avons jamais eu
01:32:16 nous n'avons jamais eu
01:32:18 nous n'avons jamais été
01:32:20 et nous n'avons jamais vécu
01:32:24 Nous avons
01:32:27 et, pourtant,
01:32:36 Les Japonais.
01:32:40 Vous pouvez voir ici
01:32:44 à quel point ces entreprises
01:32:49 et emploient peu de personnes...